Charlie et la chocolaterie
Charlie and the chocolate factory
Sortie:
13/07/2005
Pays:
USA
Genre:
Durée:
1h55 Min
Réalisateur(s):
Acteurs:

Charlie et la chocolaterie

par: Sebastien Keromen



Un film de Tim Burton, c’est toujours un événement. Surtout quand Johnny Depp y joue, et quand en plus il s’attaque à un classique de la littérature pour enfants très haut en couleurs. Et une fois de plus, son dernier film est un régal pour tous les sens.

Charlie et la chocolaterie
Titre original : Charlie and the chocolate factory
USA, 2005
Réalisateur
 : Tim Burton
Acteurs : Johnny Depp, Freddie Highmore, David Kelley, Helena Bonham Carter, Noah Taylor, James Fox, Christopher Lee
Musique de : Danny Elfman
Adapté du livre de Roald Dahl
Durée : 1h55

L’histoire
Charlie est un enfant d’une famille pauvre, Charlie rêve à la chocolaterie, sise près de chez lui, et dirigée par le mystérieux Willy Wonka. Mais s’il trouve un ticket d’or dans son chocolat, il va peut-être pouvoir en savoir plus…


La critique


Tim Burton est mon réalisateur préféré. Oui, toujours. Et encore plus après ce film (comment flinguer le suspense d’une critique en quelques mots). Car si Charlie et la chocolaterie peut sembler un sujet en or pour son foisonnement visuel, il pouvait être aussi très casse-gueule en film pour enfants. Au bout du compte, il vous faudra tout de même laisser au vestiaire votre cynisme et votre sérieux pour profiter du film, et tenter de retrouver votre âme d’enfant, toute naïve et prête à partir pour des aventures incroyables. Et là, attachez votre ceinture, vous partez pour 1h55 de montagnes russes en chocolat.
" Tout ce qui est bon et utile est en chocolat ", a dit quelqu’un, sans doute un jour, ne me demandez ni qui ni quand. Cet aphorisme va comme un gant au film, où tout finalement se résume à un plaisir équivalent à manger un morceau de votre chocolat préféré. Ne cherchez pas des personnages finement ciselés (ce sont tous des caricatures ambulantes), n’y cherchez pas une réflexion sur la condition humaine, cherchez-y seulement le même pouvoir euphorisant qu’un carré de chocolat. Que ce soit les dialogues délicieusement décalés, les décors pétant de couleurs et de chocolat, l’espèce d’hurluberlu complètement saugrenu qu’incarne parfaitement Johnny Depp, les travellings magiques de Tim Burton, les petites séquences musicales chantées et dansées par les oompa loompa, l’ascenseur en verre, les moutons roses, la cascade de chocolat, tout procure un plaisir immédiat des yeux et des oreilles, sans compter les zygomatiques, et peut-être même les papilles frétilleront devant tout cet étalage de sucreries.


Ce qu’il y a de bien, avec Tim Burton, en plus de Tim Burton lui-même, c’est Danny Elfman.
Que ce soit la musique du générique de début (générique tellement excellent qu’on devrait se le passer en boucle pendant des heures), les musiques du film, ou les mini chansons accompagnant la triste sortie de chacun des enfants (et qu’il interprète lui-même), Danny Elfman s’est surpassé pour créer une musique qui porte indéniablement sa marque, tout en ressemblant peu à ses autres œuvres et en étant diablement réussie. C’est bien simple, si la bande originale n’avait pas eu la très mauvaise idée de ne pas être encore disponible, je serais en train de l’écouter en écrivant cette critique.


Bien sûr, l’histoire reste une histoire pour enfants.
Dont la morale ne m’apparaît d’ailleurs pas obligatoirement une bonne idée. À part " la famille c’est le plus important " (ça ne mange pas de pain), l’histoire prêche finalement qu’il vaut mieux avoir un cœur d’or que d’être pourri gâté (OK), que de manger trop (mettons), et qu’avoir une volonté inflexible ou être trop scientifique (un peu plus discutable tout de même…). Pourquoi pas plutôt " de la modération en toute chose " ? Cependant, si on cherche à dégager un thème pour les adultes, on retombe un peu sur le même thème que Big fish : n’est-il pas plus formidable de croire à l’incroyable et à l’incongru, au mépris de la science et de la raison, plutôt que de tout rabaisser à un niveau matérialiste ? Et si le choix se pose aux personnages de l’histoire (et les plus matérialistes ne sont pas toujours les plus âgés), il s’impose aussi au spectateur, qui aura intérêt à avoir répondu oui s’il veut profiter à fond du film, et s’offrir ainsi un feu d’artifice riche en sucreries colorées.

A voir : pour presque deux heures de joie innocente
Le score presque objectif : 9/10
Mon conseil perso (de -3 à +3) : +3, prenez-en deux carrés d’un coup

Sébastien Keromen