Sharknado

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Sharknado
Genre
Pays
USA
Date de sortie
17/02/2014
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
David Michael Latt
Scénaristes
Thunder Levin
Compositeur
Ramin Kousha
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
86
Support
Critique de Simon Bitanga
Né de Maman eaux mexicaines et de Papa réchauffement climatique, l’Ouragan David fonce sans discontinuer sur la côte ouest américaine. Ce violent phénomène de Force 4 a pour particularité d’entraîner avec lui des tonnes de requins qui s’en vont pleuvoir et croquer du californien qui fuit partout et pleure au secours.

Heureusement qu’au milieu de ce tumulte est Fin Shepherd, un brave plein de ressources qui refuse que la nature veuille reprendre ses droits au prix de (ses proches et de) sa famille !!


LA TORNADE A LES CROCS

Alternant Mockbusters et créations pour le moins … originales, l’excentricité de la société Asylum doit, d’un point de vue économique, plutôt bien retomber sur ses pattes car ce n’est ni leurs méthodes, ni leurs sujets qui peuvent garantir de prime abord la prospérité.
Nos producteurs de sensations aux rabais officient dans l’improbable crossover du jour : Sharknado. Désigné ainsi c’est plus qu’un poème, c’est la promesse de grands moments inespérés hors des frontières de la bienséance, une invitation à la jouissance par l’à-priori absurde, un saut à pieds joints lucide et volontaire dans l’empapaoutage des grands soirs, le vrai de vrai.

L’histoire ? Bien sûr : Sur la jetée de Santa Monica, il fait un beau soleil, les badauds barbotent en souriant, le cadreur s’attarde assez souvent sur les arguments mammaires et callipyges des demoiselles. Pour étancher votre soif et casser la faim, rendez-vous au Fin, le bar de la plage tenu par Finley Shepherd (Ian Ziering), une ancienne gloire du surf qui ne se refuse pas une petite vague de temps à autres. Il emploie comme serveuse Nova (Cassie Scerbo) et nourrit des relations amicales avec le tasmanien Baz (Jaason Simmons) ainsi que le sexagénaire Georges (John Heard).

Après avoir été pris par surprise par le cyclone, Fin n’a qu’une idée fixe : s’assurer que son ex-femme April (Tara Reid) et sa fille Claudia (Aubrey Peeples) soient en parfaite sécurité. Une fois récupérées, bravant les rues inondées de Beverly Hills et accomplissant en chemin une mission de sauvetage imprévue afin de gonfler la durée d’une aventure déjà pas très longue, un évènement va TRES SERIEUSEMENT mettre notre équipe à mal. Plutôt que prendre la fuite et laisser faire les professionnels, Finley décide de se retrousser les manches pour se battre.


Abritant des bouts de Dents de la Mer ou de Piranhas (3(DD) sans l’aspect sexuel), Sharknado convie également en son sein les canevas du film catastrophe (des gens que tout sépare vont s’entraider, se rapprocher et vaincre les épreuves par l’union) qu’il va naturellement assaisonner de séquences trépidantes (les foules apeurées qui fuient n’importe comment, le héros qui prévient autrui d’aller se mettre à l’abri qu’on écoutera qu’après avoir constaté les premières victimes, le chien coincé je-ne-sais-où à sauver). Pour mener la barque, les producteurs et Anthony C. Ferrante chargent la mule de l’efficacité sans jamais trop perdre de temps. Surtout sur la mise en scène ou le jeu des acteurs.

Pour le coup ils font mouche : ne comptez pas tant sur la présence d’une distribution composée de quelques anciennes gloires du petit ou grand écran pour vous émerveiller. A part le prélude avec un Capitaine Santiago (Israel Sáez de Miguel) très «théâtral», tous nos survivants de Tara Reid à Ian Ziering sont passables à défaut d’être à fond dans le script. Il faut dire qu’ils interprètent moins des archétypes que des caricatures (le père courage, la mère dépassée par les évènements, la fille qui déteste son paternel, le un peu porté sur la bouteille, le copain blagueur, la jeune femme au lourd secret, les persos cachés, …) dont les tentatives d’approfondissement de relations seront les moments idéaux pour aller vous chercher un truc au frigo ou ouvrir au livreur de pizza. Vous serez toujours revenu à temps pour ne pas louper l’une des nombreuses vannes foireuse, dialogue surexplicatif ou scène de mort de l’impossible.

Niveau réalisation, c’est «on fait tout vite et bien, si c’est cramé par le spectateur au mieux il rigole, au pire … c’est trop tard» : toutes les concessions, approximations, erreurs, astuces de l’ambitieux blockbuster sans le sou offre un résultat oscillant entre le métrage amateur et la série TV indépendante des chaînes du câble. Ce qui retiendra surtout l’attention sont les illogismes et les effets spéciaux.

Pour l’un, entre l’absence totale des autorités US qui ont toujours l’habituel truc (expérimental) pour éradiquer les présences intruses belliqueuses, l’obligatoire shotgun qui crache plus de flammes que de cartouches emmagasinées ou le niveau de l’eau qui change d’un plan à l’autre, … ça peut devenir le concours de celui qui dénichera le plus grand nombre d’incohérences scénaristiques ou visuelles.
       
