Coffret Ozu : 6 Films Rares ou Inédits

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
Japo
Date de sortie
19/03/2024
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Coffret
Producteurs
Divers
Scénaristes
Yasujiro Ozu
Compositeur
Divers
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
584
Support
Critique de Emmanuel Galais

Cinéaste de la famille et du temps qui passe, Yasujiro Ozu raconta le XXe siècle de manière à la fois minimaliste et spectaculaire, apportant sa contribution au septième art pour l’éternité. À l’occasion des 120 ans de sa naissance et des 60 ans de sa disparition, six films rares ou inédits sont présentés pour la 1re fois en Coffret 4 Blu-ray™ dans leur nouvelle restauration 4K, dont trois avec la grande actrice – et bientôt réalisatrice – Kinuyo Tanaka. Du polar muet Femmes et voyous à la comédie nostalgique Dernier Caprice en passant par le drame conjugal Une femme dans le vent, ces six œuvres permettent de comprendre la portée universelle du cinéaste japonais le plus intemporel.


Yasujiro Ozu, aurait eu 120 ans, en 2023. Ce réalisateur majeur du cinéma Japonais, qui débutants sa carrière en 1927 avec « Le Sabre de Pénitence » (Un film qui sera achevé par un autre réalisateur, Ozu étant appelle sous les drapeaux. Si l'œuvre fut perdue, elle n'en demeure pas moins le point de départ de la carrière du cinéaste qui sera à la direction de pas moins de 81 films, qui tous auront un point commun, une peinture de la société japonaise du XXème siècle à travers le prisme de la famille. Ce réalisateur japonais fut très inspiré par le cinéma occidental (Chaplin, Murray, Lubitsch, etc.…). Dès lors, Ozu va s'essayer à de nombreux styles : Le film noir, la comédie, le drame etc... Pourtant Yasujiro Ozu n'aura pas, de son vivant, la reconnaissance internationale qu'ont pu avoir Mizoguchi ou Kurosawa. Il faudra attendre 1978, soit 15 ans après sa mort pour que l'un de ses films : « Voyage à Tokyo » soit projeté dans un festival, et que la scène internationale se rende compte qu'elle est passée à côté d'une œuvre majeure et d'un réalisateur à l'esthétique éblouissante d'épure, au style et à la mise en scène constamment en évolution qui, comme l'artiste qu'il est, signe une peinture précise et sans concession de la société Nipponne en pleine mutation au cours de ce XXème siècle.

A travers ses 81 films, Yasujiro Ozu s'impose comme un maître et l'éditeur Carlotta, qui lui a déjà consacré plusieurs éditions de ses œuvres en Blu-ray, des livres et d'autres produits encore, nous propose, ici, de découvrir six films rares où inédits :


 « Femmes et Voyous » (1933) : Secrétaire le jour, Tokiko retrouve le soir le gang de voyous dirigé par son amant Jôji. Elle va tenter de le remettre dans le droit chemin.


Film muet, où l'on découvre un réalisateur très inspiré des films noirs occidentaux, qui met en lumière une autre figure majeure du cinéma Japonais Kinuyo Tanaka, future grande réalisatrice et déjà star a la carrière liée au réalisateur. 

« Il était un Père » (1942) : Dans une ville de province, Shuhei Horikawa, un enseignant veuf, mène une vie modeste avec Ryohei, son fils unique. Lors d’un voyage scolaire, un élève se noie. Shuhei prend la responsabilité de l’accident et décide de retrouver sa région natale. Au cours du voyage, père et fils discutent de la vie et du temps futur. Shuhei annonce à son fils qu’il ira étudier en internat, impliquant inexorablement leur éloignement l’un de l’autre.


Une Œuvre dans laquelle, Ozu nous raconte l'histoire d'un père professeur et de son fils, dont la vie va basculer, après un drame survenu lors d'une sortie scolaire. Le réalisateur va filmer, toujours dans un style épuré et avec un sens de la mise en scène qui alterne, les dialogues et des images fixes dont la perspective est un ingrédient majeur de la narration. 


« Récit d'un propriétaire » (1947) : Dans le Tokyo de l’immédiat après-guerre, un petit garçon erre dans les rues. Hélas, dans ce quartier déshérité de la capitale, personne ne souhaite s’occuper du jeune sans-logis. Après tirage au sort, celui-ci est finalement confié à Tane, une veuve acariâtre qui n’a jamais aimé les enfants...


Un film dans lequel Ozu oppose les deux pans de la société japonaise et ce rapport complexe et parfois sans concession avec la misère. Mais comme il y a toujours de la poésie dans les films du réalisateur, il va peindre cette société par le prisme de cette relation l'enfant et la vieille femme obligée de s'en occuper. C'est aussi l'occasion, par un moyen détourné, de parler du traumatisme de la Seconde guerre Mondiale.


« Une femme dans le vent » (1948) : Tokiko vit seule avec son jeune fils Hiroshi en attendant que son mari Shuichi soit démobilisé. Elle tente de survivre en vendant ses vêtements, sans succès. Hiroshi tombe gravement malade, et Tokiko n’a pas d’autre choix que de se prostituer un soir pour pouvoir payer le traitement. De retour à la maison, Shuichi comprend ce que son épouse a dû faire en son absence, et n’arrive pas à lui pardonner.


