En 1193, Le Roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion est retenu captif par les Autrichiens. Évadé d'une geôle à Jérusalem après une croisade des plus périlleuses, Robin de Locksley retourne sur l'île de Grande-Bretagne. Il est accompagné d'Azeem, un Maure qu'il a libéré. Mais Robin réalise avec horreur que ses terres natales ont été mises à feu et à sang. Le Shérif de Nottingham opprime les populations locales et agit comme un vrai tyran. Considéré comme un hors-la-loi, Robin se réfugie dans la forêt de Sherwood. Il y rencontre des brigands et s'allie avec eux pour défier le Shérif, qui cherche à s'emparer du trône royal.
Il fut une époque où le seul de Kevin Costner suffisait à remplir les salles de cinéma ! La « Golden Période » de l’acteur se situant dans les années 80 et 90, notamment depuis « Les Incorruptibles » de Brin De Palma en 87, la star semblait inarrêtable, notamment après le carton autant surprise que mérité de sa première réalisation 3 ans plus tard : « Danse avec les Loups ». Avec « Robin des Bois : Prince des Voleurs » qui sortira en 1991, le comédien voit sa popularité plus forte que jamais et gagne ses galons de héros au grand cœur et au regard de feu. Un héros au grand cœur qui a déjà été adapté une bonne trentaine de fois avec notamment Douglas Fairbanks en 1922 dans « Robin des Bois » de Allan Dwan ou encore Errol Flynn en 1938 dans « Les Aventure de Robin des Bois » de Michael Curtiz.
Et donc pour réaliser cette nouvelle version de « Robin des Bois », c’est le co-réalisateur de « Danse avec les Loups », Kevin Reynolds qui s’y colle. Après deux films pas forcément très marquants : « Une bringue d’Enfer » en 1985 (Avec déjà Kevin Costner) et « La Bête de guerre » en 1988, le réalisateur à également profité des lumières du carton de « Danse avec les Loups » pour devenir quelqu’un sur qui il est possible de monter des films destinés à gagner de l’argent plus ou moins facilement. Car l’histoire nous le dira encore plus tard, mais le locataire de la forêt de Sherwood n'a pas toujours reçu un accueil chaleureux, il suffit de demander à Ridley Scott et son « Robin des Bois » en 2010. Ici, Reynolds, se base sur un scénario écrit par Pen Desham (Harriet) et John Watson (L’Ultime Sacrifice) qui raconte comment Robin de Locksley est devenu Robin des Bois. Cette version écarte assez volontairement le personnage pourtant emblématique de l’usurpateur Prince Jean qui aidé par le Sheriff de Nottingham, va appauvrir la population à grand coups d’Impôts et d’arrestations arbitraire. Dans « Robin des Bois Prince des Voleurs », Locksley se bat contre Nottingham et son bars droit Guy de Gisborne. Le scénario est assez intéressant et fait la part belle au héros qui peut, à loisir, cabotiner, séduire et se battre en prouvant son aisance notamment au tir à l’arc.
Pour sa mise en scène, Kevin Reynolds se concentre pour le plus gros sur ses deux personnages principaux que sont : Robin et le Sheriff. Costner y trouve la matière idéale pour montrer sa capacité à jouer sur deux tableaux, le personnage sombre qui va s’évader de prisons à Jerusalem puis revenir sur ses terres pour y découvrir son père assassiné par les sbires du sheriff. Kevin Costner, maitrise son personnage et apparaît très à l’aise sur l’aspect plus léger, plus populaire du Robin jouant des tours et séduisant la belle Marianne, joué par une Mary Elizabeth Mastrantonio (Sables Mortels), pas si fade que cela, bien au contraire. Et en face Alan Rickman qui a déjà marqué les esprits avec son personnage de Hans Gruber dans « Piège de Cristal » et bien avant d’être le sombre Professeur Rogue dans la saga « Harry Potter », trouve, ici l’occasion de montrer toute sa capacité à jouer un personnage démesuré, tout en folie et en caricature, qui prend parfois des airs de « Beetlejuice », mais qui peut apparaître d’une noirceur inquiétante.
Kevin Reynolds signe avec « Robin des Bois, Prince des Voleurs » une œuvre populaire dans le plus beau sens du terme, avec des plans soignés et marquants comme celui de l’attaque de Nottingham au moment des exécutions, où Robin devant un arrière-plan où exploses des barils de poudre tire une flèche destinée à libérer un de ses comparses. Léger, sans oublier d’être profond en même temps pour ne pas sombrer dans caricature, il va nous entrainer dans une aventure épique et romanesque qui va tellement bien à ce personnage.