Tandis qu’ils passent leurs vacances dans un chalet en pleine nature, une jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers armés qui leur imposent de faire un choix impossible. S’ils refusent, l’apocalypse est inéluctable. Quasiment coupés du monde, les parents de la jeune fille doivent assumer leur décision avant qu’il ne soit trop tard…
L’Apocalypse est un sujet qui a toujours inspirés les artistes du monde entier. On en retrouve des illustrations de peintres de de renoms, dans des chansons, dans des livres, dans des films et que sais-je encore. Mais toujours dans une vision pessimiste et sanguinolente de cette fin du monde que l’homme a programmé dans son inconscient. A la base de « Knock at the Cabin », il y a d’abord, le livre de Paul Tremblay, sorti en 2018 : « The Cabin at the End of the World », et couvert de récompenses. Puis il y eut deux scénaristes : Steve Desmond et Michael Sherman (Native Son) qui signèrent un premier script, qui entra direct dans la Blacklist qui recense les meilleurs scénarii de l’année. Enfin arrive dans l’aventure, Blinding Edge Pictures, la société de production de M. Night Shyamalan (Le Village), qui, au départ, ne souhaite que produire le film. Mais après lecture, le réalisateur sent l’envie de s’approprier le scénario et de lui apporter quelques modifications. Car ce dernier est particulièrement fidèle au roman et le réalisateur souhaite s’en écarter pour pouvoir livrer une vision différente de l’Apocalypse.
Le résultat est un film plutôt réussit, dans lequel M. Night Shyamalan, va se détourner du livre à la moitié de son récite pour en donner une vision plus positive. C’est un parti pris que l’on peut lui reprocher, tant le roman de Paul Tremblay est assez singulier dans son raisonnement, et offre un fin plus individualiste qu’ouverte, et beaucoup moins positive, le réalisateur lui va aller chercher une manière de faire le choix imposé au couple. La bonne idée étant, dés le départ, de rester sur l’interrogation permanente sur les véritables intentions des visiteurs. Et comme, à son habitude, avec un certain savoir-faire sadique, Shyamalan maintient la pression sur le spectateur, et ne laisse que très rarement l’occasion de reprendre son souffle, pour nous garder sur son contrôle du début à la fin. Et même si l’on peut se faire une première idée de la fin, le réalisateur est suffisamment malin, pour fausser les pistes et tourner jusque ce qu’il faut autour du pot avec une redoutable efficacité. Et cette fois-ci, et c’est une première chez lui, pas de twist de dernière minute.
M. Night Shyamalan soigne sa mise en scène, impose une lecture plus optimiste que le roman, mais surtout joue avec les focales, plus ou moins discrètement pour créer cet ambiance pesante et captivante qui va nous tenir jusqu’au bout de l’histoire. Grâce à une mise en scène inventive et en même temps des plus classiques, en utilisant des Focales Anamorphiques, beaucoup utilisées dans les années 90. Cela donne une texture particulière qui rajoute de la tension, discrètement mais surement. Le réalisateur n’hésite pas à utiliser les perspectives associées au plans serrés sur les personnages pour mieux appuyer cette sensation claustrophobique de ce Huit-Clos Pré Apocalyptique. Et de temps en temps, Shyamalan change d’objectifs pour filmer des flash-backs qui viennent nous raconter l’histoire de couple, dont on ne se saura pas pourquoi ils ont été choisis. Mais c’est justement tout ce que nous attendons d’un film comme celui-là, de sortir de la projection en se posant encore beaucoup de question, car il n’est rien de plus jouissif que de ne pas tout savoir afin de se focaliser sur l’essentiel.
Et pour donner corps à son film, le réalisateur a choisi, d’abord deux acteurs de sagas prolifiques : Dave Bautista (Les gardiens de la Galaxie) et Ruppert Grint (Harry Potter). Mais ce qui est intéressant dans « Knock at the Cabin » c’est que chacun des comédiens, n’est pas là pour porter le film ou pour lui assurer un certain succès, mais plutôt pour être une part du puzzle. Ainsi Bautista impose sa carrure impressionnante, mais parvient à la faire oublier pour se lover dans un rôle plus subtil que physique. Rupert Grint, lui se fait d’ailleurs plus discret dan un rôle plus en tension que ses partenaires. Face à eux Jonathan Groff (Matrix Resurrection) et Ben Aldridge (Fleabag) impose un jeu tout en nuance dans un exercice compliqué, où les personnages doivent passer par une multitude de sentiments contradictoires.