L'histoire
Bella est une jeune femme ramenée à la vie d'une manière étrange par le Dr Godwin Baxter, après s'être jetée du haut d'un pont. La jeune femme ignore tout de son passé, et tel un nouveau né, elle doit tout ré apprendre et a le monde à découvrir.
Critique
Après The lobster, The killing of a Sacred deer, en passant par The Favourite, un film plus "classique", le cinéaste grecque Yorgos Lanthimos nous revient avec Pauvres créatures. Un film où l'étrangeté aussi bien sur le fond que la forme qui est la signature du cinéaste refait son apparition. L'histoire est inspirée du mythe du Dr Frankenstein et de sa créature. Ici, les rôles sont inversés, c'est le Dr qui est difforme, couvert de cicatrices, monstrueux. Et à l'inverse, sa créature est pure, belle.
Le style narratif et visuel du réalisateur permettent d'élever le récit au delà d'une énième adaptation détournée du mythe du Dr Frankenstein et de sa créature. Et avec sa dose de bizarrerie propre à l'univers de ce réalisateur. Le film ose visuellement et thématiquement franchir les limites du politiquement correct et du puritanisme, en montrant la nudité, le sexe, et tous les sujets sensibles qui sont de moins en moins abordés et montrés dans les films d'aujourd'hui.
Côté réalisation, presque tous les styles sont employés, du Noir et Blanc aux couleurs, grand angle, déformation, vue subjective...avec la caméra toujours en mouvement, comme s'il la faisait danser dans des chorégraphies inventives et audacieuses. Les images sont soutenues par une musique envoutante et dérangeante qui nous prend au corps du début jusqu'à la fin.
La performance de Emma Stone, qui s'implique corps et âme dans son rôle pour le film (elle est même co productrice). Elle se dévoile, physiquement et émotionnellement de manière totale. Ce qui lui a valu un Oscar. Ses partenaires Willem Dafoe, toujours aussi exceptionnel dans un rôle à la Dr Frankenstein, et Mark Ruffalo nous offre une nouvelle facette de lui à mille lieux de ses rôles sérieux ou de super héros.
Conclusion
Pauvres créatures est une autre réussite du cinéaste grec, une œuvre fascinante, dérangeante, qui ne plaira pas à tout le monde.