Feux dans la plaine

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Nobi
Genre
Pays
JP
Date de sortie
01/03/2016
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Masaichi Nagata
Scénaristes
Natto Wada
Compositeur
Yasushi Akutagawa
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
104
Support
Critique de Julien Sabatier

L’histoire

Philippines, 1945. Les troupes américaines débarquent et prennent vite le dessus sur l’armée nippone. Au cœur du chaos occasionné par la guerre, un soldat tuberculeux tente de survivre tant bien que mal.

Critique

Sorti en 1959, soit trois ans après La harpe de Birmanie, Feux dans la plaine (Nobi) est l’autre titre emblématique de la filmographie de Kon Ichikawa. Accueilli variablement à l’époque, le métrage a depuis été reconsidéré à la hausse, au point de devenir une référence pour des œuvres comme Lettres d’Iwo Jima ou la série The Pacific.

Se prendre une violente gifle et faire l’objet de sévères remontrances. Drôle de façon d’entrer en scène. Il s’agira pourtant de la manière dont sera introduit le personnage principal de Feux dans la plaine, le soldat Tamura (excellent Eiji Funakoshi). Plutôt que de nous donner à voir de classiques scènes de guerre (il y en aura très peu, voire pas), le film s’attachera à épouser son point de vue. Ainsi, nous assisterons à un véritable chemin de croix, une errance de plus en plus troublante, une impitoyable plongée en enfer. Epuisé, à bout physiquement et mentalement, Tamura apparaîtra de plus en plus débraillé, sale, maigre et malade (il finira même par perdre ses dents à cause de la malnutrition). De moins en moins humain aussi (la rencontre avec le couple de villageois, la consommation de « viande de singe »). Epouvantail décharné, le soldat sera progressivement réduit à l’état d’âme errante, de zombie. Pour lui, une seule issue : la mort. Voilà pour notre guide en ce récit désespéré ...

On l’aura compris, Feux dans la plaine est un titre d’une noirceur terrible. Un film implacable, cauchemardesque. Son ambiance suffocante, où se mêlent la faim, la crasse, le désespoir et la mort, le métrage la doit en partie à une mise en scène au cordeau, millimétrée. Une réalisation épurée et signifiante. Sans forcément en avoir l’air, la photographie en noir et blanc (un choix esthétique que Kon Ichikawa avait défendu bec et ongles) démultiplie aussi la force de cette œuvre. Pour finir, on relèvera que l’horreur nait parfois de touches d’humour qui, si elles peuvent sembler incongrues, permettent en fait de dénoncer encore plus vigoureusement l’absurdité de la guerre. Un procédé payant.

Verdict

Sans atteindre la puissance des fleurons du genre (on pense surtout à Requiem pour un massacre), Feux dans la plaine s’impose néanmoins comme une œuvre intéressante à plus d’un titre.

Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Une qualité d’image correcte. Si la définition s’avère perfectible et que le master porte les cicatrices du temps (rayures, points blancs, etc.), le rendu global demeure plutôt satisfaisant dans la mesure où l’on parle ici d’un film sorti en 1959. Des conditions de visionnages imparfaites (on reste loin du niveau qualitatif offert par certaines restaurations) mais tout à fait acceptables.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Japonais
Non
Non
Non
Moyenne
Moyenne
Bonne
Français
Oui
Non
Non
 
 
 
Une piste mono (japonais sous-titré français) convenable. Là encore, la restitution déçoit quelque peu, le rendu s’avérant légèrement étouffé. Si l’on a connu mieux, le résultat reste néanmoins honnête, les cinq bonnes décennies écoulées depuis la sortie du métrage poussant à la clémence dans notre jugement technique.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 40 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Interview de Bastian Meiresonne (40 minutes) : Co-auteur du Dictionnaire du cinéma asiatique et directeur artistique du Festival international des cinémas d’Asie de Vesoul, Meiresonne nous apprend tout sur le métrage (genèse, contexte, thématiques, tournage, etc.) dans ce supplément intéressant, enregistré pour cette édition.