Marie et Pauline partagent le même appartement, le même numéro dans un cabaret de Pigalle, les mêmes revenus. Mais une sombre histoire d'enlèvement met en péril leur association.
Les années soixante ont fait naitre « La Nouvelle Vague », un mouvement qui s’opposait au classicisme du « Cinéma de Papa », comme l’appelaient ses membres. Des critiques cinématographiques ou des intellectuels qui voulaient faire bouger les lignes, sortir des studios pour mieux imprégner leur cinéma d’un esprit libertaire, et offrir au public, mais avant tout à eux des œuvres hors du commun, percutante ou déroutante. Les plus connus sont Godard, Truffaut ou encore Eustache. Tous ont en commun d’avoir sorti les caméras dans la rue, mais également, pour un grand nombre de réaliser un film sur une idée et de la faire évoluer au cours du tournage.
C’est le cas de « Zig Zig » de Laszlo Szabo, un réalisateur assez méconnu du grand public, mais pas des cinéphiles adorateurs de cinéma un peu pointu. Ce film dont certaines scènes furent tournées en quasi-clandestinité, est un exemple parlant de cette manière de tourner sans scénario comme squelette de l’œuvre en pleine création. Ici, le réalisateur laisse son histoire se construire au fil de ses idées, ses comédiens font au jour le jour et souvent improvisent des dialogues et des situations. Cela donne un film où tout le monde a tendance à surjouer, à crier, à faire plus de théâtre que de cinéma et aurait tendance à laisser le spectateur un peu circonspect.
Et le résultat est un film que se perd souvent dans sa propre narration. Jamais totalement construit, on assiste à la création d’une histoire, à es acteurs qui s’adaptent avec plus ou moins de réussite, mais un long métrage qui semble n’exister que dans la tête de son réalisateur. Alors certains adeptes d’un cinéma pointu pourront y trouver l’occasion de découvrir un cinéma hors des codes habituels, qui sait s’émanciper des règles et se dirige vers sa propre narration et vers une liberté de ton, qui rendent cette œuvre particulière et charmante, sans toutefois être exceptionnelle. Les autres pourront y voir, en revanche, un film bruyant, ou chacun semble essayer d’hurler plus fort que l’autre et où le scénario, lui-même ne parait pas savoir où il va si ce n’est dans le mur et pousser le spectateur à l’ennui.
Tourné en 1975 « Zig Zig », est surtout l’occasion de retrouver Bernadette Laffont (Prête moi ta main) et Catherine Deneuve (La Tête Haute) et d’autres acteurs connus de la génération 70. La distribution est en roue libre, mais les deux actrices principales savent également improviser sur des situations qu’elles ne maitrisent pas forcément. L’éditeur Pathé, nous propose donc de redécouvrir cette œuvre hors du temps et hors de beaucoup de choses. En tout cas destinés aux amateurs uniquement.