Jamie, une jeune femme libre d’esprit essuyant une énième rupture amoureuse, et Marian, son amie pudique et réservée qui souffre de frustration généralisée, sont en quête d'une bouffée d’air frais. Elles se lancent dans un road trip en direction de Tallahassee, mais leur périple va vite se compliquer quand elles croisent la route d'une bande de truands.
Première réalisation en solo d’un long de métrage d’Ethan Cohen, sans son frère Joel : « Drive-Away Dolls » est aussi le premier opus de ce qui est annoncé comme une trilogie de Films de série B « Lesbien ». Celui qui avec son frère, a signé des films tels que « O’Brother » ou encore « Fargo », revient donc en solo avec un film complètement barré, où deux femmes lesbiennes, l’une extravertie et un brin déluré et l’autre son exacte opposé, partent pour retrouver de la famille à Tallahassee une bourgade de Floride et vont croiser sur leur chemin des gangsters qui veulent récupérer un bien qu’ils ont laissé dans la voiture que le loueur a malheureusement attribué aux deux jeunes femmes. S’en suit un film de série B, avec beaucoup d’ingrédients pour en faire un film culte dès les premières images.
Mais voilà, le scénario apparaît très rapidement fainéant et les enchaînements de moments faussement délurés, ne rajoute qu’un peu plus au malaise que l’on éprouve en visionnant ce film. Car si l’on pouvait se réjouir d’un film, de la moitié des frères Cohen qui aurait pu être une nouvelle aventure à la « Thelma et Louise » (1991) de Ridley Scott, le scénario part d’ores et déjà d’un consensus un peu bancal, au point de ne pas forcément nous captiver dès le départ. Sans parler d’un ratage complet, l’écriture à quatre mains avec son épouse Tricia Cook (The Barber) manque d’inventivité et de surprise et nous laisse chaque fois sur notre faim en ne cherchant jamais à aller au bout des idées qu’ils lancent comme un meltin’pot au milieu de la table. Beaucoup de portes ouvertes, pour un résultat très loin de ce que le réalisateur avait pu faire avec son frère.
Et du côté de la mise en scène, même constat, Ethan Cohen réutilise des ficelles de nombreuses fois utilisées dans ses films précédent avec Joel, mais sans en y trouver le meilleur de son inspiration. Nous nous retrouvons donc, avec un film qui enchaine les scènes, en gardant une certaine distance avec ce qu’elles promettent et sans jamais prendre le moindre risque. Si « Drive-Away Dolls » annonçait un film complètement barré, il l’est mais il lui manque l’inventivité et le prestige que l’on pourrait retrouver chez le duo ou même chez d’autres réalisateurs plus habitués à de type d’exercice. Ethan Cohen, rate complètement son exercice de style et ne donne pas de bons signes en ce qui concerne la suite à venir, car, rappelons-le, « Drive-Away Dolls » est le premier volet de ce qui s’annonce comme une trilogie.