Collection OSS 117 (période André Hunebelle)

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
12/01/2015
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
100
Support
Critique de Simon Volant
L'américain contre l'anglais !

Difficile de ne pas comparer l'agent américain 117 avec l'agent anglais 007, mais si l'agent double zéro remporte haut la main le succès cinématographique depuis plus de 50 ans, l'agent OSS 117 peut tout de même enorgueillir d'être le premier aussi bien avec les romans signés par Jean Bruce (250 romans dont le premier est sorti 5 années avant le premier de Ian Fleming) que les 13 films (le 14e est en cours !). Si l'agent est bien américain, l'auteur est français et les adaptations européennes.
La série des 5 films d'André Hunebelle a été exploitée en salle de 1963 à 1968. Kerwin Mathews puis Frederick Stafford et enfin John Gavin se sont donc confrontés à la période Sean Connery dans les salles obscures.

Les films en général

Globalement tous les films sont réalisé par André Hunebelle sauf les 2 derniers par Michel Boisrond. On n'est pas vraiment dans un ersatz de 007 (même si l'antériorité est pour OSS), mais à mi-chemin entre Tintin et James Bond. Là où l'agent britannique obtient d'un baiser ou d'un informateur toutes ses informations,  Hubert Bonisseur de La Bath (le "vrai" nom d'OSS 117) doit filer, espionner, suivre et éventuellement séduire. Bien entendu, on retrouve dans le personnage d'OSS un Don Juan, mais pas que. Le film mise moins sur les scènes d'actions que sur le travail d'enquête (surtout pour les 2 premiers films de la collection) et les touches d'humour sont globalement mieux amenées.

La réalisation des film est faite avec des moyens, mais la direction d'acteur est plus faible. Il n'est pas rare dans "Banco à Bangkok" pour "Pas de roses" de voir des figurants fixer la caméra. Les acteurs principaux sont également de piètres cascadeurs ce qui est malheureux car la vedette est alors volée par un Robert Hossein ou Curd Jügens. Les spécialistes des erreurs de continuité trouveront leur bonheur avec les cigarettes, verre, bougies ou horloges mais cela reste anecdotique !

1963 : OSS 117 se déchaîne (avec Kerwin Mathews)

Les sous-marins nucléaires sont en danger ! OSS 117 part à la recherche d'une station secrète qui cache un détecteur de sous-marin. L'action se déroule entre la cote d'azur et la Corse.

Campé par Kerwin Mathews, cet OSS 117 de la génération André Hunebelle ressemble à un polar ! Certes, le tournage en noir et blanc y fait pour beaucoup, mais filatures, espionnage, séduction et bourre-pif donnent une vraie ambiance de film noir sur fond de musique jazzy. Pas de gadget comme chez le concurrent britannique, mais un méchant qui manque de charisme dans une base secrète en carton-pâte, une jolie poupée et une histoire qui capté d'un bout à l'autre. L'accent du sud donne un cachet particulier, mais ne choque pas (on n'est pas à St Tropez !). J'ai trouvé que le jeu d'acteur plutôt bon avec un OSS convaincant et des seconds rôles intéressants et parfois décalés.
La réalisation est d'un très bon niveau avec des scènes sous-marines qui ne sont visiblement pas tournées dans une piscine.

Verdict

La particularité de "OSS 117 se déchaîne" c'est le travail d'enquêteur qui manque tellement aux films d'espionnage en général et même si le film n'est pas sans défaut, il a cette originalité.

1964 : Banco à Bangkok pour OSS 117 (avec Kerwin Mathews)

Retour en couleur pour Kerwin Mathews avec un look à la Clooney avec sa coiffure "poivre et sel" et son look de séducteur. Il doit cette fois identifier l'organisation qui met au point un nouveau virus de la peste et c'est Robert Hossein qui incarne le diabolique vilain.

Si comme dans le film précédent en noir et blanc, l'accent est donné à l'enquête et moins à l'action, le passage à la couleur donne une ambiance carte postale qui ne marche pas. Le film se transforme en vitrine pour le tourisme à Bangkok et aligne les jolis décors. De plus, comme peu d'acteurs se sont réellement rendus sur place, seuls Kerwin Mathews et Pier Angeli se retrouvent dans les extérieurs.
Cette fois, j'ai trouvé la première partie du film laborieuse et le thème d'OSS 117 repris en boucle suivant différentes variations amplifie cette impression de longueur.
Malgré une réalisation de bonne qualité et un humour qui n'a pas été oublié, le film gagne surtout de l'intérêt avec sa dernière partie dans le laboratoire secret.

Verdict

Le passage à la couleur n'est pas bénéfique pour Kerwin Mathews. Malgré des décors magnifiques et une histoire digne du genre, ce film manque de rythme sur la première partie. Quel dommage.

1965 : Furia à Bahia pour OSS 117 (avec Frederick Stafford) ne nous a malheureusement pas été fourni en test.