Pour les SFX, sans pour autant marquer un tournant, ils sont généralement plus aboutis et plus nombreux que ce que la maison nous a habitués jusqu’ici mais l’ami des nanardeux pourra se repaître d’exquis stock-shots, incrustes bidons, plans serrés cache-misère, images gores grossière, effets informatiques ignobles (surtout les squales, tous plus artificiels les uns que les autres).

Le plus attendu demeure David la trombe d’eau fourrée à la poiscaille gobeuse de chair humaine. C’est le truquage le moins fini et précis de tous néanmoins c’est presque un personnage à part entière dont on attend à chaque apparition les meilleurs exploits (avez-vous connu les Street Sharks ? Si oui, vous souvenez-vous comment ils se déplaçaient sur le bitume ? Ici, gare aux plaques d’égout).
Vous vous posez encore des questions sur le (non) sens et (non) conformité par rapport à la réalité ? Veuillez alors relire le nom inscrit sur la jaquette jusqu’à ce que vous compreniez bien qui peut se sentir concerné par ce type de spectacle.

Pourquoi défendre un truc pareil ? Paradoxal mais c’est un fait : il y a des supporters de ce qui est mal fichu, quelles que soient leurs raisons. L’une d’entre elle est de rassasier cette fringale d’énormité cinématographique qui pousse toujours à dénicher la plus mauvaise, mais se revendiquer Nanardeur peut être une affaire de délicats : aimer le mal fait, oui mais il ne faut pas que ce soit mal fait n’importe comment !
Alors Sharknado regorge de quoi faire sortir tout seul rires gras, larme à l’œil ou «ils vont pas oser ?!! RoooOOOh, n’importe quoi !» (les explications scientifiques ; quand il pleut du gros poisson, sortez la tronçonneuse) et également des qualités insoupçonnées (il se passe toujours quelque chose, certains plans sont tellement cut qu’on comprend rien mais on comprend tout de même (!), la séquence avec les attractions) mais ce qui calme est moins ce sérieux imperturbable que le tout ne se déchaîne pas davantage. Quitte à ne pas avoir les mêmes financements mais des prétextes de casse à peine moins plausibles que Volcano ou Armageddon, autant contrebalancer en y allant à fond, non ?     


CONCLUSION :

Avec un tel concept, la réputation du studio en tête et 95% de tout sens logico-artistique désactivé, le carnage du typhon ainsi que l’engagement minimal des plus sceptiques interprètes sont susceptibles de contrarier les fantasmes débridés que l’on peut se faire à la vue d’un titre qui le vend pourtant très bien. Cela reste tout de même assez gratiné en actions, destructions, héroïsmes et moments proprement poilants pour que l’aficionado tempère cette remarque.

Un singulier objet qui laissera naturellement dépité un public un peu plus exigeant et froid les anesthésiés du genre.

Le qualifier de Mauvaise Réalisation ? Certes. Une curiosité ? Certainement. Gentil nanard fun ? Oui ... mais peut largement mieux faire. Asylum à toutefois monté d’un cran l’évolution de leur dernière sharkerie et devra batailler pour surpasser une telle fusion ! Mais on peut d’ores et déjà leur faire confiance, il parait que ces satanés gros poissons aiment bien la neige …

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.78:1
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la qualité d’image des Dents de la Tornade est très souvent d’une belle précision et d’une excellente définition : elles met autant à leurs avantages les diverses textures «physiques» qu’elles sont impitoyables avec les défauts d’étalonnage, les autres sources vidéo ou encore les incrustations des fabuleux effets spéciaux.
Bien que l’image soit (volontairement) terne lors des grosses séquences d’apocalypse, si le niveau de contraste et de noirs suivaient tout du long, il aurait pu prétendre à la note maximale pour le coup.

Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Un peu moins élogieuses, les pistes françaises et anglaises n’ont de DTS-HD Master Audio 5.1 que le nom car elles ne vous invitent pas franchement pour l’expérience sonore la plus délirante de tous les temps : les basses sont molles, la spatialisation est moyennement convaincante, la vigueur d’ensemble est peu étourdissante. Malgré les dialogues assez équilibrés mais trop placés en avant, les musiques de circonstances n’ont pas beaucoup d’élégance et les bruitages sont à la limite du cartoon. Pour ce que représente le film, c’est dans la moyenne.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 17 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Un menu semi-animé vous accueille sur le thème très enjoué du film et propose les habituels choix suivants :

* Le Film
* Le Son (Version Française et Version Originale sous titrée DTS-HD Master Audio 5.1)
* Les Chapitres (x 12)
* Les Bonus

- Making of : un montage où quelques propos récupérés des acteurs (Tara Reid se demande comment avoir de bonnes réactions pour des effets pas encore intégrés, Ian Ziering définit la technicité du film, …) ne rivalisent pas en temps accordé avec la jeune Aubrey Peeples, qui apporte une dimension plus «humaine» … Sans oublier le réalisateur qui est ultra sérieux dans son approche du métrage.
D’un autre côté, quelques minutes où l’équipe des effets spéciaux s’expriment sur leur travail, via des comparatifs avant/après SFX.

- Gag Reel : un florilège de plans loupés de toutes sortes.

- Bande Annonce : découvrez comment le film a été promu via un montage qui fait saliver.