Sueurs Froides

Catégorie
Cinéma
Titre Original
Vertigo
Genre
Pays
USA
Date de sortie
26/06/2024
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné
Producteurs
Alfred Hitchcock
Scénaristes
Samuel A. Taylor et Alec Coppel
Compositeur
Bernard Herrmann
Editeur
Edition
Standard
DureeFilm
129
Support
Critique de Emmanuel Galais

Scottie est sujet au vertige, ce qui lui porte préjudice dans son métier de policier. Rendu responsable de la mort d'un de ses collègues, il décide de quitter la police. Une ancienne relation le contacte afin qu'il suive sa femme, possédée selon lui par l'esprit de son aïeule. Scottie s'éprend de la jeune femme et se trouve ballotté par des évènements qu'il ne peut contrôler.


Adaptation du roman « D’entre les Morts » de Pierre Boileau et Thomas Narcejac, « Sueurs Froides » est un film majeur dans la carrière d’Alfred Hitchcock, grand maitre du suspense, à qui l’on doit notamment des œuvres comme « La Mort aux Trousses » en 1959, avec cette scène mythique d’un cary Grant poursuivi par un avion, ou encore « Psychose » l’année suivante et sa fameuse scène de la douche (Je me pose la question s’il fallait encore présenter Hitchcock !). C’est un surtout un long métrage particulier dans la filmographie du maître, puisqu’il eut un parcourt particulièrement chaotique. Ce fut d’abord un scénario que le réalisateur commença par écrire, alors qu’il souffrait d’une hernie dont il fut opéré, laissant le scénario, jugé « intournable et incompréhensible » par le studio, aux mains de d’Alec Coppel (Le Mercenaire), puis Samuel A Taylor (Sabrina) qui signera la version finale. Puis ce fut l’actrice envisagée, Vera Miles (Psychose), qui tomba enceinte, et qui fut donc remplacée par Kim Novak (La Blonde ou la Rousse), une actrice bien moins malléable, que les autres actrices qui avaient travaillé avec Hitchcock auparavant, et qui se heurta à une collaboration plus compliquée, enfin ce fut l’accueil qui fut un peu froid de la part des critiques, mais également du public qui ne se déplace pas en grand nombre dans les salles. Et même si le film rapporta 7 Millions de Dollars, alors qu’il en avait coûté 2.5, ce fut un bien léger succès dans la carrière du réalisateur. Pourtant, « Sueurs Froides » finira par trouver sa place dans le cœur des cinéphiles, au point de devenir le deuxième film le plus important dans l’histoire du cinéma derrière « Citizen Kane » (1941) d’Orson Welles.


Et tout cela n’a rien d’étonnant lorsque l’on visionne le film, tant il est habité par toutes ces difficultés, on sent du Hitchcok dans le personnage de Scottie, avec sa noirceur et ses phobies. Et puis, il y a cette mise en scène sombre et lente qui traverse San-Francisco, laissant apparaître les tensions d’une relation complexe et d’un rapport à la mort et à la peur, le tout avec une touche de fantastique, dans une histoire où la vérité et la clé d’un suspense pousse les personnages au-delà de leur limite. Hitchcock filme comme rarement, utilise les couleurs, dans ses ambiances, mais également dans les tenues des personnages qui viennent illustrer leurs complexités et leurs sentiments. Kim Novak parvient à imposer son personnage de femme tourmentée, sans pour autant en appuyer trop le trait. Elle se laisse porter par une mise en scène précise où rien n’est laissé au hasard, même si l’actrice a pu se plaindre du manque de directive du maître. Face à elle James Stewart, qui signe là sa quatrième et dernière collaboration avec le réalisateur après « La Corde » en 1948, « Fenêtre sur cour » en 1954 et « L’Homme qui en savait trop » en 1956, signe, ici une composition à contre-emploi, où il vient casser son image de séducteur, courageux et téméraire. Ici, il joue un personnage diminué, un brin pervers puisqu’il est amoureux d’une personne susceptible d’être morte.


« Sueurs Froides » est un film majeur dans la carrière d’Hitchcock qui inspira, par la suite une multitude cinéaste prestigieux comme De Palma ou encore David Lynch. Surprenant par sa mise en scène plus lente, plus en fausse simplicité, le réalisateur nous fait visiter San-Francisco et nous donne au passage une leçon sur comment filmer les sentiments et les obsessions naissantes, sans parler, bien-sur, de l’incroyable générique signé Saul Bass (Les Affranchis) et le goût pour le réalisateur de l’innovation, qu’il met au profit de la scène hallucinante de l’escalier, où le jeu complexe de focales et l’utilisation d’une maquette vont donner cette sensation de vertige. Un film majeur à découvrir d’urgence dans cette version remasterisée.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
Ultra HD 2160p
Format Cinéma
1.85:1
Le travail de restauration est absolument remarquable avec des couleurs particulièrement bien dosées, particulièrement lorsque l’on sait le soin apporté, par le réalisateur à la mise en scène des couleurs dans ce film. Le film est débarrassé de ses défauts et nous donne ainsi un film puissant et maitrisé avec une lumière plus présente dans les scènes en légère saturation. Le support est remarquable de précision et donne ainsi au film une nouvelle jeunesse qui mérite de s’y arrêter.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Oui
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master Audio 2.0 ne masque pas le passage du temps, mais se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et la musique toujours aussi centrale dans l’œuvre du maitre. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique qui parvient à trouver sans place sans envahir les canaux.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 90 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Une section Bonus particulièrement fournie, mais un peu décevante, car, à peu de choses prêts, nous retrouvons les mêmes bonus que lors de l’édition de 2013.

 
« Au bout des Sueurs froides » : une nouvelle vie pour le chef-d’œuvre d'Hitchcock. Un documentaire qui revient sur les origines du film et sur le grand travail de restauration qui fut réalisé pour ne pas dénaturer l’œuvre d’Hitchcock.


« Complices dans le crime » : les collaborateurs d'Hitchcock. Un documentaire qui revient sur le travail d’écriture et de mise en scène du maitre.


« Entretien Hitchcock-Truffaut, extraits ». Nous le savons, Truffaut était un grand admirateur d’Hitchcock et l’avait rencontré pour plusieurs entretien, passionnant, où le réalisateur Anglais revenait sur son travail. 


« Fin alternative européenne ». Un fin tournée pour meix correspondre au marché Européen, moins frileux que les Américains.


« Les archives de Sueurs froides ». Tout est dit dans le titre.


Bande-annonce cinéma, bande-annonce version restaurée

 
Commentaire audio de William Friedkin, un maitre qui analyse le travail d’un autre maitre c’est toujours passionnant.