MEGASHARK VERSUS CROCOSAURUS

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Megashark Versus Crocosaurus
Genre
Pays
USA
Date de sortie
16/11/2011
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
David Michael Latt
Scénaristes
Naomi Selfman
Compositeur
Chris Ridenhour
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
85
Support
Critique de Simon Bitanga
Congo : une mine (officiellement de charbon, officieusement de diamants) a été mise à sac par une gigantesque et monstrueuse présence cannibale.
La Compagnie minière demande à Nigel Putnam, le baroudeur intrépide, d’établir un constat pour rassurer des employés qui refusent de prendre le risque d’y être croqués tout crus. Il découvre, non sans quelques difficultés, un immense crocodile de 450 mètres qu’il ramènera coûte que coûte par bateau à ses commanditaires.
Océan Atlantique : le cuirassé USS Gibson a été coulé par un requin de taille hors norme. L’éminent savant Terry McCormick, étant le seul rescapé de cette attaque, est rapidement contacté par l’Agent Spécial Hutchinson officiant pour la NOAA afin de l’aider aider à localiser et capturer le Mégalodon.

Suite à un honteux prétexte pour justifier le Versus du titre, les 2 bestioles vont se mettre sur le museau avec les pauvres humains bataillant au milieu comme ils peuvent. Le scientifique, le chasseur et l’agent vont devoir unir leurs maigres forces pour débarrasser le monde de cette menace.

T’AS LE LOOK, CROCO

Asylum
, société de production qui commence à être bien connue des amateurs de séries B, produit et réalise dès qu’elle peut des resucées de succès ciné pour le marché de la vidéo avec un budget généralement limite : ils sont associés au terme mockbuster (câd le sous-Canada Dry du Blockbuster). Jugez plutôt : Transmorphers, I am Omega, Paranormal Entity, Titanic II : des titres assez équivoques qui annoncent la couleur !!
Est-ce que le prix de revient est inférieur à ce que cela rapporte ? Sont-ce des joyaux sous-estimés du divertissement vidéo de fond de placard ? Très certainement quelque part entre ces 2 hypothèses, Asylum s’est fait une place de choix et peut désormais se permettre de financer les suites de ses propres DTDVD à succès ! Après Megashark versus Giant Octopus, le Megashark est parti pour une nouvelle aventure.  

Un film sur un requin géant exhumé de sa préhistoire natale … On pourrait penser qu’ils essaieraient de calquer l’intérêt des Kaijû Eiga (films de monstres japonais ayant donné naissance à Mothra ou Biollante) mais le Megashark n’aura jamais le traitement désolé (tristesse d’exister dans un monde inadapté qui, de toutes façons, le rejette ou veut sa mort) ou moral (imager les peurs/dangers du moment : technologie, pollution, radioactivité, …) des premiers Gojiras car il est avant tout défini comme une créature qui a soif de destruction et faim tout court.  

Pour que tout cela tienne debout, la production décide, fort de l’expérience du précédent opus, de verser comme ils veulent, comme ils peuvent et surtout vite dans le spectaculaire discount où toute forme de vraisemblance sera laissée sur le pallier et partir pour uns de ces matchs de catch les moins plausibles jamais vus.  
Megashark, Le Godzilla d’Azylum, est un gros bébé long d’au moins plusieurs centaines de mètres !! Porté disparu depuis son pugilat épique contre une pieuvre géante, il rempile (à supposer que c’est le même), majestueux, sans honte et sans peur, pour le bonheur de ses fans, dans une forme féroce et dangereuse (il casse en 2 les porte-avions en 2 coups de nageoires, il surgit des profondeurs pour détourner les missiles en plein vol) !
La source même de la querelle avec le Crocosaurus sera les œufs du crocodile, dont le Mégalodon est friand. Un conflit qui amènera la star et le challenger à tout bousiller sur mer comme sur terre !!   

Voilà le type même de films dont l’intérêt sera seulement connu des gens qui savent ce qu’ils sont venu chercher. Pour répondre à leurs désirs, Azylum ne reculera devant rien, voguera sur le succès du 1 avec le plus de tout que le budget et le talent technique permettra. On assiste à un déluge d'âneries qui resteront tout de même une sévère leçon d’anti-cinéma : plans d’effets spéciaux réutilisés à mort, certains cadrages hasardeux, histoire bidon, intrigue bidon … tout est bidon.
Un mot en particulier sur les images de synthèse, qu’on suppose nécessairement nombreuses de par la superbe jaquette : à la hauteur du temps/argent alloué, ils sont pour la plupart hideux et leur incrustation franchement pas top, les meilleures performances visuelles rappelleront les plus mauvaises de certaines série TV d’action récentes (quelques explosions), les pires les vidéos en FMV d’intro/ending/cutscenes de la fournée des jeux Playstation de 1996 (notamment l’attaque des chasseurs, très proche des cinématiques d’Ace Combat 2 ou autres Sidewinder (Raging Skies) …) 

