Mémoires de nos pères ne se contente pas de jeter un regard tragique sur un épisode douloureux de l’histoire américaine, mais met à en lumière la continuelle hypocrisie envahissante d’une certaine catégorie d’individus politisée et économiquement protégée. Le désespoir des laissés pour compte, le malheur des familles abandonnées, la déchéance des soldats sacrifiés sont bouleversants et atteignent le degré d’intensité qui manquait à
Jarhead. Cette intensité si cruellement manifestée à l’écran est incroyablement mise en valeur par le trio de cette histoire : Ryan Philippe, Adam Beach et Jesse Bradford. Inévitablement, les émotions si douloureusement traduites à l’écran ne peuvent que renverser le spectateur, précieusement à l’abri dans sa salle de cinéma…
De la projection du dernier film de Clint Eastwood, on sort dans un état de syncope très proche de
Million dollar baby : les larmes dans les yeux, le regard perdu, hagard… Plusieurs instants sont logiquement récessaires pour recouvrer ses esprits et pour finalement ne se dire qu’une chose : Putain de film, putain de guerre…
Verdict : 9/10
Encore un film magnifique signé par Clint Eastwood. Et je me permets de préciser que je déteste les films de guerre. Tout l’art d’un créateur de génie : vous faire aimer l’impossible… A voir ne serait-ce que pour la sidérante composition de Adam Beach.
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Mémoires de nos pères