Mike De Leon est un enfant de la balle : son père est le producteur Manuel De Leon et sa grand-mère, Narcisa De Leon, la fondatrice de LVN Pictures, mythique studio philippin. Dès son premier long-métrage réalisé en 1976, Mike De Leon aborde des questions sociales et politiques à travers des images puissantes et parfois dérangeantes. Couvrant presque cinq décennies, sa filmographie scrute l’évolution de la société philippine avec une audace déconcertante, recourant aussi bien au cinéma de genre qu’au film d’auteur. Drame psychologique, thriller politique, romance, film d’espionnage parodique, les 8 longs-métrages présentés dans ce Coffret 5 Blu-ray™ en version restaurée saisissent le portrait d’un cinéaste essentiel, à l’œuvre d’une remarquable puissance stylistique.
Les 6 films :
Blu-ray 1 : Itim (1976 – 107 mn)
Blu-ray 2 : C’était Un rêve (1977 – 112 mn)
Blu-ray 3 : Kakabakaba Ka Ba ? (1980 –106 mn) Kisapmata (1981 –99 mn)
Blu-ray 4 : Batch’81 (1982– 105 mn) Le Paradis ne se partage pas (1985 – 129 Mn)
Blu-Ray 5 : Héros du Tiers Monde (1999- 94 Mn) Citizen Kane (2018- 137 Mn)
Le cinéma de Mike De Leon est l’un des majeurs dans l’histoire du cinéma Philippin. Le réalisateur plonge le spectateur, sans concession, dans une société philippine, à travers des œuvres qui vont aborder différents sujets sociaux et politiques n’hésitant pas à avoir recours à des images puissantes et parfois dérangeantes. Avec, par exemple, « C’était un rêve » il nous propose une œuvre qui apparaît romantique, mais qui cache une réflexion sur une société patriarcale qui emprisonne les femmes dans un foyer austère. Ou encore, dans « Batch’81 », le réalisateur aborde le complexe sujet des bizutages étudiants qui ressemblent ici à de la torture physique et psychologique. Même exemple dans « Kisapmata », où le réalisateur se penche encore une fois sur l’autorité paternelle qui peut parfois pousser aux excès les plus redoutables. Et toute la filmographie de Mike de Léon peut tenir dans ces films réunit dans ce coffret.
Fils du producteur Manuel de Leon et de Narcissa de Leon, fondatrice LVN Pictures, qui fut le studio majeur de la production philippine, jusqu’à sa fermeture en 2005. Mike de Leon débuta sa carrière en 1976 avec « Itim » dans lequel il suit le parcours d’un jeune photographe qui va retourner sur les terres de ses racines. Et dès le début, le réalisateur, fit preuve d’un sens aigu de la narration et d’un regard précis et toujours amoureux de son pays. Et la mise en scène du réalisateur a cela d’intéressant qu’elle ne cherche pas à donner à tout prix dans le sensationnel ou dans le voyeurisme, bien au contraire, elle s’approche au plus près de ce Manille des années 70, gangrénée par des coutumes ou des avidités qui se tiraillent entre besoin de garder sa propre culture et l’influence occidentale monstrueusement présente. Sans chercher à masquer la réalité pour mieux en montrer ses paradoxes, Mike De Leon peint une société telle qu’il la ressent à l’époque et sa peinture est aussi sombre que lumineuses lorsqu’il s’interresse aux sentiments de ses personnages.
Et il en va de même pour les scénarii qui ne vont pas chercher leur matière dans l’imaginaire, mais bien au contraire dans le concret d’une société philippine des années 70, qui reste sa source principale d’inspiration. Alors avec un certain regard aiguisé et l’aide de scénaristes comme Clodualdo del Mundo Jr (Manille) ou encore Rey Santayana (C’était un rêve) ou Raquel Villavicencio (Batch’81) Mike De Leon nous entraine dans des intrigues qui lui permettent ainsi de mieux dessiner ses personnages avec leur naïveté, mais également cette sorte de désillusion qui fait que l’acceptation est une force avant d’être une faiblesse pour celui qui cherche absolument à suivre son but ultime, que ce soit de trouver l’amour ou simplement un sens à sa vie.
Avec ce coffret, l’éditeur nous présente un réalisateur majeur de la meilleure façon qui soit : En regroupant ses œuvres. On y découvre alors un réalisateur qui sait aller, là où on ne l’attend pas forcément et qui sait critiquer tout en montrant son amour à son pays çà travers des histoires, jamais aussi simples qu’elles y paraissent. A découvrir d’urgence pour les cinéphiles mais pas seulement tan le cinéma de Mike de Léon est captivant.