Située dans les villes en plein essor de l'ouest du Texas, Landman est une histoire moderne de recherche de fortune dans le monde des plateformes pétrolières.
Scénariste sur « Mayor of Kingstown » et « Yellowstone », Taylor Sheridan s’est associé à Christian Wallace (Boomtown) pour revisiter les séries comme « Dallas » et « Dynastie » dont le cœur de l’intrigue se situait dans le monde du Pétrole et de ces grandes familles qui ont fait leur richesse en exploitant l’or noir. Mais la comparaison s’arrête là, car les deux showrunners ont décidé de centrer leurs propos sur la base, sur ces hommes qui travaillent sur les sites de forages, ceux qui négocient avec des intervenants de toutes sortes pour protéger leurs exploitations et leurs business. On l’aura vite compris, un discours plus sombre, plus violent que les intrigues sentimentalo familiales des séries pré-citées. Car ici, si la vie privée des uns et des autres est abordée, ce n’est que pour mieux renforcer la difficulté de leurs métiers, les risques qu’ils prennent jour après jour.
Avec une scène d’ouverture qui plante rapidement le décor, la série pourrait se rapprocher d’une autre référence, mais cinématographique, cette fois-ci : « There will be blood » (2008) de Paul-Thomas Anderson, car la série oscille constamment entre espoir, trahisons, accidents, drames et autres complications. Pour une fois, une série montre ce qui fait une partie du visage de cette Amérique, qui nous parait de plus en plus lointaine, Des employés souvent composés de Latinos (Ceux que Trump déteste tant !) et qui risque leurs vies à chaque fois qu’ils foulent le sol de ces forages, où les gazes, le pétroles représentent un danger permanent, visible ou invisible.
En jouant sur cette opposition entre les ouvriers de la base et les dirigeant de ces sociétés qui veulent faire fructifier leurs entreprises, les showrunners trouvent un angle d’attaque passionnant qui montre le cynisme permanent entre les deux extrémités qui fonctionnent entre secrets et arrangements. Un équilibre qui trouve sa vitesse de croisière au jour le jour mais qui peut très rapidement se fragiliser par une intervention extérieure ou une chute brutale du cours du Pétrole. Un système bien pus précaire qu’il n’y parait tant les bouleversements sociétaux viennent rendre incertain l’avenir des énergies fossiles, malgré une arrogante assurance des dirigeants et des spéculateurs du milieu qui n’hésitent pas à mettre en avant leurs richesses et les liens qui les unissent avec les acteurs locaux, même les plus honteux.
Autour d’un Billy Bob Thornton (Armageddon) crépusculaire, dont le jeu est d’une puissance assez rare pour une série, les personnages gravitent et se découvrent et se cherchent dans une intrigue qui ne joue pas du tout la carte du glamour, mais plutôt de la mise en valeur d’un système qui fonctionne sur le danger permanent qu’il faut affronter et qui forge les hommes et les femmes. Thornton y joue un homme chargé de résoudre tous les problèmes sur le terrain et de constamment en référer au patron qui lui voue une confiance aveugle tant il est le bars armé et le subtil négociateur qui permettra à l’entre prise de prospérer. Face à lui John Hamm (Mad Men) toujours impeccable lorsqu’il faut creuser des personnages sombres et cyniques. Ainsi que celle de Demi Moore (The Substance), dont le personnage est assez anecdotique dans la première saison, mais dont on sent une possible montée en puissance à mesure que la série se développera.