La Zone d'Intérêt

Catégorie
Cinéma
Titre Original
The Zone Of Interest
Genre
Pays
Alle
Date de sortie
05/07/2024
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné
Producteurs
Ewa Puszczynska et James Wilson
Scénaristes
Jonathan Glazer
Compositeur
Mica Levi
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
105
Support
Critique de Emmanuel Galais

Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp.

 
Comment parler de l’horreur sans jamais la montrer ? Comment mettre en lumière l’inhumanité de ces officiers Allemands dans les camps sans jamais utiliser la moindre violence ? c’est en quelque sorte ce qu’a réussit à faire le réalisateur Jonathan Glazer (Under The Skin) avec « La Zone D’intérêt ». Derrière ce titre énigmatique, se cache le nom donné, par les nazis, au périmètre de 40 km² autour du camp d’Auschwitz. Une zone dans laquelle Rudolf Höss et sa femme se créèrent leur havre de paix, élevant leurs enfants et recevant leurs amis et familles dans une demeure dont la façade donnait sur le trop célèbre camp de concentration où périr plus d’un million de juifs durant la seconde guerre mondiale. Une vie de famille qui contraste forcément avec l’horreur de l’autre côté du mur qui sépare le jardin, ou la maison du plus grand complexe concentrationnaire d’Europe. Une histoire, à la fois, sordide et pourtant si évidente. Dans notre inconscient collectif, Auschwitz est une terre de désolation, où ne régnait que les cris, les odeurs de la mort, des fours crématoires, et la lumière glaciale de l’hiver. Mais Auschwitz c’est également une terre non loin de Cracovie, dans la Province de Silésie. Avec ses cours d’eau, ses forêts, ses champs et sa vie colorée et presque normale, si l’on n’entendait pas le bruit du camp.


Et c’est bien toute la force de la mise en scène de Jonathan Glazer, que de filmer cette famille, qui va à la pêche, fait des balades à cheval, prépare un anniversaire, reçoit de la famille. Une mise en scène qui joue beaucoup sur la luminosité des paysages, le calme apaisant de la campagne Polonaise et le naturel de ce que font les membres de la famille et des amis. On se croirait presque dans une tranche de vie d’un Officier responsable d’une caserne. Mais ce qui fait frappe tout de suite, dans ce film, qui se révèle rapidement oppressant, c’est le son qui vient en contraste totale avec l’image. On y entend le vrombissement des fours, les cris, les coups de feu et autres signes de l’horreur qui se passe dans l’indifférence totale des personnages formant la famille. Jusqu’à ce que certains signes commencent à faire craquer le vernis, parce que le bruit est trop envahissant, parce que le couple vit une crise de la reconnaissance. 


Alors les personnalités commencent surgir à l’écran, à travers certaines subtilités qui poussent le spectateur à vite comprendre que le propos du réalisateur n’est pas simplement de nous témoigner de la sordide vérité de cette famille qui habitait dans une maison collée au camp d’Auschwitz, mais, au contraire de nous rendre partie intégrante de cette réflexion sur ce que faisaient les officiers dans leur temps libre. Où habitaient-ils ? Comment pouvaient-ils revenir à une vie normale alors qu’ils condamnaient à la mort dans des conditions atroces dans milliers d’hommes, femmes et enfants chaque jour ? Jonathan Glazer, ne montre rien, laisse le son parler pour lui, mais parfois, au détour d’une scène, il nous met face à l’horreur absolue, comme lorsque Höss se voit présenter un nouveau type de fours Crématoires, bien plus efficace et pouvant assurer une cadence supérieure à celle du moment. Dans ce film rien n’est esthétisé, rendu plus beau, c’est juste l’environnement qui doit devenir un contraste à nos idées imprimées, mais également avec la noirceur du camp.


 « La Zone d’intérêt » est un film parfois difficile à regarder tant le contraste entre l’image et le son environnant est marquant et souligne encore plus l’horreur de ce qui se joue devant nous. Une famille vivant collée à l’inexplicable, à la barbarie la plus odieuse, et qui est pourtant totalement indifférente à ce qui se passe autour d’elle. Comme lorsque Höss et son fils font une balade à cheval. Alors qu’à quelques mètres d’eux des juifs sont maltraités par les soldats, le père et le fils repèrent le bruit d’un héron et ne semble n’entendre que ça. Pour incarner le couple, le réalisateur a pu compter sur Christian Friedel (Angelo) hallucinant de froideur et de nuances en officier Allemand responsable de la gestion et de la solution finale sur Auschwitz et Sandra Hüller (Anatomie d’une Chute), dont la prestation, précise et toute en subtilité, vous hante encore longtemps après la fin du film.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.78:1
Particulièrement précis dans sa colométrie et sa luminosité, le film bénéficie d’un très beau transfert avec très peu de perte de matière et une précision dans les contrastes qui mettent en valeur le travail du Directeur de la photographie Lukasz Hal (Ida). Avec des effets subtils qui viennent habiller le film de couleurs chaudes et naturelles, l’équipe a su tirer le meilleur de son environnement pour venir en contraste avec le son qui vient illustrer l’horreur derrière les murs. 
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Allemand
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Allemand
Non
Non
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Une piste DTS-HD Master Audio 5.1, qui se met au service du film. Car comme je le disais plus haut, le réalisateur a choisi de ne rien montrer de ce qui se passe dans le camp, mais utilise les sons pour nous les garder constamment à l’esprit. La répartition est minutieuse, et nous plonge au cœur d’un paysage bucolique, avec un vrombissement permanent, émaillé de cris et de coup de feu.  Chaque canal sert à équilibrer cette ambiance voulue par le réalisateur. La dynamique de l’ensemble se met au service du film.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 69 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Un entretien avec Antoine Desrues, critique de cinéma, qui revient sur les qualités et particulièrement sur le choc qu’est ce film.


Puis un Making Of, quasiment sans commentaires, où l’on voit l’équipe au travail, et préparer le tournage avec minutie pour donner la meilleure image possible, pour un film qui fut tourné quasiment sur les lieux mêmes de la demeure des Höss.


Puis les secrets de tournages, un complément au Making of intéressant