Sam Wheat, cadre dans une banque d’affaire New-Yorkaise, et Molly Jensen, sculpteur, s’aiment. Mais tout bascule lorsque Sam Wheat est agressé dans la rue et abattu. A sa grande surprise, il devient un fantôme et réussit à communiquer avec une voyante hystérique.
Whooooo, MYyyyyyy loowove, myyyyy darling…. Rien que la chanson des « Righthous Brothers », réveille-en soit une once de nostalgie, face à ce film qui provoqua l’une des plus grandes inondations de larmes de l’histoire du cinéma.
D’abord à cause d’une histoire, finalement assez simpliste, mais dont la charge émotionnelle doit être équivalente à une tonne de chevrotine, aux bas mots. Rendez-vous compte : Sam Wheat (Patrick Swayze) meurt dans d’horribles circonstances, laissant dans le désespoir le plus total, sa jeune fiancée Molly Jensen qui ressemble à s’y méprendre à Demi Moore. Alors forcément dans le cœur des jeunes filles déjà la situation n’est pas drôle, mais en plus le seul beau gars du film meurt dès le début. Et nous, pauvres hommes que nous sommes, nous n’avons qu’une seule envie, celle de le remplacer afin de consoler cette pauvre Demi Moore en pleurs, pendant pratiquement tout le film. Ensuite, tout au long de l’histoire, Sam tente de rentrer en contact avec Molly, mais cela semble bien difficile, parce que, quoi qu’il en soit, malgré ce que peut penser le personnage, quand on est mort il est fort probable que ce soit définitif. Donc les difficultés deviennent de plus en plus insurmontables.
Côté scénario, rien ne nous est épargné non plus. Une trame qui facilite particulièrement le transit lacrymal, à grand renfort de regards désespérés, d’un mort qui veut rester vivant (Dans le genre obstiné, on ne fait pas mieux), une femme douce mais impénétrable (sans jeu de mots graveleux) pour nous pauvres spectateurs masculins généreux en testostérone. Un amour brisé et pourtant si fort, et une pseudo intrigue, qui reste le seul point faible réel de ce film, où le meilleur ami du défunt (celui qui veut absolument continuer à vivre) est en fait un sacré méchant !
Une simplicité qui prend subitement toute sa valeur sous la baguette magique de Jerry Zucker (Y a-t-il quelqu’un pour tuer ma femme ? Lancelot) qui nous offre là, sa meilleure réalisation, en nous offrant des scènes d’anthologie. Car Demi Moore (GI Jane, Propositions indécentes) et sa poterie, valent autant que Kim Basinger et son frigo dans « 9 semaines et ½ ». Et même si « Ghost » n’atteint pas la qualité narrative de « La cité des anges », il n’en demeure pas moins un drame romantique particulièrement efficace. Porté par la prestation souvent excessive de Patrick Swayze (Point Break, La cité de la joie) qui sans être exceptionnelle, n’en demeure pas moins parfaitement crédible et véhicule quand même toute l’émotion qu’un tel personnage peut véhiculer. Sans oublier l’incroyable Whoopy Goldberg (La couleur Pourpre, Sister Act) que l’on aimerait voir plus souvent sur les écrans dans des films à la hauteur de son talent plutôt que dans les insipides série B qui semblent définitivement jonché sa carrière. Jerry Zucker, en réunissant ces trois comédiens, réussit le tour de force de créer le trio le plus crédible de l’histoire du cinéma américain.
« Ghost » est donc un film émouvant, passionnant pour toute la famille, et pour bon nombre de générations. Un film culte, pour le coup, que l’on peut conseiller à chacun, surtout si vous avez les glandes lacrymales légèrement bouchées, elles ne cesseront de couler au bout de quelques minutes de visionnage. On regrettera toutefois le jeu parfois approximatif de Demi Moore, notamment lors de la mort de son amoureux et celui de Paztrick Swayze qui est très souvent en surjeu.