Françoise et Jean Marc ou La Vie Conjugale

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
FR
Date de sortie
28/06/2023
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Raymond Froment
Scénaristes
André Cayatte, Maurice Aubergé et Louis Sapin
Compositeur
Louiguy
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
224
Support
Critique de Emmanuel Galais

Quels sont les grands moments qui marquent la vie d’un couple ? Mais surtout, sont-ils vécus de la même manière pour chacun ? De ces questions, André Cayatte signe un diptyque audacieux, qui suit sept ans de la vie conjugale d’un homme et d’une femme. Chacun leur tour, de façon personnelle, Françoise (Marie-José Nat) et Jean-Marc (Jacques Charrier) racontent les grands événements qui ont marqué leur union et leur rupture : la rencontre, les études, le mariage, la naissance de leur enfant, le déménagement en province, la jalousie, les doutes…


Avocat de formation, André Cayatte a toujours insufflé dans son cinéma, une envie de justice, un regard sur une société mais toujours de ce prisme. Que ce soit dans « Le Glaive et la Balance » en 1962, ou encore « Verdict » en 1974. Ce réalisateur atypique, mais en même temps très ancré dans son temps tout en cherchant à se projeter dans l’avenir est souvent considéré comme le cinéaste de l’entre-deux, pas du tout « nouvelle vague », mais pas non plus « Le Cinéma de Papa » (Surnom donné par les réalisateurs de la Nouvelle Vague au cinéma plus classique des réalisateurs de l’avant et l’après-guerre). André Cayatte s’est surtout révélé comme un observateur de la société, avec toujours une interrogation, plus ou moins orientée.


Avec « La Vie Conjugale », le réalisateur va aller plus loin dans son questionnement sur la société en s’intéressant à la vie d’un couple et à s rupture et à ce qui l’y a amener. Il va surtout chercher à être le plus juste possible, en créant un concept de deux films miroirs, afin d’obtenir les deux points de vue des deux parties (A Charge et à Décharge, en terme judiciaire !). Pour cela il va donc réaliser à la trame identique, mais à la narration différente en fonction du point de vue. Deux films miroirs qui furent un véritable casse-tête, d’abord dans son écriture. Car André Cayatte, voulait, pour ce projet, que le scénario soit écrit par le couple le plus emblématique de l’époque : Simone de Beauvoir et Jean Paul Sartre. Si ce dernier refusa, Simone de Beauvoir travailla sur le scénario. Mais demander à une telle écrivaine de se pencher sur la vision féminine de cette vie conjugale dans la France des années 60, ne pouvait que réveiller en elle des besoins et des envies de dénoncer et d’aller au plus profond des choses dans cette condition féminine, si conditionnée à la domination masculine.


Nous nous retrouvons donc face à deux films, qui doivent suivre la même trame de fond, mais avec forcément une vision différente. Et si, le tournage et l’écriture furent un cauchemar, c’est que le réalisateur se devait de suivre au cordeau des scènes identiques, mais en modifier légèrement, ou non, un détail, pour mieux coller à cette différence que le mémoire d’un couple entretien inconsciemment et que le réalisateur avait constaté durant ses années passées au barreau lors des divorces, où l’homme et la femme pouvait avoir un souvenir radicalement différent d’une même situation. Et si « Jean-Marc ou la vie Conjugale » suit les pas du héros, avec une vision de sa femme qu’il découvre l’ayant trompé et délaissant la vie de couple, la vie de famille aux profits de ses excursions volages, la vision de « François ou la vie Conjugale » est radicalement différente et parvient à mettre l‘accent sur la vie de ces femmes dans les années 50-60 qui doivent, le plus souvent, faire le sacrifice de leur vie professionnelle au profit de leur mari, pour se retrouver prisonnières d’une maison dont elles deviennent la maitresse et donc la mère.


Et même si les plus féministes, reprocheront au film, d’avoir, au final, été exclusivement écrit par des hommes et que le discours n’ne apparaît que plus tronqué, notamment sur la peinture de cette femme qui, alors que son mari est présenté comme orienté vers les besoins de la famille et de son enfant, va être dessinées comme ambitieuse et insatisfaite. « La Vie Conjugale » a, malgré tout le mérite de tenter une approche radicalement différente et certainement plus honnête que la nouvelle vague qui cherchait à renverser les codes de narration mais gardait un certain classicisme dans sa peinture des rapports Hommes/Femmes. Et même s’il apparaît évident que le réalisateur laisse apparaître une certaine complaisance pour Jean-Marc au détriment de Françoise, en le resituant dans l’époque il n’en demeure pas moins qu’André Cayatte ouvre une porte sur une réflexion que peu de réalisateurs ont osé ouvrir, particulièrement à cette époque.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.85:1
Le travail de restauration est absolument remarquable avec un noir et blanc particulièrement bien dosé, qui donne un nouveau relief. Les films sont débarrassés de leurs défauts et nous donne ainsi deux longs métrages touchants, et des environnements qui gagnent en nuances. Le support est remarquable de précision et donne ainsi aux films une nouvelle jeunesse qui mérite de s’y arrêter.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Mono ne masque pas le passage du temps, mais se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et les effets sonores. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique qui parvient à se faire suffisamment discrète pour être oubliée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 60 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Sur le Br « Françoise ou la Vie Conjugale » :


« Les Vertiges de l’identité : Entretiens autour des films », nous propose une réflexion sur ces deux films et surtout une mise en perspective grâce aux regards de   Noël Herpe, Ecrivain, Cinéaste, Critique et Historien du cinéma. Geneviève Sellier, Historienne du cinéma et Professeure émérite en études cinématographiques à l’université de Bordeaux. Ginette Vincendeau, Historienne du cinéma Français et Professeure en Etudes cinématographiques au King’s College de Londres et Jean Fabrice Janaudy, Directeur de la Société de Distribution : Les Acacias et du Cinéma le Vincennes.


Et sur le BR « Jean-Marc ou La Vie Conjugale » : Des scènes étendues.