Depuis que sa femme, enceinte, a perdu la vie au cours d’un séisme en Haïti douze ans plus tôt, Victor Fielding élève, seul, leur fille Angela. Un jour, Angela et son amie Katherine disparaissent dans les bois avant de refaire surface 72 heures plus tard sans le moindre souvenir de ce qui leur est arrivé... Dès lors, d’étranges événements s’enchaînent et Victor doit affronter de redoutables forces maléfiques. Désespéré et terrorisé, il sollicite la seule personne encore en vie qui ait jamais été témoin de pareils phénomènes : Chris MacNeil.
David Gordon Green semble être le réalisateur qui déterre les vieilles licences pour leur donner une nouvelle vie. Ce fut le cas avec « Halloween », le voici qui se lance maintenant dans la reprise d’un monstre sacré du film d’horreur : « L’Exorciste » de William Friedkin, dont « L’exorciste Dévotion » est présenté comme une suite 50 ans plus tard. Mais voilà, s’attaquer à ce monument qu’est « L’Exorciste » nécessite de bien comprendre ce qui en faisait un phénomène à son époque. D’abord, il y avait le côté révolutionnaire des effets spéciaux, mais ensuite et surtout, le fait de ramener la Bête à la maison, qui plus est dans le corps d’une petite fille. Le tout combiné à une mise en scène particulièrement soignée du réalisateur qui avait déjà fait des étincelles avec son précédent film : « French Connection » en 1971. Nous sommes donc en 1973, et « L’exorciste » va effrayer les publics du monde entier, et se retrouver précédé d’une réputation de film insoutenable où les femmes font des malaises et où les ambulances attendent à la sortie des cinémas.
Du coup, lorsque les suites furent annoncées tut le monde avaient en tête ces évènements et cette révolution. Et l’entreprise devint vite difficile d’accès, les deux suites n’eurent pas le même succès, malgré des réalisateurs prestigieux : John Boorman (Excalibur) pour « L’hérétique » (qui rapporta un peu plus de 30 Millions de Dollars), et William Peter Blatty, l’auteur même de l’histoire originelle, pour le troisième (Qui Rapporta 44 Millions de Dollars). A titre de comparaison, « L’exorciste » de William avec un budget de 15 Millions de Dollars en rapporta plus de 441 Millions. Autant dire que la barre était haute et que le nouveau réalisateur d’« Halloween », David Gordon Green, qui arrive après plusieurs tentatives de relancer la machine dont une série TV qui s’arrêta au bout de 2 Saisons, avait du pain sur la planche et se devait de surprendre son monde.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le réalisateur n’a pas trouvé la bonne recette. S’il s’octroie la présence de la grande Ellen Burstyn (91 ans) qui jouait la mère dans le film de Friedkin et s’il parvient à garder une mise en scène proche de celle du maitre avec une mise en place assez longue dans un pays liée à la religion, ici Haïti, au moment du tremblement de terre meurtrier de 2004, contre la Jordanie dans le premier opus, Mais voilà, le réalisateur ne parvient pas à nous surprendre et enchaîne les scènes avec une certaine rigueur, mais sans jamais apporter le moindre effet de surprise qui puisse nous capter et amène la possession avec beaucoup moins de finesse que William Friedkin. Ici tout arrive très (Trop !) vite et même lorsque les deux jeunes filles sont réunies pour la séance d’exorcisme, nous pouvons lancer les pronostics et le dénouement se fait avec trop de facilité pour être crédible. Il semble que la malédiction de « L’Exorcisme », est qu’il a ouvert une porte et s’est posé en maitre étalon inatteignable, malgré les très nombreuses tentatives de l’égaler ou de lui faire suite.