A la fin de la première guerre Mondiale, les forces de la
Russie communiste envahissent la Pologne. Leur objectif : s’emparer de
Varsovie, contrôler l’ensemble du pays et étendre l’influence communiste. Ola
une actrice de théâtre, et Jan, un soldat de cavalerie, vont être plongés au
cœur de la célèbre bataille de Varsovie. Ils seront témoins de l’héroïque
résistance des forces polonaises face à la puissance de l’envahisseur.
Il est toujours intéressant de découvrir des œuvre venues
de l’autre côté de l’Europe, notamment lorsque celles-ci traitent de son
histoire. Le réalisateur de cette œuvre d’ailleurs n’est pas inconnu de la
scène international puisque l’un de ses films fut nommé à l’oscar du meilleur
film étranger en 1974. Sa vision de « la bataille de Varsovie » ne
doit alors pas manquer d’intérêt.
Et malgré tout le film est décevant sur plusieurs
points, d’abord sur le choix de la distribution, qui ne semble pas très
inspirée par le sujet ou du moins par la direction que souhaite lui donner le
réalisateur. A commencer par Viktor Balabanov en Lenine ou Igor Guzun en
Staline qui prennent avec plus d’importance l’aspect physique au détriment de
la profondeur des personnages. Un choix que le réalisateur semble avoir assumé
dans sa réalisation, puisqu’il ne parvient jamais à trouver un rythme qui soit
à la hauteur du sujet Traité. Et le reste de la distribution, ne semble
d’ailleurs pas gagné non plus par la fièvre historique, puisque l’ensemble
manque cruellement d’inspiration et l’on a beaucoup plus l’impression
d’assister à une récitation de répliques qu’à un véritable jeu inspiré
d’acteurs.
D’ailleurs le réalisateur, non plus, ne semble pas avoir
été suffisamment inspiré par les faits puisqu’il s’est senti obligé d’y greffer
une romance assez pesante dans le déroulé de l’histoire. En effet depuis James
Cameron et son « Titanic », il est de bon ton d’apposer à la grande
histoire une intrigue secondaire où le spectateur pourra se passionner pour des
destins brisés par la tragédie. Mais encore faut-il que cela intéresse le
vidéaste, et dans le cas de « La bataille de Varsovie », c’est tout
le contraire.
On s’ennuie très fortement, et seule la mise en scène
minutieuse des différentes batailles sauve le film du ratage complet. Car, il
faut bien le dire, Jerzy Hoffman sait comme personne manier la caméra pour
donner un véritable relief aux scènes de bataille. Et « la bataille de
Varsovie » en est un nouvel exemple, l’ensemble profite d’une véritable
dynamique et la maitrise dont fait preuve le réalisateur est remarquable. Il
parvient à poser sa caméra au cœur des combats pour mieux les rendre
horriblement perceptibles par les spectateurs. Un seul regret les effets 3D qui
s’invitent dans la mise en scène, avec tout l’anachronisme que cela provoque.
En conclusion, « La bataille de Varsovie » est
un film ennuyeux par l’utilisation un peu trop appuyée d’une trame sentimentale
malvenue et pas particulièrement bien tenue. La distribution n’est pas
particulièrement bien inspirée et le spectateur ne peut que se rabattre sur la
parfaite maitrise de la mise en scène des scènes de batailles. Une bien maigre
consolation pour un film qui dure presque deux heures.