En 1971, Margaret, une jeune Américaine, est envoyée à Rome pour entrer au service de l'Église. Elle se retrouve bientôt confrontée à des forces obscures qui l'amènent à remettre en question sa propre foi et à lever le voile sur une terrifiante conspiration qui entend donner naissance à l’incarnation du Mal…
Les succès de certaines relances de licences iconiques du cinéma d’horreur, comme « Halloween », par exemple, a suscité l’intérêt de producteurs en tout genre, celui des production Blum (Insidious) et Wan (Conjuring) n’ont fait que renforcer l’idée que les films d’horreur ont le vent en poupe et que relancer une bonne vieille licence pouvait être l’assurance d’un nombre d’entrées conséquentes. Et puis surtout, il faut avoir la bonne idée, le bon angle et savoir s’émanciper tout en s’assurant que les fans ne soient pas déçues de ce que le studio va proposer. L’univers de « Damien : la Malédiction » réalisé en 1976 par Richard Donner (Superman) avec Grégory Peck (Les Nerfs à Vifs) et Lee Remick (The Compétition) se prêtait évidemment à une sorte de reboot « Origine » comme cela est souvent le cas et qui permet surtout de pouvoir prendre des libertés avec l’original et d’ainsi réécrire l’histoire.
Ici, la réalisatrice et ses co-scénaristes Keith Thomas (Le Cabinet des curiosités) et Tim Smith, ont décidé de garder l’univers de la licence et ont aussi su s’inspirer directement de ce qui est cité dans le premier opus, même qi pour des raisons évidentes de mise en scène de narration, ils ont changé certains détails, comme notamment celui de la mère qui n’est plus un animal, mais une nonne créée par une obscure secte religieuse extrémiste qui l’a fait engrosser par une créature démoniaque. Même chose, avec la surprise finale, que je me garderais bien de dévoiler, mais qui est une pure originalité de la réalisatrice et de ses scénaristes.
Est-ce que cela vient trahir l’œuvre de Richard Donner et de ses 4 successeurs ? En fait, pas vraiment, car l’œuvre fourmillait de différentes possibilités et les grandes lignes sont respectées pour donner à la fois une œuvre qui vit par elle-même et qui donne ensuite une possibilité de se raccrocher aux autres films, même si les incohérences sont certainement faites pour donner une autre direction à l’histoire de ce gamin qui ne parle pas mais qui sème la mort dans son sillage. Et le scénario, d’ailleurs si l’on ne s’arrête que sur lui, trouve même de belles idées, comme l’histoire de cette congrégation extrémiste qui cherche à créer l’antéchrist (Le fils du diable) pour mieux le maitriser et le dominer.
Côté mise en scène, les débuts du film sont un peu laborieux et la réalisatrice à tendance à prendre son temps sur la mise en place de ses personnages et a tendance, pour des effets de narration, toujours, à nous perdre un peu, notamment sur le personnage qu’elle va présenter comme la première victime de la congrégation, avant de se lancer dans un twist final, qui se sera éventé déjà depuis une bonne partie du film. Pour autant Arkasha Stevenson, maitrise les codes du film d’horreur et sait nous faire sursauter et maintenir la pression, on regrettera peut-être des images un peu trop sages en ce qui concerna la bête, mais une scène d’accouchement démoniaque, qui peut rester dans les mémoires.
Côté distribution, Nell Tiger Free (Servant) continue de creuser son sillon dans des personnages troublant, avec cette fois ci une prestation redoutablement efficace vers la fin du film où l’actrice se donne à corps perdu (C’est le moment de le dire). Face à elle nous retrouvons le grand Bill Nighy (Love Actually), dans un rôle de Cardinal où l’acteur semble faire le job mais sans grande conviction. Dommage, l’acteur n’est jamais aussi bon que dans le transgressif.