Les personnages (peu au demeurant) seront les parents pauvres de cette affaire de fortune et n’ont pour seule raison d’être que simplement faire patienter entre 2 rencontres méta-animales. Quelques dialogues et mises en situation ne laisseront aucun mystère sur leurs relations et si on devait trouver une filiation avec l’ancien film, c’est les joies de l’international (combat dans 2 pays, le Japon étant un peu incriminé dans le # 1), bien que l’essentiel de l’action se situe aux Etats-Unis ou pas loin :
- Terry McCormick (Jalleel White, le très populaire Steve « C’est moi qu’ait fait ça ? » Urkel dans la série TV La Vie de Famille) sera le scientifique caricatural : impliqué et déterminé. De toutes les compositions, c‘est l’un de ceux qui arrive (un peu) à faire oublier que cela n’a pas dû être un critère d’embauche bien capital (notamment la séquence de pétage de câble après l’accident d’hélicoptère) ! 
- Nigel Putnam (Gary Stretch) sera l’aventurier caricatural : magouilleur, taciturne, volontiers porté sur la bouteille, dragueur invétéré quand il en a l’occasion et physique quand les circonstances l’exigent. Un espèce de presque Crocodile Dundee, ami des africains et des crocos, (censé être) le plus fort et le plus drôle du film.
- Hutchinson (Sarah Lieving) sera l’agent des services spéciaux caricaturale : fermée, inflexible, sérieuse et à l’indécelable sens de l’humour, elle sert de plus en plus à rien au fur et à mesure que le film avance.
- L'Amiral Calvin (Robert Picardo) sera l’amiral caricatural : dur et souple à la fois, son cigare a plus de valeur que n’importe quel membre de son équipage. Guest deluxe du film, il semble s’amuser comme dans un bon Joe Dante (le Cowboy dans L’Aventure Intérieure !!) et emporte très facilement le public avec ses quelques interventions.  

Autant d’acteurs méritants qu’on sent avoir accepté et assumé de collaborer pour des raisons humaines (vibrations globalement positives avec le projet) et non-cérébrales (un script aussi fou, c’est pas forcement bon pour le CV mais bon pour le moral. Après tout, pourquoi pas !!).
Techniciens et interprètes ont du bien s’amuser et il semble évident qu’il a du être plus difficile pour eux de rester concentrés avec un thème aussi foireux que si il avait s’agit d’une team ne s’entendant pas (trop), pressés de torcher tout ça au plus vite.
Mais il reste navrant que cette bonne humeur ne se sente pas plus sur un résultat final si sérieux sur sa forme … Ca devient un peu balourd tout du long mais on cultive tout de même constamment cet humour indirect.

Ca ne prend jamais trop le spectateur de haut, ça n’a aucune grosses prétentions, ça ne fait pas bien peur, ça sent quand même la couche de bébé, c’est finalement assez rigolo et surtout ça se gobe vite de par sa courte durée (par ailleurs, une surprise récompensera qui saura aller jusqu’à la toute fin des crédits).  

CONCLUSION :  

Beaucoup s’arrêteront au titre, jugeant que c’est repoussant : on ne va pas les blâmer car dans l’absolu le contenu est aussi absurde que le contenant (si ce n’est plus).

Si, malgré un minimum de qualité technique et scénaristique, certains films catastrophe sortis au cinéma vous ont déçus et que votre chemin croise ce Versus d’envergure, il y a de grandes chances que cela redéfinisse sérieusement votre notion personnelle de bouse cinématographique où, même mieux fait, ça ne serait pas bien mieux passé.

Les connaisseurs, les téméraires de l’impossible, les dénicheurs de pépites de sous-films, les possesseurs du Versus initial, tout simplement ceux qui ont un seuil d’exigence plus bas que la moyenne ou ceux qui achètent juste parce qu'un nom de film les fait bien marrer seront très certainement le seul public qui lui rendra hommage et y trouvera un regain d’intérêt. A vrai dire, c’est très certainement à ces derniers que s’adresse exclusivement ce combat de chefs.
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Lorsqu’il y a des arrières-plans flous, des violents mouvements de caméra, des couleurs trop proches les unes les autres ou des plans très sombres, la compression est visible et un peu de bruit s’invite à la fête.
Quand les plans sont stables et convenablement éclairés, le rendu HD passe bien, la définition est pas mal et assez précise pour admirer, en grande partie, tout ce qui donne visuellement au film son doux fumet nanard.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Moyenne
Moyenne
Moyenne
Français
Oui
Oui
Non
Moyenne
Moyenne
Moyenne
Pauvre et pas subtile, la piste son DTS Master Audio 5.1 se contente de rester claire et professionnelle, restituant proprement dialogues et musiques ... Mais niveau spatialisation et effets d'enceintes, c'est pas toujours très péchu (chose que se ressent surtout sur des bruitages bien plats).
Cela ne va pas non plus vous chasser du salon, c'est correct, sans plus.

Un choix cornélien pour savoir quelle piste sera votre favorite : d'un côté le doublage français qui accentue le côté fun de l'entreprise malgré un environnement légèrement plus étouffé ; de l’autre une VOSTF plus solennelle mais aux quelques accents/langues supplémentaires et un rendu globalement meilleur ...
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 12 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Un beau menu affichant fièrement le visuel du film avec une grosse musique de circonstance donnera le ton.
Outre le choix habituel d'accès direct au film, les chapitres (12 parties) et les 2 pistes DTS Master Audio 5.1, il reste un peu de place sur le disque pour des suppléments.

* Bande Annonce en VF : des courts extraits du 1 montés, naturellement, avec pas mal d'éléments du 2, seront chargés de vous mettre l'eau à la bouche.
* Making of en VOSTF (The Making of the Megasequel : Megashark Versus Crocosaurus) : le réalisateur présente brièvement son film, les acteurs principaux présentent brièvement leurs personnages, les 2 font autant dans le récréatif que le professionnalisme pour vendre le film ... 
* Bétisier en VOSTF (Megashark Versus Crocosaurus Bloopers) : Témoignant d’une déconnante ambiance, l'équipe, semblable à une petite famille, s’amuse avec très peu de sous et beaucoup d'opportunisme (des moments vraiment fendards témoignent également d'un agréable jeu sur les codes du film catastrophe familial).