Le Marin qui abandonna la mer

Catégorie
Cinéma
Titre Original
The Sailor Who Fell from Grace with the Sea
Genre
Pays
USA
Date de sortie
20/06/2023
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Martin Poll, Kikumaru Okida et David White
Scénaristes
Lewis John Carlino
Compositeur
Johnny Mandel
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
105
Support
Critique de Emmanuel Galais

Jonathan Osborne, un garçon de 13 ans rêveur et orphelin de père, vit avec sa mère Anne. Il fait l’expérience de la cruauté au sein d’un club secret dirigé par un jeune despote sadique qui se fait appeler « Le Chef ». Lorsque sa mère s’éprend de Jim Cameron, un officier de marine fraîchement débarqué des États-Unis, l’adolescent développe progressivement une forme de jalousie envers lui. Sous l’influence de ses camarades, Jonathan entend se venger d’après les valeurs du groupe...


Lewis John Carlino fut d’abord l’un des scénaristes les plus en vue d’Hollywood. On l’a vu notamment chez John Frankenheimer (L’opération Diabolique) ou encore chez Martin Ritt (Les Frères Siciliens), C’est en 1976, que le scénariste va endosser pour la première fois le rôle de réalisateur pour adapter une œuvre remarquable de l’un des écrivains Japonais les plus célèbres : Yukio Mishima. Auteur vénéré et intouchable de la littérature nippone. Dans ce roman, l’auteur décrit un fossé toujours plus grandissant entre le monde de l’enfance et sa cruauté parfois gratuite et celui des adultes.  Œuvre particulièrement sombre et nihiliste, qui n’hésite pas à aller jusqu’au bout d’une vision complexe et obscure de cette confrontation entre deux mondes, elle va trouver un écho, moins glaçant mais tout aussi sombre et inquiétante chez Carlino.


Car Lewis John Carlino, qui a également signé le scénario, va tisser une intrigue en se focalisant sur le personnage de Jonathan, un jeune garçon de 13 ans, introvertie qui cherche à trouver sa place, et se laisse influencer par « Le Chef », un camarade qui règne, tel un despote, sur sa bande de copains. Une influence néfaste qui va troubler encore plus l’adolescent lorsque celle-ci commence à fréquenter ce marin. Parallèlement, le garçon découvre son corps et le rapport à la sexualité qui vont exacerber ses pensées et ses doutes. Ses réactions ne sont pas toujours compréhensibles et c’est bien tout le sujet de ce film que de montrer une certaine vision pessimiste de l’enfance et de ce rapport complexe avec l’adulte. Rajoutez à cela une société anglaise très ancrée dans ses codes de fonctionnement, une mère dépassée depuis la mort de son mari, une aventure amoureuse qu’elle croyait impossible et les fantasmes parfois malsains de l’adolescence et vous aurez tous les ingrédients de cette œuvre sombre et inquiétante.


Le réalisateur cultive d’ailleurs cette ambiance inquiétante en jouant sur les contrastes de cette grande maison bourgeoise en borde de mer et la redoutable rigueur des marins qui font corps avec la mer qui ne cesse de les hanter. Les enfants évoluent dans des environnements épurés ou sombres qui rajoutent une sorte de distance entre les adultes et leur univers chargés avec la simplicité linéaire de la pensée des enfants. John Lewis Carlino va alors pousser le curseur en montrant la violence des enfants entre eux, as surtout envers les êtres qui les entourent, que ce soit le Chat ou les humains. Chacun répond aux codes du « Chef » qui se veut volontairement sadique et n’a aucune considération pour ses camarades, au point des nommer par le numéro qui correspond à sa place dans la hiérarchie. Une violence et un sadisme qui ne vont aller qu’en s’amplifiant. 


Alors nous pourrions imaginer une fin des plus classiques, avec une conclusion qui ne laisse aucune place au doute, mais le réalisateur a l’intelligence de laisser le choix de la fin au spectateur. Il distille ses indices et laisse supposer d’une conclusion, à charge pour le public d’en choisir l’issue. Et outre le jeu des enfants particulièrement Jonathan Kane (The Chili Con Carne Club), qui joue Jonathan, le jeune héros du film et Earl Rhodes (Le Secret de la Pyramide) qui interprète « Le chef », dont les prestations mêlent innocence et précisions, « Le Marin qui abandonna la mer » est l’occasion de redécouvrir Kris Kistofferson (Les Routes du Paradis). L’acteur et chanteur de country, livre, ici l’une de ses plus belles prestations, tout en charme et en force, mais surtout en gardant une certaine douceur qui contraste avec la force qu’il dégage. Et puis évidemment, il y a bien sûr, Sarah Miles (La Fille de Ryan), icône du Swinging London, qui interprète avec puissance et douceur la mère de Jonathan, un brin, dépassée et très amoureuse.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
2.35:1
Le travail de restauration est absolument remarquable, et même si les couleurs gardent un aspect très seventies, un peu délavées, la restauration en 4k leur donne un nouveau relief. Le film est débarrassé de ses défauts, mais une telle qualité de restauration a tendance à révéler un grain parfois très présent. Toutefois les environnements y gagnent en relief particulièrement des scènes extérieures. Le support donne ainsi au film une nouvelle jeunesse qui nous permette de le redécouvrir.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
 
 
 
La piste DTS-HD Master Mono ne masque pas le passage du temps, mais se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et les effets sonores. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique qui parvient à se faire suffisamment discrète pour être oubliée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 25 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
« Bain de Cruauté », « Il existe des différences entre le, livre et son adaptation. L’œuvre de Mishima est une œuvre complexe, nihiliste, jusqu’au-boutiste. Le film est très anglais, avec un vice et une perversion anglaise ». Un entretien avec Stéphane du Mesnildot, essayiste et spécialiste du cinéma asiatique.