Lors de la tournée mondiale « Voodoo Lounge » jouée dans des stades gigantesques entre 1994 et 95, les Rolling Stones décidèrent de donner une poignée de concerts intimes et dépouillés dans des petites salles, dans l’esprit « unplugged » de l’époque. A Paris, ce sont 2000 privilégiés qui ont pu assister au concert unique donné à l’Olympia le 3 juillet 1995, dans la foulée de deux concerts géants à l’Hippodrome de Longchamp. Des titres de l’Olympia ont déjà été publiés en 2016 lors de la réédition du documentaire « Totally Stripped » mais mêlés à ceux du Paradiso d’Amsterdam et de la Brixton Academy de Londres, enregistrés dans les mêmes conditions. C’est donc la première fois que ce concert attendu par les fans est édité seul et en intégralité, en double CD et SD Blu-ray.
Lors d’une tournée gigantesque, avec des Stades archi combles, en tre 1994 et 1995, en promotion de leur album « Voodoo Lounge » Le groupe avait encore marqué les esprits par une mise en scène grandiose et une énergie dont on ne sait toujours pas d’où elle leur vient, encore maintenant qu’ils viennent de sortir un nouvel album. Un dernier opus, qui cela dit en passant fait oublier les deux derniers, quelques peu décevants et offre des morceaux de bravoure renversants. Mais revenons à nos moutons et notamment à cette tournée des stades entre 1994 et 1995. Les Stones firent une halte de deux concerts géants à l’Hippodrome de Longchamps. Mais ce qui qui créa le plus l’évènement, c’est surtout ce concert donné le 3 juillet 1995, dans la mythique mais bien plus petite salle de l’Olympia.
Et la particularité de ce concert de juillet, si ce n’est le lieu mythique en lui-même, c’est cette communion qui va unir les Stones et leur public. Nous le savons maintenant, les Stones savent électriser les stades mais ils ne sont jamais meilleurs que lorsqu’ils sont dans des salles plus petites, où la proximité avec le public provoque une énergie que les stades ne peuvent pas contenir. Quelques morceaux furent édités au milieu d’autres venus d’autres pays, mais le concert ne fut jamais édité en version intégrale. Cette édition est donc l’occasion pour les 2000 privilégiés qui furent présentes ce soir et les autres de découvrir le concert dans son intégralité avec un « Honky Tonk Woman » saisissant en ouverture. Deux morceaux venus du nouvel album : « You Got Me Rockin », « I Go Wild » et surprendre avec ses propres standards. Le groupe enchaine donc les morceaux moins populaires comme « Connection » ou « Down in the Bottom », Et, ce, dès le début du concert le groupe vient poser d’emblée les bases de la prestation. Ce qui est toujours impressionnant avec The Rolling Stones, c’est que la scène ne vient jamais écraser le groupe. Leur musique enflamme, et même si Keith Richards, Ronnie Wood et Charlie Watts ne sont pas forcément sur le devant de la scène à faire le show, leur charisme s’impose naturellement. Il y a toujours les cigarettes de Wood et Richards, ainsi que la batterie percutante de Watts. Le Public ne s’y trompe pas et lors des présentations hurle le prénom e Charlie Watts
Et le groupe est au top de sa forme, les membres du groupe à l’instar de Mick Jagger ou de Keith Richards peuvent encore donner de grandes leçons aux jeunes groupes. Ce qui surprend d’ailleurs dès le départ c’est l’énergie qui se dégage instinctivement du groupe qui, sans perdre une minute se lance dans un délire de rock comme seuls les Rolling Stones savent le faire. A un rythme effréné, le groupe égrène ses morceaux mythiques et nouveaux et achèvent le concert avec des versions toujours inventives de « Brown Sugar » ou « Jumpin Jack Flash ». Mais ne jouent pas « Satisfaction » ou « Sympathy for the Devil », par exemple.
La magie des Stones fonctionne à merveille. On se laisse porter, on en prend plein les oreilles, et que l’on soit devant son écran ou dans la salle, la magie des Stones opère toujours. Cette réédition a surtout l’avantage de permettre de retrouver ce qui fait la légende du groupe de Mick Jagger et Keith Richards : Une présence hors norme, une magie communicative et surtout une musique qui se laisse porter par la magie des doigts de Richards, par la force des percussions de Charlie Watts et la voix perforante de Mick Jagger.
En conclusion, « The Rolling Stones Totally Stripped Paris L’Olympia 1995 » est une occasion saisissante pour les fans comme pour les néophytes de (re)découvrir le groupe dans l’un de ses plus grands moments de gloire. Un instant de pure énergie et de magie telle que seul les Stones savent encore le faire.