Pour L'amour du Ciel

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
IT
Date de sortie
24/04/2024
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Divers
Scénaristes
Vitaliano Brancati, Suso Cecchi d'Amico, Diégo Fabbri, Henri Jeanson, Cesrae Zavattini et Giogio Moser
Compositeur
Nino Rota
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
81
Support
Critique de Emmanuel Galais

Un riche industriel, tué lors d'un accident de voiture, revient sur terre pendant douze heures, afin de réparer ses fautes commises.

 
Nous sommes 6 ans après la fin de la guerre, l’Italie a tourné la page du fascisme, pendant que la France continue de panser ses plaies. Deux studios majeurs Pathé d’un côté et Cines de l’autre, s’associent pour produire un film avec la star Jean Gabin en tête d’affiche. Ce dernier trouve, ici dans cette production, la possibilité de revenir sur le devant de la scène avec un physique qui après-guerre a changé, il a vieilli, ses cheveux sont devenus blancs, et il ne peut plus jouer les héros comme dans le passé. Ici, il trouve un rôle à sa hauteur et une possibilité de participer également à panser les plaies de son pays, à sa manière.


Mais voilà, « Pour l’amour du Ciel » est un film qui décevra pour bien des raisons. D’abord par ses résultats, puisque le film dépassera, à sa sortie en salle, assez péniblement les 600 000 entrées. Un échec qui est notamment dû, certainement à plusieurs facteurs, dont le premier est évidemment, le changement d’apparence et de style de la star Jean Gabin, qui, ici, ne va plus jouer les jeunes premiers, baroudeurs et représentant d’une génération. Ensuite il y a, bien sûr le choc de deux styles, le classicisme d’un cinéma Français qui aime toujours rester dans ses rails (quelques années plus tard, le mouvement de la nouvelle Vague, viendra, plus ou moins justement le lui reprocher) et le néo réalisme Italien toujours présent dans les œuvres produits par le studio latin. Beaucoup d’éléments qui n’iront pas en la faveur du film, d’autant que les stigmates de la guerre sont toujours bien présents et bien ancrés dans les esprits.


Pourtant le film de Luigi Zampa, malgré des façons de travailler différentes et des visions artistiques divergents, va finir par faire un joli numéro d’équilibriste. Le film n’est pas une réussite totale, mais il a le bon goût de trouver une sorte point de croisière entre les deux styles et offre parfois de très bons moments, comme lorsque Santini relate ses déboires qui l’ont mené à l’hôpital et dont il impute la responsabilité directement à Carlo Bacchi. On retrouve toute la folie, l’énergie d’un cinéma Italien qui fera sa réputation dans une vision, parfois burlesque, mais qui s’articule toujours sur un regard très proche socialement de la société. Cela donne des passes d’armes particulièrement savoureuses entre les deux personnages, qui ne se comprennent pas et ont tous les deux des ambitions bien différentes l’un de l’autre.


Jean Gabin 'Quai des Brumes) est à l’orée d’une nouvelle carrière dont il ne cessera, par la suite, de forger son personnage, de patriarche à la verve bien particulière et dont les tirades resteront dans les mémoires collectives. Face à lui Julien Carette (La Grande Illusion) n’est pas un débutant et l’acteur, qui rencontrera Gabin dans d’autres production, ne se laisse pas voler la vedette et parvient à s’imposer dans ce personnage qui va se situer entre dépression et envie innocente de vengeance. Le duo fonction parfaitement, et même si la réalisation peut paraître, parfois, un peu trop théâtrale, notamment dans les scènes d’intérieur, le film n’en demeure pas moins une agréable satire sur les distensions dans cette société d’après-guerre entre les industriels fortunés qui profitent allègrement de la reconstruction en oubliant inévitablement, les masses plus populaires qui continuent de souffrir d’une société qui les laisse en marge.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.33:1
Le travail de restauration est absolument remarquable avec un noir et blanc particulièrement bien dosé, qui donne un nouveau relief. Le film est débarrassé de ses défauts et nous donne ainsi un film touchant, et des environnements qui gagnent en nuances. Le support est remarquable de précision et donne ainsi au film une nouvelle jeunesse qui mérite de s’y arrêter.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Mono ne masque pas le passage du temps, mais se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et les effets sonores. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique qui parvient à se faire suffisamment discrète pour être oubliée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 45 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
« La Grande désillusion » un entretien avec Patrick Glâtre, spécialiste de Jean Gabin, Paola Palma, spécialiste du cinéma et de son rapport aux autres arts et Aurore Renaut, maitresse de conférences en études Cinématographiques et audiovisuelles. Les trois spécialistes reviennent sur ce film et notamment sur les raisons de son échec.