1966 : Atout cœur à Tokyo pour OSS 117 (avec Frederick Stafford) réalisé par Michel Boisrond

Second film avec Frederick Stafford (Friedrich Strobel von Stein de son vrai nom) et surtout co-scénarisé par Terence Young (avec quelques James bond à son actif) "Atout cœur à Tokyo pour OSS 117" est sûrement le meilleur film de la série années 60. Si, une fois encore, on peut reprocher une direction d'acteur un peu faible et des bagarres tournées à la va-vite, la réalisation générale est d'un bon niveau. Cadrages recherchés même sur des scènes de transitions, usage très régulier de travelling, etc.
Avec un budget conséquent, cet OSS nous dépayse en allant à Tokyo lors de la floraison des cerisiers (les bonus expliquent l'astuce utilisée !). Du coup, geishas, sumos et samouraïs sont de la partie contre un méchant équipé d'avions miniatures (drones ?). Si le jeu de séduction n'est pas sans rappeler les films de l'agent britannique, "Atout cœur à Tokyo pour OSS 117" garde tout de même son style propre. La bonne surprise est également l’ambiguïté des personnages nous épargnant l'habituel manichéisme des films d'action et d'espionnage.

Verdict
Voilà un bon OSS 117 ! Dépaysement garanti pour un opus rythmé et réservant quelques surprises dont une réalisation de haut vol. a voir !

1968 : Pas de roses pour OSS 117 (avec John Gavin)

Suite à une opération de chirurgie esthétique, OSS 117 prend les traits d'un tueur professionnel pour infiltrer un gang de tueurs plutôt tourné haut de gamme (assassinats politiques). La chirurgie permet de changer à nouveau d'acteur au profit de John Gavin, authentique américain doublé avec l'accent. Si cet opus produit en Italie et Tunisie offre des décors et costumes somptueux, c'est une fois encore les acteurs principaux qui flanchent avec OSS campé par John Gavin pourtant passé dans le "Psycho" de Hitchcock et Margaret Lee qui redoublent d'effort pour jouer le plus faux possible.
Curd Jügens (qui tournera dans un 007 par la suite) et Robert Hossein n'arriveront pas à sauver le navire du désastre. Les acteurs sont clairement mal dirigés lors des scènes de comédie. Pour les scènes d'action, ce n'est guère mieux avec un usage permanent de la nuit américaine qui rend les scènes de nuit totalement fausses et des cascades surjouées. La réalisation est statique, le montage aussi et on constate beaucoup d'erreurs de continuités. On s'ennuie beaucoup avec des scènes qui traînent en longueur pour caser cette éternelle musique jazzy-yéyé digne des meilleurs ascenseurs. Peu d'humour hormis l'arrestation d'OSS 117 au début du film ou il se bat à mains nues et tout nu sur un air de Carmen avec les policiers italiens.

Verdict
Une histoire qui aurait pu être sympathique avec des acteurs connus et une production dotée de moyens importants, mais ce film est décevant, lent et n'amuse finalement pas. Dommage. Seul gadget du film, une bombe soporifique semble toucher par moment les spectateurs !
Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
1963 : OSS 117 se déchaîne
Noir et Blanc format 1.66
Bonne restauration, image au rendu très argentique avec un grain présent, mais sans tâches sur la pellicule. Une bonne définition dont la limite est le matériel source, mais le gain HD est toutefois présent.

1964 : Banco à Bangkok pour OSS 117
1966 : Atout cœur à Tokyo pour OSS 117

Couleur en format 2.35
Excellent restauration, image au rendu très argentique, mais sans trace ou tâches hormis lors de quelques transitions. Définition excellente et rendu des couleurs flatteur.

1968 : Pas de roses pour OSS 117
Couleur en format 1.85
Excellent restauration, image au rendu très argentique, mais sans trace ou tâches hormis lors de quelques transitions. Définition excellente et rendu des couleurs flatteur.


Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Son stéréo en DTS master audio mais rendu totalement monophonique. Toutefois la piste sonore est transparente et l'apport HD est réel lors des dialogues.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 25 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Si les menus sont fixes et terriblement monotones, on est gâté niveau bonus pour chaque film. Attention toutefois, ils ont tous été produit en 2004, vraisemblablement pour l'édition DVD. Du coup, les bonus sont en mpg, SD et formaté en 16/9 alors qu'il ont été tournés en 4/3. Il faudra jouer de la télécommande pour forcer le bon ratio à l'affichage.

Chaque disque propose une analyse du film avec une personne de l'équipe dont Michel Boisrond sur les 2 derniers films. On trouvera également le responsable des cascades sur le film Tokyo. Chaque disque propose 10 minutes d'actualité d'époque de Gaumont et de Pathé reprenant les temps forts de l'année de sorti du film.
D'un point de vu intérêt c'est donc un carton plein !