Cole Sear, garconnet de huit ans est hanté par un terrible secret. Son imaginaire est visité par des esprits menaçants. Trop jeune pour comprendre le pourquoi de ces apparitions et traumatisé par ces pouvoirs paranormaux, Cole s'enferme dans une peur maladive et ne veut révéler à personne la cause de son enfermement, à l'exception d'un psychologue pour enfants. La recherche d'une explication rationnelle guidera l'enfant et le thérapeute vers une vérité foudroyante et inexplicable.
Nous sommes en 1999, M. Night Shyamalan est un réalisateur connu d’une petite poigné d’élue pour avoir réalisé deux longs métrages remarqués : « Praying With anger » en 1992 et « Wide Awake » en 1998. 1999 c’est également l’année de la sortie de « Star Wars : Episode 1 : La Menace Fantôme » au budget de 115 Millions de Dollars. Il parait difficile de lutter face à ce mastodonte. Et pourtant, avec un budget de 40 000 000 de Dollars, « Sixième sens » va se hisser juste derrière le retour de la Guerre des étoiles avec un peu moins de 673 000 000 de recettes Mondiale. Avec une recette, pourtant incertaine lors du tournage, celle de créer un twist en parsemant son récit d’indices mais suffisamment bien mis en scène pour que cela emmène sur une autre piste.
Car c’est là tout le savoir-faire du réalisateur que de maintenir le spectateur sous pression, sans pour autant chercher à la surprendre à grand renfort de clichés, mais en faisant de ses héros des personnages ordinaires qui vont se retrouver dans une situation extraordinaire : Ici un psychologue qui suit une enfant qui possède le don (Ou la malédiction !) de voir des morts. Une fois que l’on a vue le film et que l’on se replonge dedans, les indices parsemés durant tout le film, paraissent évident et ne peuvent que révéler le twist final, mais Shyamalan s’amuse au montage, en raccourcissant une scène par si, ou en posant une caméra de telle manière par là. Avec intelligence et subtilité, le réalisateur va nous amener à penser différemment, à se mettre, insidieusement, à la place du Dr Malcolm Crowe, le psy et jamais à celle de Cole Sera, pourtant le personnage au cœur de l’intrigue. Et c’est ce qui rend « sixième sens » si passionnant et si réussi.
Et puis, bien sûr, il y a les prestations de Bruce Willis et Haley Joel Osment qui sont absolument remarquable. Willis se laisse aller sur le terrain de l’émotion, de la douceur, à travers le parcours de son personnage de psy touché par une agression et qui depuis semble ne plus pourvoir dialoguer avec sa femme. Et Osment, un gamin de dix ans, au moment du tournage et dont la prestation est à couper le souffle. D’une maturité incroyable et surtout d’une justesse déchirante, il sait parfaitement jouer sur tous les tableaux. C’est LA révélation de ce film tout autant que le réalisateur.
Pour Conclure, « Sixième sens » est un petit bijou de mise en scène qui vous tient en haleine pendant tout le film et qui par la maitrise de son réalisateur parvient à vous surprendre par un twist final, qu’il pensait, pourtant, éventé depuis la moitié du film. Le réalisateur joue continuellement sur le rythme, sur la longueur des scènes ou avec les perspectives pour mieux nous perdre et nous cueillir à la fin. C’est aussi la révélation Haley Joel Osment un gamin surdoué et incroyable face à un Bruce Wills tout en nuance et en retrait. A découvrir d’urgence si cela n’est pas fait.