Fraichement diplômée, Riley est désormais une adolescente, ce qui n’est pas sans déclencher un chamboulement majeur au sein du quartier général qui doit faire face à quelque chose d’inattendu : l’arrivée de nouvelles émotions ! Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût - qui ont longtemps fonctionné avec succès - ne savent pas trop comment réagir lorsqu’Anxiété débarque. Et il semble qu'elle ne soit pas la seule...
Bob Iger, grand patron de la Walt Disney Compagnie a décidé de recentrer le débat des productions du Studios, surtout depuis les échecs successifs de « Buzz L’Eclair », « The Marvels » et « Wish » qui ont plongés les créateurs et toutes le équipes de Disney dans le doute le plus total sur la ligne créative à suivre. Alors ne nous enflammons pas, tout de même, lorsque l’on parle d’échec, tout est relatif chez Disney, disons que les films n’ont pas été à la hauteur de leurs ambitions : plus de 226 Millions de Dollars de recettes dans le monde pour un budget de 200 Millions pour « Buzz », 255 Millions pour un budget estimé entre 175 et 200 Millions pour « Wish », seul « The Marvels » peut être considéré comme un véritable échec avec 274 Millions de Budget pour des résultats à 206 Millions. Pour les autres certains s’en satisferaient largement.
Pour ce qui est de « Vice Versa », le premier opus sorti en 2015, rapporta plus 850 Millions de Dollars au Box-Office pour un budget de production de 175 Millions. Ce qui le place tout de même à la 6ème place des longs métrages Pixar au Box-Office, derrière les mastodontes « Nemo et Dory », « Toy Story 3 et 4 » et « Les Indestructibles 2 ». Autant dire que le film garde une place particulière dans le cœur du studio mais surtout du public. Surtout grâce à l’idée de départ de matérialiser les émotions qui forment la personnalité d’une petite fille en personnage logé dans le cerveau de cette dernière. Une idée payante, car Pete Docter (Alerte Rouget) et Ronaldo Del Carmen, les réalisateurs, et leurs équipes ont su trouver le ton à la fois léger et particulièrement soigné pour permettre aux enfants de mieux se comprendre et à leurs parents de mieux prendre en compte les changements qui s’opèrent dans leurs petites têtes.
Neuf années plus tard, c’est donc le retour de : Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégout et surtout de Riley mais cette fois, ci, de la même manière que pour « Toy Story », le film suit l’évolution de la jeune Riley et cette fois-ci nous arrivons à un moment charnière pour chacun : L’adolescence et donc la Puberté. Ce passage où tout est subitement remis en question et où l’adolescent naissant perd tout ses repères. Cette fois-ci, Pete Docter et Ronaldo Del Carmen, ont laissé leur place à Kelsey Mann (Le Voyage d’Arlo), le premier ayant notamment reprit la place de John Lasseter, après son éviction en 2018. Et le réalisateur a pu donc travailler avec Meg LeFauve (Captain Marvel), qui avait déjà travaillé sur le précédent opus, et Dave Holstein (Weeds) pour plonger à nouveau dans l’univers de ce qui se passe dans la tête d’une adolescente. Alors hasard du scénario et véritable volonté de la firme de ne plus aborder de sujets qui fâchent, mais les auteurs de « Vice Versa 2 » sont revenus à une narration plus classique, sans autre message secondaire ou subliminal, que celui de comprendre comment une adolescente peut vivre ses changements physiologiques ou physiques. Mais surtout, et c’est ce qui fait toute la différence avec les productions antérieures de longs métrages à destination des plus jeunes ou des ados, ici, il n’y a pas de garçon charmant qui vienne tourner la tête de l’héroïne, mais simplement son besoin de trouver sa place au sein d’un groupe pour pouvoir évoluer sereinement et en acceptant de s’éloigner des signes de son enfance.
Un choix intelligent, qui, comme toujours, fait la différence du studio et sa qualité. L’intrigue est ainsi ponctuée de moments drôles et de moments plus profonds et illustre parfaitement ce sentiment nouveau que les ados découvrent subitement : L’Anxiété. Un sentiment qui donner envie de se dépasser mais également de faire les mauvais choix pour les mauvaises raisons. Il est alors nécessaire de trouver le bon équilibre pour pouvoir avancer. Et c’est justement de bon équilibre qu’il s’agit. Le film s’adresse aux enfants (mais pas que !!!), il était alors nécessaire de trouver une dynamique et une formule qui les tiennent en haleine. Et comme pour le premier volume, « Vice Versa 2 » parvient à trouver la bonne tonalité pour ne jamais être lourd et encore moins hors sujet. Avec une intelligence et toujours avec très documenté, les auteurs ont su illustrer les sentiments contradictoires reflétant les peurs et les angoisses de nos enfants lorsqu’ils quittent l’enfance pour aller dans le monde de l’adolescence. Un moment où ils découvrent que le regard des autres à une importance, que trouver sa place apporte un certain équilibre, et tant de choses encore. « Vice Versa 2 » réussit encore à nous surprendre en évitant les caricatures d’usages et en évitant le piège de la sucrerie. Le film est intelligent et drôle.