Le méchant lunatique Loki (Tom Hiddleston) reprend son rôle de dieu de la malice dans « Loki », la nouvelle série des studios Marvel qui se déroule après « Avengers : Endgame ». Kate Herron en est la réalisatrice et Michael Waldronle principal scénariste.
Depuis le lancement de sa plateforme Disney + en novembre 2019, et la fin de la Saga de l’infinité (MCU Phase 1 à 3), le studio a eut la malheureuse idée de lancer la nouvelle phase de sa licence Marvel en créant des séries qui viendraient interagir avec les films à sortir. Je dis malheureuse, car depuis la série « Wanda Vision », le studio semble avoir perdu pied et s’être lancé dans des univers d’où ils ont bien du mal à captiver les spectateurs que ce soit en salle ou sur la plateforme. Pour preuve les résultats qui ne cessent de s’éroder à mesure que les films sortent (Le score de « The Marvels » a définitivement fait sortir de sa réserve le PDG de Disney Bob Iger, pourtant à l’origine de la plateforme et de certains choix hasardeux). Avec « Loki », le grand patron de Marvel, Kevin Feige, pensait bien tenir là, l’occasion de trouver enfin sa série à succès, son « Mandalorian ». D’autant que le frère de Thor doit introduire le principe de « Multiverse » qui sera la trame du nouveau MCU.
Mais le résultat est très en dessous de ce que nous pouvions attendre de ce personnage. A commencer par des décors très seventies, début eighties, qui décontenancent. Puis une intrigue qui amène plusieurs types de « Loki » et finissent par perdre le spectateur dans une espèce de quête de vérité qui ne cesse de se prendre les pieds dans le tapis à mesure qu’elle progresse, comme si les auteurs avaient navigué à vue. D’autant que l’exercice a pour but de présenter le nouveau méchant du MCU : Kang Le Conquérant. Et en plus, comme si cela ne suffisait pas, l’acteur Jonathan Majors est débarqué, pour des raisons de violences. « Loki » est une série qui surprend le spectateur, de la même manière que « Wanda Vision » avec un aspect rétro assumé, mais surtout qui met bien trop de temps à se révéler pour garder le spectateur. Sans parler de l’humour très bas de gamme, digne des pires sitcoms de Disney.
Et c’est surtout du côté des personnages, que le bât blesse, puisque Loki, lui-même, est la première victime de ce ton utilisé par les auteurs. A trop vouloir jouer sur le côté humoristique, qui avait été parfaitement dosé dans les différents films où il apparaît, ici, le curseur est poussé au maximum et le frère de Thor apparaît juste ridicule, bloqué par les agents de l’agence en charge de la lutte contre les « variants », créée par les Gardiens du temps. La prestation de Tom Hiddleston (Crimson Peak) est d’ailleurs au niveau des auteurs, navrante, pour un acteur de ce niveau. Le comédien répète sans cesse les mêmes gestes, semble parfois ne pas savoir comment se tenir durant des dialogues et fnit par lasser plus que par passionner. Face à lui Owen Wilson (La Nuit au musée), fait ce qu’il a toujours fait. Pas de très grandes nuances, et surtout, pas de véritables surprises dans son jeu. L’acteur navigue en terrain connu et ne semble pas vouloir se mettre en danger.
En conclusion, « Loki » n’est pas la série qui viendra sauver le MCU. Et même si la plateforme vient de mettre en ligne la deuxième saison, en grande pompe, pas sur que la première donne envie d’aller voir la suite. Le scénario est confus et manque terriblement d’idée, au point de trainer la patte pendant les quatre premiers épisodes, avant de se réveiller sur les deux derniers. La mise en scène a fait le choix hasardeux du retro en espérant créer une forme d’effet nostalgie, qui ne fonctionne pas et surtout qui a du mal à se justifier. Quant aux acteurs, entre Tom Hiddleston qui est en roue libre et articule son jeu autour de la même mimique et Owen Wilson qui ne prend aucun risque et rejoue inlassablement le même personnage depuis une vingtaine d’année déjà, autant dire que la série est loin de nous embarquer. On se consolera, quad même en se disant qu’alors que Disney a annoncé ne plus sortir ses productions sur support physique en Australie, le studio semble faire le choix inverse en ce qui concerne ses sorties Sérielles en Europe.