A Bucks County, en Pennsylvanie. Après la perte de sa femme, Graham Hess a rendu sa charge de pasteur. Tout en s'occupant de sa ferme, il tente d'élever de son mieux ses deux enfants, Morgan et Bo. Son jeune frère Merrill, une ancienne gloire du base-ball, est revenu vivre avec lui pour l'aider. Un matin, la petite famille découvre l'apparition dans ses champs de gigantesques signes et cercles étranges. Des extra-terrestres seraient-ils à l'origine de tels phénomènes surnaturels ? Graham et Merrill vont s'efforcer de percer le mystère qui entoure ces dessins.
Comment transformer l’essai, après un carton planétaire tel que « Sixième sens » ? Passer par un film aux antipodes, notamment les super-héros. Mais après ? Le style de M. Night Shyamalan c’est de maintenir une pression sur les spectateurs pour ensuite les cueillir à la fin. Le réalisateur n’aura de cesse durant toute sa carrière de conserver cette signature, mais pas toujours avec autant de brio que dans le film qui l’a rendu célèbre. Et « Signes » en le plus bel exemple, car Shyamalan s’intéresse aux « Crop Circles » ces formes géométriques dessinées mystérieusement dans des champs et qui furent source de bien des hypothèses parfois farfelues à travers le monde. Ces Signes apparurent principalement dans des champs de blés. Il en existe plus de 5000 à travers le monde et la plupart du temps près de site archéologique tels que Stonehenge en Angleterre. Il n’en fallait pas plus pour que les théories mystiques naissent et que le réalisateur s’en empare pour développer ses thèmes favoris que sont les mystères qui nous entoure.
Pendant près de 2 heures, il va ainsi nous entrainer dans une histoire où une famille découvre dans un champa avoisinant, une forme géométrique comme ces « Crop Circles », à la différence qu’ici, il s’agit de champs de maïs. Si cela s’arrêtait là, il n’y aurait pas de quoi s’inquiéter, mais les enfants, en utilisant un Babyphone vont capter des sons étranges et menaçants. On le comprend très vite, Shyamalan nous refait « La Guerre des Mondes » et l’adapte à sa façon. Comme à son habitude, le scénario distille, au bon vouloir de son auteur, les informations qui vont tenir en haleine. Développant doucement mais, surement, avec de l’humour, ce qui n’existait pas dans les précédents films du réalisateur, une théorie selon laquelle les « Crop Circiles » seraient, en fait des pistes d’atterrissage pour les extra-terrestres en pleine préparation d’une invasion terrestre. Mais comment se sortir d’une telle situation ? Comment préserver sa famille ? Et bien en retrouvant foi dans la religion et en s’en remettant à Dieu.
M. Night Shyamalan devient alors un porte-Parole de la pensée, de la détermination et s’inscrit dans une longue liste de ces réalisateurs qui portent les théologies comme autant d’étendards porteurs de valeurs, comme la famille, la droiture et surtout l’abandon de soi au profit de la vie des autres. La mise en scène va dans ce sens et film un Mel Gibson, que l’on sait déjà très imprégnée de la religion catholique, en pasteur dont la femme est morte dans un accident et qui doute de sa propre croyance, au point d’en abandonner sa fonction. Mel Gibson, apparaît sombre et perdu. L’acteur est subtil, et parvient avec toujours autant de brio a jouer de son regard, de sa démarche un peu gauche pour s’inscrire dans le meilleur de son personnage. Face à lui Joaquin Phoenix, tout juste auréolé de son rôle d’empereur dans le « Gladiator » de Ridley Scott, change complètement de registre et interprète un frère légèrement plus simple que son frère mais qui va tout de même imposer sa volonté de sauver le monde d’une invasion qu’il sait éminente. L’acteur parvient à exister face à la star du film.
Mais voilà, patatras, le réalisateur manque d’idée (Ce sera une constante chez lui !) et rate le coche en signant l’une des fins les plus insipides qui existe. Alors qu’il tenait le spectateur en haleine pendant toute son intrigue, il doit conclure son film et respectant sa signature, mais arrive alors une conclusion qui transpire le vide et confine au ridicule un scénario qui pouvait amener à bien des situations pour pouvoir conclure. Difficile de dire ce que l’on ressent sans spoiler le film, lui-même. Mais nous pouvons dire que l’on sort abasourdie d’une telle fin qui vient en 5 minutes tout gâcher d’un film prometteur.