Monsieur Septime dirige brillamment son "grand restaurant", temple parisien de la gastronomie où se pressent les personnalités en vue. Mais un jour, un chef d'Etat d'Amérique du Sud y est enlevé au moment de la mise à feu d'une splendide pièce montée...
« Le grand Restaurant » est un film particulier dans la carrière de Louis de Funès. D’abord parce qu’à l’époque le comédien tourner autour de cinq films par an, tous des succès gigantesques tournant autour de 4 millions en moyenne (cela devrait en laisser songeur plus d’un !!!), mais qu’il reste inévitablement snobé par ses pairs. Pourtant la carrière de l’artiste commence à s’émailler de classique tels que, ne serait-ce que pour les deux précédents : « Le gendarme de St Tropez », « Fantomas », « le Corniaud », et bien d’autres encore. Surtout De Funès ne le sait pas encore, mais le raz de marée sur le cinéma hexagonal aura lieu juste après « Le Grand Restaurant », avec la sortie de « La Grande Vadrouille ».
Mais revenons donc à ce film : « Le Grand restaurant » ! Qu’a-t-il donc de si particulier par rapport aux autres ? Et bien il s’agit du premier film dans lequel De Funès est investi totalement et où l’on voit l’acteur en roue libre totalement, presque en train d’élaborer des gags qui lui serviront dans les futures productions. De Funès est grandiose à la hauteur de l’attente d’un public qui ne peut que souligner l’omniprésence du comédien et sa capacité à donner dans la surenchère. Mais il y a autre chose de remarquable avec « Le grand restaurant », c’est que De Funès s’entoure de ses amis, des seconds couteaux avec qui il a monté sa carrière : Noel Roquevert, avec qui il a tourné à ses début, Michel Modo que l’on peut voir actuellement dans la série estivale d’M6 « En Famille » ou encore et surtout Paul Preboist, son ami avec qui il joue l’une des scènes les plus savoureuses du film.
Toutefois, ne faisons pas dans l’excès de « superlatifs », « Le Grand restaurant » n’est pas un film particulièrement remarquable, loin de là. La mise en scène est à la hauteur de son acteur principal et le met parfaitement en valeur, mais elle ne va plus loin. Pas très inventive, la mise en scène de Jacques Besnard (C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule) ne prend aucun risque. Et même si les scènes d’actions sont orchestrées au millimètre près, il n’y pas de quoi hurler au chef d’œuvre.
Notamment parce que le scénario tisse une histoire en deux temps qui ne laisse pas forcément le spectateur dans une situation très confortable. D’abord parce que la première partie qui se passe dans le restaurant est à tomber de rire et que la deuxième l’est beaucoup moins et qu’il faut la présence de l’acteur pour lui donner un peu de corps, même si ce dernier grimace plus qu’il ne joue. D’ailleurs, on regrette même que le film ne se soit pas limité au restaurant, cela aurait donné une autre valeur au film et aurait surtout permis au comique d’en rajouter et d’avoir peut-être un peu plus d’inspiration.
En conclusion, « Le Grand restaurant » reste tout de même un film particulier dans la carrière de Louis de Funès. Un film classique qui manque toutefois d’une mise en scène inventive et d’un scénario solide qui se prend les pieds dans le tapis avec une histoire d’homme d’état enlevé et de services secrets redoutables.