Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l'univers…
Comment faire du neuf avec vieux ? C’est la question que nous pourrions nous poser en visionnant cette énième version d’Alien. Sous la direction, cette fois-ci de Fede Alvarez, un réalisateur qui semble s’être donné comme mission divine de retaper les anciennes licences : « Massacre à la tronçonneuse » (2022), en tant que scénariste, « Evil Dead » (2013) en tant que réalisateur. Donc, après « Prometheus » en 2012 qui nous racontait la découverte de l’Alien, puis « Covenant » en 2017 qui se révèle être une suite de « Prometheus » (J’espère que vous suivez !), « Alien Romulus », lui se situe entre « Alien : Le Huitième Passager » et « Aliens le retour ».
Passé cette petite mise en condition, que faut-il penser de ce nouvel opus, d’une saga qui ronronne déjà depuis les deux derniers films, pourtant dirigés par le réalisateur historique de la saga, Ridley Scott ? Et bien, pas grand-chose, en fait, puisque « Alien Romulus » reste dans le même rouage que tous les films et subit la même problématique qu’une autre saga dont le studio ne cesse de relancer de nouvelles productions : « Jurassic Park », à savoir des productions qui calquent à l‘infini la structure des premiers, sans jamais rien apporter de neuf au moulin. Ici, nous avons un équipage qui part dans l’espace, y trouve un vaisseau à l’abandon, et entre et se fait « bouffer » par des aliens particulièrement voraces jusqu’à ce qu’il n’ne reste qu’un. Est-ce que cela vous rappelle quelque-chose ? Rien de plus normal ! Et donc rien de plus lassant que cela.
Pour ce qui est de la mise en scène de Fede Alvarez, nous pouvons dire qu’elle cherche à s’adapter à notre temps et notre vision de l’horreur, qu’il respecte un cahier des charges bien précis et que cela se ressent dans le résultat, même si le réalisateur a voulu utiliser le moins de CGI possible et revenir à un travail à l’ancienne avec des maquettes, des décors, des bestioles animées et la même équipe que pour le « Huitième Passager ». Le choix est louable, mais il est difficile d’apprécier « Alien Romulus » tant il s’inscrit dans la marche des précédents, sans pour autant changer d’angle d’attaque, même si, ici, le scénario venu de l’idée d’Alvarez de développer une scène coupée d’ « Aliens le retour » dans laquelle nous pouvions voir une colonie décimée par les Aliens.
Côté distribution, Cailee Spaeny que l’on avait découverte dans « Priscilla » (2024) de Sofia Coppola ou encore dans le très bon « Civil War » (2025) d’Alex Garland, campe une héroïne solide dans une interprétation qui mêle fragilité et instinct de survie. Impossible de ne pas penser aux évolutions du jeu de Sigourney « Ripley » Weaver. Seule véritable surprise du film : David Jonsson. Si vous avez vu la série « Industry » il ne vous aura pas échappé, tant l’acteur britannique impose un jeu lunaire et touchant. Même chose ici, l’acteur s’impose en Humanoïde défaillant, et son jeu en décalage vient apporter un peu de sensibilité à une saga qui en manque cruellement depuis ses trois derniers opus.
« Alien Romulus » n’est certainement pas le film qui va sauver la saga et lui donner un véritable coup de fouet. Bien au contraire, elle suit la même mécanique, retirant tout effet de surprise. Et même si le réalisateur a voulu coller au plus près des premiers épisodes de la saga, le manque d’originalité et de prise de risque font de ce septième opus, un divertissement de luxe pour les soirées d’Halloween, mais pas beaucoup plus.