Rafiki raconte à la jeune lionne Kiara - la fille de Simba et Nala – la légende de Mufasa. Il est aidé en cela par Timon et Pumbaa, dont les formules choc sont désormais bien connues. Relatée sous forme de flashbacks, l'histoire de Mufasa est celle d’un lionceau orphelin, seul et désemparé qui, un jour, fait la connaissance du sympathique Taka, héritier d'une lignée royale. Cette rencontre fortuite marque le point de départ d’un périple riche en péripéties d’un petit groupe « d’indésirables » qui s’est formé autour d’eux et qui est désormais à la recherche de son destin. Leurs liens d’amitié seront soumis à rude épreuve lorsqu’il leur faudra faire équipe pour échapper à un ennemi aussi menaçant que mortel…
En perte d’inspiration et de ligne directrice avec un nombre assez conséquent de déconvenues au box-Office ces derniers temps (Tout est relatif quand même !), le Studio sous l’impulsion de son PDG Bob Iger (Celui qui a lancé Disney +, en ne jurant que par la plateforme, mais a vite changé son fusil d’épaule !), a donc décidé de reprendre les valeurs sûres et d’en faire des suites à foison ou encore des prequels. C’est le cas, ici, avec le long métrage d’animation qui fut longtemps le plus gros succès du studio et qui voit encore sa popularité constamment confirmée. Une version faussement live fut réalisée en 2019, sous la direction de Jon Favreau et vint asseoir la suprématie de ce Roi Lion, que personne n’attendait jamais. Forcément, en quête d’un succès presque facile, le studio devait capitaliser sur cette popularité. Et c’est en faux Live Action, que le choix se porta pour le style de ce prequel qui raconterait donc, comment Mufasa, le père de Simba est devenu roi. Puis la direction fut confiée à Barry Jenkins, le réalisateur de « Moonlight », dont l’univers est assez loin de celui du Studio Disney. Et enfin, une pléiade d’artistes vint participer aux musiques du film, que ce soit Hans Zimmer (Pirates des Caraïbes) ou encore Nicholas Britell (The King) et Dave Metzger (Wish – Asha et la bonne étoile) mais également l’inévitable Lin-Manuel Miranda (La Petite Sirène) et la star Pharell Williams (Moi, Moche et Méchant).
Mais voilà, sortir l’année des 30 ans du premier film d’animation, c’est tourner les projecteurs directement sur les émotions et les souvenirs du public. Il faut alors que le film possède la même force narrative pour pouvoir être totalement accepté et encore plus lorsque l’on s’attaque à la figure la plus charismatique du long métrage d’animation de 1994. Et c’est là où le film se perd ! D’abord parce que le scénario signé Jeff Nathanson (Indiana Jones et le royaume du crâne de Cristal) souhaite brouiller les pistes en utilisant l’inépuisable source de l’American Way Of Life : Parti de rien, devenu roi. Ce n’était pas forcément une mauvaise idée, mais pas non plus une bonne. Car, Scar devient Taka, que le scénario veut garder les plus jeunes en faisant intervenir Timon et Pumba, mais les deux personnages viennent plus plomber la narration qu’autre chose, avec des interventions inutiles et franchement pas drôles. Ajoutez à cela des chansons qui manquent terriblement d’originalité et pourraient presque faire penser à un manque d’inspiration de ses auteurs et vous aurez un film qui laisse un gout amer.
Mais heureusement, il y a de bonnes nouvelles, tout de même, dans ce long métrage, à commencer par l’animation dont la précision et saisissante. Les auteurs poussent encore un peu plus loin le curseur du détail et de la réalité. Barry Jenkins signe un film, certes inégal et bourré de facilités narratives ou de libertés par rapport au film d’origine mais il signe surtout un long métrage à la mise en scène pleines de rebondissements et même si l’on peut lui reprocher les trop nombreux clins d’œil au long métrage d’origine, il parvient à se sortir du piège de la pâle copie et donne à « Mufasa Le Roi Lion » une signature justifie à elle seule d’être vue. Car le réalisateur qui est à l’opposé de ce qui a fait sa carrière parvient à signer un film divertissant où les grands et les petits pourront se retrouver sans aucun problème, tout en distillant un discours sur les laisser pour contre qui fait miroir avec les bouleversements actuels de la société américaines qui met à la marge tout ceux qui sont différents et qui faisaient de cette différence une force.