300
300
Sortie:
21/03/2007
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h55 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

300

par: Sebastien Keromen



La Grèce antique. Les Spartiates, fiers et guerriers. Une bande dessinée de Frank Miller. Un film événement de Zack Snyder. Une énorme baffe.

300
Titre original : 300
USA, 2007
Réalisateur
 : Zack Snyder
Acteurs : Gerard Butler
Adapté de la bande dessinée de Frank Miller
Durée : 1h55

L’histoire
Les Perses envahissent la Grèce. Le roi Leonidas, suivi de 300 Spartiates, a décidé de leur barrer la route. 300 contre des milliers, peut-être même des millions.



La critique

Il en est, des films événements avant que d’être sortis, et qui ont parfois bien du mal à répondre aux attentes. 300 s’annonçait comme un film incroyable, jamais vu. Lourde réputation à ne pas démentir… et pourtant qu’il soutient avec toute la force d’un Spartiate.
Énorme. Voilà un mot pour résumer le film. Ou fascinant. Voilà un autre mot. Car 300 fait partie des ces films à la personnalité tellement forte qu’il laissera peu de personnes indifférentes. Serez-vous capté par son ambiance, sa violence, sa virtuosité, ou son aspect trop travaillé et trop outré vous laissera-t-il froid ? A vous de voir, mais le voyage vaut le coup d’être tenté. 300, c’est d’abord une BD (apparemment on dit " roman graphique ", maintenant) de Frank Miller, le créateur de Sin City. Et c’est ensuite Zack Snyder, le réalisateur, qui a décidé d’utiliser la BD directement comme storyboard. Je ne connais pas la BD et ne peux donc vous parler de la fidélité de l’adaptation, mais on sent le poids des vignettes dans l’image, et on imagine sans peine un dessin pleine page pour les plus belles scènes. Car 300 a un aspect graphique extrêmement travaillé, entièrement complété et retouché par ordinateur, pour arriver à un rendu presque teinté et métallique, une image baignée dans des lumières rasantes et diffuses qui colorent la plaine, des atmosphères chargées d'humidité, de sombres champs de batailles, des hommes taillés dans le marbre, tout ça tout ça. Ça a un peu l’air n’importe quoi, à lire la phrase précédente, mais le rendu est assez inédit et donne vraiment une espèce de texture à l’image, qu’on pourrait presque toucher. Sans oublier certains plans absolument superbes et qui nous poussent à utiliser l’adjectif " homérique ", comme l’armée refoulée au bord de la falaise, ou le rhino.



Et en plus, ça bouge. Amateurs d’action, vous allez être servis.
Là encore c’est pas mal du jamais vu, avec notamment des chorégraphies ébouriffantes. Imaginez trois Spartiates se détachant du groupe, virevoltant et jouant de la lance ou de l’épée pour décimer du Perse, dans un grand plan continu avec ralenti à chaque coup porté, et que le tout semble réel et que la mise en scène appuyée ne fasse que renforcer l’action. Du grand art. Sans oublier des mouvements de foule impressionnants, des monstres ou animaux visiblement artificiels mais proprement effrayants, et des combats qui ne rechignent pas à couper un bras ou une jambe, et même souvent une tête, avec grandes éclaboussures de sang. Si le film n’est pas qu’un film d’action, avec notamment des scènes plus politiques, les batailles ne peuvent que ravir les amateurs, d’autant que le réalisateur réussit le tour de force de les rendre toujours lisibles, malgré le nombre de combattants.



Jusque là, je n’ai encore abordé que le raisonnablement énorme.
Mais reste encore le énorme énorme, le bigger than life, l’outrance à outrance, ce qui pourra en faire décrocher certains, rebutés par l’accumulation d’exagérations, ou complètement morts de rire. Parce que tout ce que je viens de décrire en rajoute à chaque fois que possible. Les batailles sont violentes à la limite du gore, les monstres vraiment monstrueux, le roi ennemi vraiment surchargé de bijoux et avec une voix bizarre, les dialogues de grandes déclarations pompeuses, de préférences hurlées (de quel côté allez-vous balancer avec des exhortes comme " C’est ici que nous nous battons, c’est ici qu’ils meurent ! " ?). Cela dit, toute cette outrance est pleinement assumée, et même exagérée volontairement, rendant certaines scènes ridicules parfois, mais décuplant l’effet d’autres scènes. En clair, des fois ça casse, mais quand ça passe l’impact est énorme. La musique, également très forte et exagérée, utilise beaucoup de chœurs pour renforcer sa portée, ce qui est très adapté et ajoute encore, quand on s’est pris au jeu, à l’ampleur du film. Le film possède aussi une voix off décrivant et commentant l’action, un petit peu trop présente, mais qui, encore une fois, ajoute à l’ambiance antique et historique du film.



Vraiment énorme. Comme tous les films avec un parti pris très fort, le jeu en vaut la chandelle
 : si vous n’aimez pas, tant pis, mais si vous aimez, vous adorerez. Et dans tous les cas, difficile d’imaginer que vous n’en retirerez rien, que vous ne vibrerez pas un minimum pour ces Spartiates, barbares mais tellement dignes, que vous ne serez pas envoûtés par la virtuosité des plans de combat, que certaines images ne vous enchanteront pas. Vraiment, si un peu de sang ne vous fait pas peur, courrez rencontrer ces 300 Spartiates, et ce réalisateur qui a fait des miracles.

A voir : parce que c’est énorme, et que vous n’en avez jamais vu des comme ça
Le score presque objectif : 8,5/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, un film avec une personnalité comme ça, ça ne se rate pas !

Sébastien Keromen