Retour au drame pour Ozu et au Trauma de la guerre. Ici, une femme fait le choix pour sauver son enfant de se prostituer, afin de trouver l'argent dont elle a besoin pour soigner son fils. Mais voilà, le Japon traditionnel et son code de l'honneur n'est jamais loin. Et le mari ne pardonnera pas ce choix fait par sa femme. Ce sont encore deux visions de la société qui s'opposent, mais c'est surtout encore la filiation qui est au cœur de l'œuvre. Le passé, le présent et surtout l'avenir. 


« Les Sœurs Munakata » (1950) : Setsuko et Mariko Munakata ont beau être sœurs, tout, les oppose. L’extravertie Mariko profite de sa jeunesse et de sa liberté, tandis que Setsuko travaille d’arrache-pied pour entretenir son mari Mimura, un homme taciturne et alcoolique. En visite chez leur père, Mariko sympathise avec Hiroshi, un ancien prétendant de sa sœur, de retour au Japon après des années passées à l’étranger. La jeune femme est convaincue que Setsuko et Hiroshi éprouvent encore des sentiments l’un envers l’autre et va tout faire pour les rapprocher...


Ici, Yasujiro Ozu va jouer avec les sentiments. Tout en continuant de poser son regard sans concession sur la societé Nipponne. Nous pourrions presque parler, ici, d'une œuvre féministe, puisque dans cette histoire, les femmes sont au cœur de l'intrigue et mène le jeu des sentiments. Mariko est libre et ne se gêne pas pour en profiter, alors que Setsuko travaille pour entretenir son mari, taciturne et alcoolique. Ozu va trouver ici le moyen de parler de ce moment où le Japon doit se reconstruire et trouver une nouvelle voie de modernisation de sa société.


« Dernier Caprice » (1961) : Manbei Kohayagawa est le patron d’une petite brasserie de saké au bord de la faillite. Le vieil homme est entouré de ses trois filles : l’aînée, Akiko, veuve et mère d’un petit garçon, qu’il souhaite remarier ; la cadette, Fumiko, dont l’époux, gérant de la brasserie, se dévoue corps et âme pour la survie de l’entreprise ; et la benjamine, Noriko, qui refuse tous les prétendants choisis par sa famille. Ces derniers temps, Manbei trouve du réconfort auprès de Tsune Sasaki, son ancienne maîtresse chez qui il se rend en douce. Bientôt, la santé du patriarche commence à décliner…


On passe, ici, à la comédie mais avec toujours en toile de fond, la filiation, le dévouement, mais surtout la liberté. Chaque personnage peut être interprété comme une face de la population japonaise. On y trouve tour, la veuve, l'orphelin, le gendre dévoué et la fille en besoin de liberté. Le style d'Ozu, se fait chaque fois plus précis et sa mise en scène est également l'occasion, pour lui, de livrer sa vision de la manière dont le Japon muté.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.37:1
Le travail de restauration est absolument remarquable, le film semble presque sortir tout juste des studios, exception faites de certaines scènes dans lesquelles le grain ou l’usure n’ont pu totalement disparaitre, sans pour autant dénaturer l’un des six films. Ces derniers sont débarrassés de la majeure partie de leurs défauts et nous donnent ainsi une œuvre épurée et brillante, d’autant que les environnements y gagnent, la plupart du temps en nuances. Chacun des films bénéficient d’une restauration de grande qualité, qui permet aux vidéastes d’apprécier au mieux l’œuvre de Yasujiro Ozu.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Japonais
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
 
 
 
La piste DTS-HD Master Stéréo ne masque, parfois, pas le passage du temps. Mais la restauration est remarquable, ne serait-ce que pour « Femmes et Voyous » où le nouvel accompagnement musical, qui est une création originale de Maud Nelissen, donne une nouvelle profondeur à l’œuvre du maitre. Sur les autres films, les défauts sont nettoyés et tout a été retravaillé pour donner un relief supplémentaire à chaque film.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 160 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Un Film TV

Pour mieux comprendre l’importance de l’œuvre de Yasujiro Ozu, l’éditeur nous propose : 


« Quand la cloche de la jeunesse a sonné » (1963) : Yamaguchi et M. Ogawa apprécient beaucoup la compagnie de Chizuru, la fille de leur amour de jeunesse. Rétive à l’idée de se marier, la jeune femme décide de partir quelques jours à Tokyo en compagnie de ses deux pères de substitution… Inclus une présentation du film par Pascal-Alex Vincent.
Un film TV, où Yasujiro Ozu officie comme scénariste, et de la même manière que dans ses œuvres, cherche, avant tout, à parler de ce besoin de liberté des femmes et de l’importance de la cellule familiale


Un entretien avec Pascal Alex Vincent, Réalisateur et scénariste, autour de « Femmes et Voyous »


Puis deux entretiens avec le journaliste Jean Michel Frodon pour parler de « Il était un père » et des « Soeus Manaka ».


Ainsi qu’une analyse par le regretté Jean Douchet, directeur de la photographie, de « Il était un père ».


Puis 4 figures : « Affiches et Panneaux », « Linges, Fumées et Poteaux Electriques » « Mers et Rivières » et « Trains et Voitures ».

Ainsi qu'un livret de 80 pages, que nous n'avons pas pu recevoir.