En 1984, Davey Armstrong, un adolescent de quinze ans, soupçonne son voisin policier d'être le tueur en série qui fait la une de tous les médias. Davey, avec ses trois meilleurs amis, s'embarque dans une enquête qui les met rapidement en danger.
Bon, il faut bien le dire, la série « Stranger Things » a ouvert la porte à bon nombre de films ou séries se situant dans les années 80, en se rémémorrant les grandes heures de cette décennie et notamment les œuvres signées par le maitre absolu : Steven Spielberg, que ce soit à la réalisation ou à la production. Et avec « Summer of 84 » tout semble nous y mener directement, avec les ados en BMX, une intrigue qu’ils sont les seuls à suivre, les adultes plus ou moins absents et l’enfance malmenée. Sans oublier évidemment cette liberté dont ils bénéficient qui leur confère ainsi un terrain de jeux quasi sans limite.
Alors évidemment, nous n’allons pas parler de réussite, même si le fait que le film soit signé par trois réalisateurs : François Simard, Anouk Whissell et Yoann Karl Whissell, un trio qui a œuvré sur des films tels que « Turbo Kid » directement sorti en VOD, pourrait le laisser espérer. Pourtant, ce film n’est pas forcément la pire des réalisations à caractère nostalgique. Car en fait, comme le disent les réalisateurs eux-mêmes : « Avoir un petit budget, force à être créatif ! ». Et c’est certainement ce qui sauve le film, la créativité dans la tenue de l’intrigue mais également du rythme. Car, si le trio semble avoir été biberonné aux films de Spielberg et de Joe Dante, il semble en avoir compris l’essence. Celle d’une génération qui commençait à se libérer de la pression parentale, souffrait également de son absence et voyait ses rêves s’ouvrir à un autre monde, notamment avec l’arrivée discrète mais présentes aux Etats-Unis des ordinateurs et du coup de l’internet qui en était encore à ses balbutiements.
Comme « Les Goonies » ou les ados de « E.T. », ceux de « Summer of 84 » rêvent d’aventures et de thriller, de complots et de méchants cachés dans les bois ou chez le voisinage. Parti de ce consensus, le trio de réalisateurs s’amuse avec le scénario du duo Stephen James Smith et Matt Leslie et donne corps à toute la nostalgie qu’il peut comprendre. Avec des plans et des situations qui font évidemment référence au cinéma des années 80, le trio a l’intelligence de s’amuser avec les codes du genre et nous fait croire que le film fut réalisé à l’époque. Avec une atmosphère très propre à cette décennie, des couleurs un peu délavées et des costumes, faussement, peu soignés, « Summer of 84 » semble tout droit sorti des années 80. Alors même si le scénario se perd un peu dans un bazar où il veut trop en mettre, pour mieux coller à l’époque, les réalisateurs parviennent à tirer leur épingle du jeu.
Côté distribution Graham Verchere (Fargo la série), Judah Lewis (Démolition), Caleb Emery (Coming Through the Rye) et Cory Gruter-Andrew (Van Helsing la série) forment cette petite troupe d’adolescents qui se lance, à l’appel de l’un d’entre eux, à la recherche d’un tueur en série, dont ils sont persuadés qu’il s’agit du voisin. Crédible et assez rarement dans la caricature, le quatuor s’amuse et cela se voit tout en sachant faire preuve d’un certain talent notamment lorsqu’il faut sortir de la zone de confort.
En conclusion, « Summer of 84 » est un petit film certes, mais qui se révèle une bonne surprise. Si tout n’est pas à garder, à commencer par le scénario un peu trop chargé en information, la mise en scène et le jeu des acteurs fait agréablement penser à un film des années 80. Nostalgie quand tu nous tiens !