Mike, jeune homme perturbé, s’occupe de sa sœur Abby, âgée de 10 ans. Il est toujours hanté par la disparition, jamais élucidée, de son petit frère, survenue il y a une dizaine d’années. Récemment licencié, il a absolument besoin de retrouver un emploi pour ne pas perdre la garde d’Abby. Il accepte donc un poste de gardien de nuit, dans un restaurant désaffecté : Freddy Fazbear’s Pizzeria. Mais Mike ne tarde pas à comprendre que les apparences y sont terriblement trompeuses. Avec l’aide de Vanessa Shelly, agent de police, il est confronté, la nuit, à des phénomènes surnaturels inexplicables et bascule dans un univers cauchemardesque...
Les productions de Jason Blum sont réputées pour pousser les réalisateurs a donner le meilleur d’eux, avec des budgets particulièrement serrés. Une politique qui lui a, jusque-là, réussit, avec des productions comme « Get Out », « Insidious » ou encore « Paranormal Activity ». Pas forcément toutes de grande qualité, ces productions ont dépoussiéré le genre et l’on rendu « Bankable ». L’homme qui a redonné du crédit à M. Night Shyamalan (The Visit) ou celui qui a fait éclore Jordan Peel (Us) ne cesse de toujours pousser un peu plus loin les styles et les codes de narration qu’il produit.
Avec « Five Nights et Freddy’s », le producteur change de cap en adaptant un jeu vidéo célèbre pour son côté gore et inquiétant. À l'origine de « Five Nights At Freddy's », il y a un jeu vidéo en « Point & Click », ce type de jeu où vous incarnez un personnage et où vous devez réfléchir pour progresser et interagir avec le décor, sorti en 2014. Son concepteur, Scott Cawthon, était à cette époque à la croisée des chemins : ses projets précédents, d’inspiration chrétienne, n’avaient pas été couronnés de succès et il traversait alors une crise spirituelle, se demandant s’il devait renoncer au développement de jeux et s’engager dans une toute nouvelle voie. C'est en tombant sur un commentaire d'un joueur au sujet de l'un de ses jeux, « Chipper & Sons Lumber Co. », qu'il a eu un déclic. Cette critique disait que les personnages en animatronique dans ce jeu familial étaient « involontairement terrifiants ». Il n’en fallut pas plus pour pousser le concepteur a développer un jeu délibérément effrayant. Le succès a été tel que huit suites ont vu le jour depuis, ainsi que quatre spin-off, plusieurs séries littéraires et une série animée.
Voilà pour ce qui est de la genèse, pour la suite, l’adaptation qui avait déjà été envisagée par la Warner sans succès, a finalement échouée dans les mains de Jason Blum qui en proposa d’abord la réalisation à Chris Columbus (Harry Potter à l’école des Sorciers), mais ce dernier renonça au projet en 2021 et c’est finalement Emma Tammi qui reprit les rênes. La réalisatrice qui avait déjà œuvré sur des films tels que « Terre maudite » en 2018 ou encore « DollHouse » en 2021, s’appropria le scénario et décida de le remodeler avec Scott Cawthon, lui-même, et Seth Cuddeback, qui signe là son premier scénario. La première décision fut d’élargir le public en offrant une intrigue qui soit lisible pour tous les styles de publics qu’ils soient fans ou néophytes. Un choix qui aurait pu s’évérer payant, mais qui finalement apparaît décevant pour les fans, car la mise en scène de la réalisatrice est trop édulcorée, par rapport au jeu pour être convaincante. Si les animatroniques tueurs sont toujours effrayant, leurs apparitions et leurs méfaits sont trop téléphonés et surtout trop propre pour réellement nous embarquer. Il semble que la réalisatrice et le producteur aient décidé de rendre tout public un film qui était destiné au marché de l’horreur.
Côté distribution, Josh Hutcherson (Hunger Games) est convaincant dans le rôle de ce grand frère dépassé et obsédé par la disparition de son petit frère, mais il ne nous offre que le minimum syndical, malgré quelques fulgurances. Face à lui on retrouve un Matthew Lillard (Scream) toujours prompt à jouer les personnages toujours un peu barrés. Cela fait plaisir de le revoir sur le devant de la scène, lui qui s’était fait un peu plus discret ces derniers temps.