Après un évènement traumatisant, Blake quitte San Francisco pour retourner au fin fond de son Oregon natal et vivre dans sa maison d'enfance. C’est l’occasion pour lui de faire une pause loin de la ville et de tenter de sauver son mariage avec son épouse Charlotte en passant quelques jours dans la propriété avec leur fille, Ginger. À la nuit tombée alors que la famille arrive enfin à la ferme, ils sont attaqués par un animal invisible et, dans une fuite effrénée, se barricadent à l'intérieur de la maison pour se protéger de la créature qui rôde dans le périmètre, aux aguets. Mais à mesure que la nuit avance, Blake commence à se comporter de manière étrange...
Le nom de Leigh Whannell ne vous dit peut-être pas grand-chose, pourtant les amateurs des films d’horreur ont été marqué par ses scénarii et ses prestations dans les Sagas « Saw » et « Insidious » dont il fut l’un des concepteurs les plus assidus. Depuis l’homme est devenu réalisateur : « Insidious : Chapitre 3 » en 2015 c’est lui, « Upgrade » 3 ans plus tard, c’est encore lui. Depuis, le réalisateur a décidé de revisiter des personnages marquants du cinéma fantastique, ce fut l’homme invisible en 2020 avec la Handmaid’s Tale : Elisabeth Moss dans « Invisible Man ». En attendant sa version de « Green Hornet and Kato » à sortir en 2026, Leigh Whannell revisite le mythe du Loup-Garou avec « Wolf man ».
Sur un scénario qu’il a co-signé avec Corbett Tuck (Insidious), Leigh Whannell revisite le mythe en y instaurant un lien familial et en faisant de sa victime, un père de famille aimant et mari attentionné. Le scénario ne va pas révolutionner le genre, bien au contraire, il va plutôt chercher à lui donner une consonance plus en phase avec certaine valeur qu’Hollywood cherche à toujours nous inculquer, encore plus maintenant que l’homme à la moumoute jaune est revenu à la Maison Blanche. Et c’est certainement ce qui nous dérange le plus dans ce film, au demeurant, plutôt bien tenu dans sa mise en scène, avec certains moments de bravoures, comme la lente transformation de Blake en Loup Garou. Car, tout au long du film, l’intrigue va tourner autour de ce personnage et du lien fort qui l’unie à sa fille. Mais à trop vouloir en faire, le film se perd dans une montagne de bons sentiments qui ne laisse pas beaucoup de place au subversif, notamment cet instinct primaire du Loup-Garou qui en se transformant, perd toute son humanité. Comme une sorte de « Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban », le loup-Garou est ici vecteur de ce lien filial qui ne peut se détruire, même avec la transformation en monstre. Et même dans le film d’Alfonso Cuaron, le Loup garou gardait plus de noirceur qu’ici.
Ne reste que la mise en scène qui parvient, comme je le disais plus haut à trouver des moments de grâce, d’abord dans cette lente transformation du personnage principal, mais également dans les mises en ambiance, comme la scène d’ouverture qui maintient une tension particulièrement forte, notamment lors de la première apparition du Loup-Garou, dont on se suppose qu’il va passer à l’attaque. Ce sont là les rares moments de surprise et de tension que nous offre cette revisite bien pâle du mythe du monstre. Et je ne parle pas, bien sûr, du final qui vient enfoncer le clou de l’insipide. C’est bien dommage, car le cinéma de genre a toujours su trouver, avec plus ou moins de subtilité et de réussite des idées pour donner à ce monstre mythique une vision différente de ses origines. Ici, le réalisateur se perd dans un pot de miel, que le final rend encore plus écœurant.
Un dernier mot sur la distribution qui ne brille pas forcément, non plus, par sa précision et son sens du rythme. A commencer par Christopher Abbott (A Most Violent Year) qui a su nous montrer à quel point il était capable du meilleur. Ici, l’acteur semble perdre ses repères et ne pas bien savoir comment donner de l’importance à son personnage. Il ne fait que recycler ce que les autres ont fait auparavant avec plus de noirceur. Face à lui Julia Garner (Ozark) tente, autant qu’elle le peut de garder le navire à flot, et sa prestation n’a pas à rougir, et dés lors que le film se concentre sur elle, il arrive à nous tenir en haleine. Mais cela ne suffit pas à le sauver du naufrage.