Célèbre comédienne, sur la scène comme à l’écran, naturellement douée pour une riche gamme d’expressions artistiques dont la chanson, Jeanne Moreau a profondément marqué de sa grâce et de son talent le paysage culturel contemporain. Mais sait-on que l’actrice la plus libre du cinéma français a aussi écrit et réalisé trois films entre 1976 et 1983 ? Restaurés à l’initiative de la Fondation Jeanne Moreau, ses deux longs-métrages de fiction, Lumière et L’Adolescente, ainsi que son moyen-métrage documentaire Lillian Gish sont à découvrir pour la première fois en Coffret 2 Blu-ray™ !
Les 3 films :
Blu-ray 1 : « Lumière » (1976) : Quatre amies comédiennes, Sarah, Laura, Julienne et Caroline, évoquent leur parcours sentimental et professionnel. Elles vivent intensément et font tour à tour face à différentes préoccupations, en tant que femmes et en tant qu’actrices. Leur solide complicité s’incarne dans la figure centrale de Sarah, la plus âgée et la plus célèbre d’entre elles...
Blu-ray 2 : « L’Adolescente » (1979) : 14 juillet 1939. Marie vient d’avoir 12 ans et, comme chaque année, elle s’apprête à partir pour les grandes vacances chez sa grand-mère paternelle, dans le centre de la France. Elle retrouve alors avec bonheur sa mamie adorée et les enfants du village. Mais Marie fait aussi la connaissance du nouveau médecin de campagne et se met à éprouver un sentiment jusque-là inconnu. La jeune fille quitte progressivement l’enfance, alors que plane bientôt l’ombre de la guerre...
Blu-ray 3 : « Lillian Gish » (1983) : Dans ce portrait-hommage, Jeanne Moreau part à la rencontre de Lillian Gish. La vedette du cinéma muet américain revient sur sa carrière depuis ses débuts en 1913, et évoque les conditions de tournage lorsqu’elle était enfant, le premier blockbuster hollywoodien Naissance d’une nation de D.W. Griffith et sa passion pour le septième art, guidée par une curiosité insatiable...
Plus connue pour son immense talent de comédienne, Jeanne Moreau (Jules et Jim) réalisa également quelques films, dont on sent déjà toutes les profondeurs d’un combat qui lui tenait à cœur : Celui de la représentativité des femmes au cinéma et de leur liberté. Car, que ce soit dans « Lumière » où la cinéaste suit l es discussions de quatre amies comédiennes qui parlent de leurs vies sentimentales et professionnelles et où les hommes n’ont par forcément la bonne place, comme si Jeanne Moreau avait voulu inverser les rôles, ou encore dans « L’Adolescente » qui suit le parcours de Marie, une adolescente qui découvre son corps et l’amour, dans une France, juste avant-guerre, avec ses codes et ses fonctionnements, mais également dans le moyen métrage « Lillian Gish » où la réalisatrice va à la rencontre d’une grande actrice du cinéma Muet, qui a beaucoup travaillé avec D.W. Griffiths, le réalisateur controversé qui signa « Birth of a Nation », premier long métrage de l’histoire du Cinéma et premier Blockbuster de l’époque, au consonnances ségrégationnistes, plus ou moins, assumées.
Le cinéma de jeanne Moreau, s’il ne brille pas forcément par une certaine audace, chercherait plutôt à laisser s’exprimer le talent des acteurs et surtout des actrices. Car la réalisatrice aime diriger ses acteurs et le montre avec un certaine aisance, car, même si dans « Lumière » et son générique qui agresse la rétine, nous pouvons reprocher une diction très (Trop !) théâtrale, dans « L’Adolescente », les incertitudes laissent vite place, malgré quelques maladresses, à une œuvre pleine de poésie, de nostalgie et de souvenirs d’une France, un peu insouciante, malgré la guerre qui se rapproche, inlassablement. Mais une France qui laisse parfois le vernis de carte postale craquer, notamment, en ce qui concerne, la jeune fille qui a eut un bébé avec un jeune homme du village et que l’on montre du doigt en traitant l’enfant de bâtard. La réalisatrice plonge dans un cinéma mélancolique et met en scène les femmes et pointe du doigt la société patriarcale.
C’est ce qu’elle fera encore dans « Lillian Gish », ou à travers le récite de la carrière de Madame Lillian, grande actrice de muet qui a travaillé avec Griffith et avec Mary Pickford, également, Elle montre comme le cinéma traitait ls actrices et comment certains hommes ont fait preuve d’indélicatesse et quelle force il fallut à ces actrices devenues stars pour résister à cette perfidie installée. Mais c’est aussi l’occasion pour Jeanne Moreau d’exposer son amour du cinéma et ce goût pour ceux qui ont participé à le créer et à lui donner des titres de noblesses.
Ce coffret est l’occasion de découvrir une nouvelle facette de l’actrice qui nous a quitté en 2017, mais dont la voix, la présence et les magnétismes, ont marqué le cinéma français.