Michael Corleone atteignant la soixantaine, souhaite prendre ses distances avec les activités mafieuses de sa famille et trouver un successeur à son empire. Cependant, sa quête de respectabilité va le confronter à nouveau à ses démons et le pousser à retomber dans les travers du gangstérisme. Le film bénéficie d’un nouveau début, d’une nouvelle fin, de changements de scènes, plans et de musique plus respectueux de la vision originale de l’auteur Mario Puzo et de Coppola. Ce nouvel opus offre, selon le réalisateur, "une conclusion plus appropriée pour Le Parrain et Le Parrain II".
Considéré, à juste titre ou non, comme le mal-aimé de la trilogie, le troisième volet du Parrain, sorti 15 ans après le 2ème volume, dénote parce qu’il se veut une synthèse de la vie de Michael Corleone et surtout des deux premiers volumes, puisque dans un certain nombre de scènes, nous pouvons retrouver des clins d’œil aux précédents volumes. Et si les autres personnages sont restés peu ou prou les mêmes c’est celui de Michael Corleone qui a le plus évolué. Toujours prompt à se croire un homme juste et œuvrant en toute légalité, il n’en demeure pas moins un chef de famille qui doit s’occuper et protéger les siens, peut-être même contre lui en premier. Car s’il s’est éloigné de ses activités mafieuses, il n’en demeure pas moins un « Parrain » respecté et craint, qui n’hésite pas à utiliser la force létale pour obtenir ce qu’il veut.
Construit, dans un premier temps, comme les précédents volumes, mais avec un peu plus de longueur, notamment la scène d’ouverture qui reprenait la mort de Frédo, qui le hantera jusqu’à sa mort, puis la remise de la distinction papale, le film prenait le temps d’installer une intrigue dans laquelle Michael Corleone allait devoir, une nouvelle fois, faire face à ses démons et à ses alliés qui ne sont pas du tout dans la même direction que lui et ne renonceraient pour rien au monde à leurs vies de mafieux. Et alors que tout semble avoir pris une place bien ordonnée, le monde du Parrain s’écroule et l’oblige à reprendre ses anciens reflexes pour se protéger et surtout pour mettre sa famille à l’abri. Ce qui est intéressant dans ce troisième opus c’est qu’il tourne autour de ce talon d’Achille déjà évoqué dans le deuxième volume : La famille. Car si Michael est aussi craint que respecté par ses alliés et par ses amis, il n’en va pas de même pour sa famille. Si son autorité n’est pas remise en question, ce sont ses choix qui vont l’éloigner de sa femme, puis de ses enfants. C’est aussi pour eux qu’il va mener son ultime combat.
Et cette nouvelle version de ce troisième volume rend plus dynamique et surtout recentre le film sur son personnage principal et particulièrement sur l’intrigue qui va le ramener à ses activités d’origine. Il y a d’abord une introduction qui passe directement aux négociations entre l’évêque en charge des finances du Vatican et Michael Corleone. Exit la mort de Frédo, exit également le remise de médaille par le pape, le nouveau montage s’épargne les longueurs et prend plus de cohérence dans sa narration laissant, ainsi, une plus grande place aux personnages et à cette machination qui tente, une nouvelle fois d’éliminer de l’équation, un « Parrain » qui suscite bien des jalousies. Ce nouveau montage permet également de mieux comprendre le rôle important de Vincent, fils de Sonny. Certaines scènes changent ainsi de place dans la narration et se retrouvent amputées d’une partie ou au contraire d’un morceau utile ou non à la fluidité du propos. La fin est également modifiée et gagne en qualité par rapport à celle d’origine.
« Le Parrain de Mario Puzo : Epilogue, La mort de Michael Corleone » vient clore avec brio une trilogie qui aura su passionner des millions de spectateurs à travers le monde. Si le troisième opus était le mal-aimé, ce nouveau montage vient réparer l’affront et offre un film plus fluide, beaucoup plus centré sur son personnage et sur l’intrigue qui le ramène à ses démons. Que les fans se rassurent, Francis Ford Coppola n’est pas George Lucas et lorsqu’il décide de remanier son film c’est pour lui donner plus de cohérence, pour le magnifier en quelques sortes, par pour l’abimer.