En 2070, Programmeur anonyme dans un service administratif le jour, Thomas Anderson devient Neo la nuit venue. Sous ce pseudonyme, il est l'un des pirates les plus recherchés du cyber espace. A cheval entre deux mondes, Neo est assailli par d'étranges songes et des messages cryptés provenant d'un certain Morpheus. Celui-ci l'exhorte à aller au-delà des apparences et à trouver la réponse à la question qui hante constamment ses pensées : qu'est-ce que la Matrice ? Nul ne le sait, et aucun homme n'est encore parvenu à en percer les défenses. Mais Morpheus est persuadé que Neo est l'Elu, le libérateur mythique de l'humanité annoncé selon la prophétie. Ensemble, ils se lancent dans une lutte sans retour contre la Matrice et ses terribles agents qui tentent de cacher que la réalité est une immense simulation : l'homme vit dans une reproduction virtuelle du XXe siècle créée par la Matrice (les ordinateurs) pour se nourrir de la bio énergie humaine.
Une sombre idée paranoïaque
"Nous avons commencé à écrire Matrix en partant de l'idée que toutes les choses que nous croyons réelles, que tous les objets qui nous entourent, sont en fait élaborés par un univers électronique : la Matrice", expliquent les frères Larry et Andy Wachowski. "Tout au long de leur histoire, les hommes ont cherché à approfondir le sens de la vie, à aller au-delà des apparences, ce qui les conduits à d'étonnantes révélations. Dans ce film, nous avons voulu raconter l'aventure d'un petit groupe de rebelles qui passe de l'autre côté du miroir et prend conscience du pouvoir de la Matrice. Cette découverte amorce le récit au lieu d'en constituer le terme, comme il est de règle dans les contes initiatiques". Oeuvre dense, Matrix fait bien évidemment appel à de nombreuses références et cultures diverses. On y retrouve ainsi des éléments littéraires (le conte initiatique, Alice au Pays des merveilles), philosophiques (La Caverne de Platon, l'oeuvre de Baudrillard) et mythologiques (la thématique de l'Elu, l'Oracle...), mais également tirés des comic-books, de l'animation japonaise (<>, Ghost in the Shell) et du jeu vidéo (le film est construit sur une série de choix : se faire arrêter ou fuir, prendre la pilule bleue ou la rouge, partir sauver Morpheus ou le laisser)... Autant d'éléments qui font de Matrix une œuvre hybride, à la frontière du cinéma, de la bande dessinée, du conte et du jeu vidéo.
Une trilogie inégale
The Matrix a indiscutablement « cogné » fort sur l’imaginaire des spectateurs, sortant des salles souvent médusés, véritablement interloqués et se demandant s’ils avaient bien tout compris. De fait, une masse conséquente de spectateurs était retournés voir le film afin de vérifier que la compréhension était totale. Une compréhension qui s’est bien malheureusement effilée sur la suite en deux épisodes. Il suffit de suivre les différents documents vidéo proposés sur les différentes éditions de collection et mais aussi sur le commentaire vidéo qui accompagne ces HD DVD pour mesurer l’ampleur de la tâche ; les comédiens eux-mêmes ne semblent pas toujours certains de leurs interprétation du scénario global, de la signification de certaines séquences, voir même de la réaction sous supposée de leur personnage ! Si, à postériori, l’analyse de cette matrice semble si compliquée, il n’est donc pas étonnant que les deux frères Wachowski ont perdus une bonne partie de leurs fans sur la double suite.
The Matrix Reloaded et The Matrix Revolution offrent un spectacle visuel époustouflant mais dont la base narrative et spirituelle semble trop torturée pour convaincre totalement le spectateur. On peut également reprocher une certaine exagération sur les combats, notamment dans The Matrix Reloaded ou la multiplication de (l’ex) agent Smith traduit une excellente idée mais trop exagérée dans son traitement ; à l’image de ce combat dans la cour qui permet d’accoler des plans visuellement impressionnants mais franchement interminable.
Si une certaine déception entoure le traitement intellectuel de la matrice, je le répète, les trois films sont parsemés de scènes anthologiques. De fait The matrix Revolution, même en bout de chaîne doit être vu, notamment pour toutes les scènes de combat dans Zion. Les morceaux de bravoure se lient à une mise en scène maîtrisée pour offrir un spectacle visuel totalement effarant et justifiant la note maximale apposée à cette trilogie.
Renouveau HD
Si, comme moi, vous avez déjà dépensé de l’argent sur les éditions DVD originelles et sur le coffret de collection, vous hésiterez à dépenser de nouveau de l’argent pour ces versions HD DVD. Vous le verrez plus bas dans la section bonus, si le traitement informatif est différent, le contenu global synthétise celui des nombreux DVD du coffret collector. C’est donc bien sur l’aspect visuel et sonore qu’il faut regarder pour se décider et là je n’ai aucune réserve : la qualité visuelle et sonore est bien au-delà des éditions DVD et justifie totalement de revivre de nouveau cette aventure en HD… à moins que cela ne soit encore une tentative de la matrice d’influencer votre vie !