Virgin suicides (Ultra HD / 4K)

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
16/08/2023
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Francis Ford Coppola, Julie Costanzo, Dan Halsted et Chris Hanley
Scénaristes
Sofia Coppola
Compositeur
Air
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
97
Support
Critique de Emmanuel Galais

États-Unis, années 1970. Cecilia Lisbon, dernière-née d’une fratrie de cinq filles, vient de faire une tentative de suicide. Pour changer les idées de leur benjamine, les parents acceptent d’organiser une fête à laquelle sont conviés des garçons du quartier, depuis toujours fascinés par ces cinq sœurs à la beauté renversante. Au cours de cette soirée, Cecilia se jette par la fenêtre. Dès lors, les filles Lisbon, au nombre de quatre, vont être de plus en plus étouffées par leurs parents surprotecteurs, jusqu’à la tragédie ultime...


Pour son premier film, la réalisatrice Sofia Coppola, fille de Francis Ford Coppola, réalisateur du « Parrain », a décidé d’adapter le roman du même nom de Jeffrey Eugenides. Un auteur qui a apprécié son approche de son œuvre qui se démarquait radicalement de celle des autres réalisateurs qui avaient déjà plancher sur le sujet. Car la réalisatrice a voulu d’abord comprendre le point de ces jeunes filles dont il est question ici. Des jeunes filles éduquées dans la rigueur de la religion par des parents bien trop occupés par leurs dévotions que par les besoins et les envies de leurs filles. Et ce, même après la tentative de suicide de leur cadette Cecilia.


Et le scénario que la réalisatrice a signé toute seule, prend le parti de comprendre ces jeunes filles, de les dessiner et d’y inscrire une histoire qui prenne en compte leur point de vue, et non celui des garçons qu’il serait trop tentant de faire, afin de dessiner le portrait d’une famille dysfonctionnelle, même si aimante de l’extérieur. Le scénario, au contraire tisse une histoire dans laquelle, les jeunes filles tentent de vivre comme les autres, leurs vies de jeunes filles et d’y découvrir les joies de l’amour et la romance, quitte à ce que cela devienne une arme de rébellion envers les parents qui veulent en faire des filles exemplaires comme ils le conçoivent et comme le conçoit la religion qu’ils pratiquent intensément.


En utilisant la voix off de l’un des garçons, la réalisatrice tend à nous faire croire que ce sont eux qui sont au centre de l’intérêt, mais la réalité est tout autre car elle oppose finalement la liberté dont semblent jouir les garçons, les images que les filles s’en font pour nous révéler toute la dualité qui leur est imposée et la souffrance psychologique qu’elles endurent. Sofia Coppola, ne fait jamais dans l’impudeur et se concentre, au contraire, sur les gestes les plus innocents, les regards de ces ados et l’interprétation qu’ils font des choses. La réalisatrice filme une certaine sensualité, mais jamais en dénaturant l’innocence des gestes. Le meilleur exemple, étant la plus âgée, celle qui a le plus envie de vivre sa vie, de se libérer du poids de ses parents, et montre à quel point l’amour, l’acte charnel ne sont pas vécue par elle comme des péchés ou comme des besoins, mais simplement comme une forme de révolte intérieure et forte envers l’autorité des parents et particulièrement de la mère. 


D’ailleurs, si la réalisatrice, se concentre sur le point de vue des enfants, elle parvient également à dépeindre les parents dans tous leurs paradoxes, avec un amour inconditionnel pour leurs filles qui s’arrête là où la religion commence à imposer des règles draconiennes. C’est ainsi que lors de sa scène d’ouverture, la réalisatrice vient nous montrer une salle de bain ordinaire avec tout ce que cela comprend de parfums, maquillage et autres ressorts de la féminité, telles qu’on se la dessine. Et puis doucement par le lien intéressant d’un détail, un chapelet, une couleur, le rouge d’un vernis qui va venir faire écho à la jeune fille qui s’est ouvert les veines. Tout au long de son film, Sofia Coppola, va opposer les images et la réalité, la volonté des parents et celle des jeunes filles. Par une mise en scène subtile et parfaitement dosée de détails, la réalisatrice va nous emmener vers la conclusion tragique qui nous attend.


« Virgin Suicides » est un premier film réussit, puissant, dont chaque détail de la mise en scène est pensé pour emmener un peu plus le spectateur vers un final qui se dessine tout au long du film. Sofia Coppola s’est positionné du point de vue des filles pour mieux nous amener à comprendre ce qui les bouleverse, les torture et les tient éloignées des autres adolescents de leurs âges. « Virgin Suicides » est, évidemment, une œuvre féministe, qui a su garder une véritable subtilité dans son discours.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
Ultra HD 2160p
Format Cinéma
2.35:1
L’univers de la réalisatrice, la façon de filmer qui parfois peut faire penser à du David Hamilton pour mieux mythifier les jeunes filles, tout est fait pour prendre de la hauteur en 4K. La réalisatrice et son chef opérateur Edward Lachman, qui travaille avec les plus grands comme Steven Soderbergh et son film « Erin Brockovich seule contre tous ». Les couleurs sont soignées, elles se laissent porter par un support qui met en valeur toutes les nuances de bleu ou toutes ces peintures un peu effacées qui donne cette texture si particulière au film. Le support est d’une grande précision et nous remercions l’éditeur pour cela, car l’environnement aide à plonger dans l’histoire.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Un film sobre et sans beaucoup d’effets, mais qui se laisse tout de même illustrer par la musique envoutante du groupe Air. Et puis il y a les environnements sonores discrets qui viennent habiller le film pour lui donner toute sa cohérence et plonger le spectateur au cœur d’une intrigue simple à la mise en scène subtile et précise. On se laisse porter par cette ambiance entre éveil amoureux et tragédie grecque. Tout est magnifiquement réparti et nous nous laissons porter par la qualité du travail.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 90 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Dans les bonus on retrouve un Making of qui nous ramène plus de vingt ans en arrière et nous fait découvrir le travail de la réalisatrice, alors qu’elle n’est qu’à son premier film.


« Soundtrack By Air » revient sur le travail du groupe qui a signé la musique de ce film en s’inspirant des images et de l’ambiance voulue par Sofia Coppola.


« Revisiting Virgin Suicides », un entretien avec la réalisatrice, Kirsten Dunst et Josh Hartnett, qui reviennent sur le film et sur l’histoire particulièrement et les liens qu’ils ont créé.


« Strange Music : Analyse du film par Tavi Gevinson » est en fait une présentation du rapport que le film a pu avoir sur cette jeune artiste qui a créé une fanzone.