La Strada

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
Ital
Date de sortie
06/05/2025
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Coffret
Producteurs
Dino de Laurentiis et Carlo Ponti
Scénaristes
Federico Fellini et Tullio Pinelli
Compositeur
Nino Rota
Editeur
Edition
Coffret
DureeFilm
115
Support
Critique de Emmanuel Galais

Gelsomina a été vendue par sa mère a Zampano, qui la brutalise et ne cesse de la tromper. Ils partent ensemble sur les routes, vivant misérablement du numéro de saltimbanque de Zampano. Surgit Il Matto (le fou), violoniste et poète, qui seul sait parler à Gelsomina.


Le néo réalisme est une figure de style très utilisée dans le cinéma italien des 50 à 70. Il consiste en une peinture de la société, mais vue d'en bas. Celle des pauvres gens qui vivent de rien et n'ont rien pour vivre. C'est une mise en lumière souvent dramatique et parfois tragique, de cette partie de la société qui reste loin des paillettes et des palais, mais qui parvient à nous toucher par cet art de la débrouille, cette maîtrise de la survie. En 1955, Federico Fellini va signer l'une de ses œuvres majeures : « La Strada ».


Une œuvre majeure parce que le réalisateur, dont la carrière commence à se faire remarquer, impose, ici, une signature, une vision. Il livre une œuvre qui s'inscrit de bien des manières dans le Néo réalisme mais pour y distiller de ci de là de la romance, de la beauté et de l'espoir. Trois éléments qui ne sont pas parties prenantes dans cette figure narrative. Il provoquera, d’ailleurs, les foudres des gardiens du temple, qui y verront un affront à leur art. Pourtant « La Strada » c'est une œuvre puissante que l'on ne parvient pas à lâcher des lors que l'on se lance dans son visionnage. Fellini qui a écrit le scenario avec Tullio Pinelli (Huit et Demi) , s'intéresse à ces artistes itinérants, ces gens de cirques qui vont de ville en ville, dorment dans des charrettes ou dans des granges, quand ce n'est pas à la belle étoile, qui font leurs numéros sur les places de villages, dans les foires et parfois sous des chapiteaux en étant payés au bon vouloir des spectateurs. « La Strada », c'est Gelsomina vendue à Zampano un saltimbanque de rien, violent et sombre. Lorsqu'ils croisent la route d'un équilibriste que l'on appelle Le Fou, Gelsomina voit son cœur s'enivrer et Zampano, la jalousie naitre comme pousse une mauvaise herbe. Mais la réalité rattrape tous les personnages et chacun de laisser la noirceur les envahir.


Comme souvent avec les chefs d'œuvres, sa sortie fut mal comprise, car Fellini n'est pas un réalisateur comme les autres, il aime trouver la lumière, la beauté dans la noirceur. Alors il joue constamment des codes imposés et livre une œuvre majeure, déchirante, puissante qui n'enlève rien à cette peinture de la communauté Italienne du très en bas, mais offre aussi une romance impossible sur fond de violence et de désillusion.


Et puis, comment ne pas parler de la distribution ? Avec d'abord cet acteur dont on parle peu maintenant, Anthony Quinn et qui a pourtant su imposer son charisme, sa force et sa puissance de jeu sombre dans des films comme : « Zorba le Grec » (1964) de Michael Cacoyanis ou « Barabbas » (1962) de Richard Fleischer. L'acteur n'est jamais aussi bon que lorsqu'il joue sur les nuances de jeux. Pendant tout le film il est Zampano, ce culturiste, violent, désagréable, qui ne porte jamais un regard sur Gelsomina, si ce n’est pour souligner ses imperfections mais qui livrera une prestation touchante en fin de film. Et puis surtout, il y a Giulietta Masina (La Grande Vie), magnifique, touchante. En quelques secondes, d'un jeu qui fait immédiatement penser à Charlie Chaplin et son personnage de Charlot, jouant sur le rire et la tristesse, elle nous transporte dans son monde. Solaire et lunaire, la comédienne captive le spectateur en s'emparant volontairement de l'écran dans une prestation précise et nuancée. A la fois l'Auguste et le client blanc, elle traîne une sorte de mélancolie qui nous tient à l’esprit encore longtemps après avoir visionné le film. Une référence en la matière.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
HD 1080p
Format Cinéma
1.37:1
Le travail de restauration est absolument remarquable avec un noir et blanc particulièrement bien dosé, qui donne un nouveau relief. Le film est débarrassé de ses défauts et nous donne ainsi un film touchant, et des environnements qui gagnent en précisions et en profondeur. Malgré quelques scènes qui n’ont pu gagner plus en précision, le film se redécouvre avec une nouvelle clarté.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Italien
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
La piste DTS-HD Master 2.0 ne masque pas le passage du temps, mais se révèle d’une grande précision et met parfaitement en valeur les dialogues et les effets sonores. Jamais dans l’excès, la piste Audio est parfaitement bien harmonisée pour que les dialogues ne soient pas effacés par la musique de Nino Rota qui parvient à se faire suffisamment discrète pour être oubliée.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 180 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Le Documentaire :" Fellini Je Suis Un Grand Menteur"

Rarement une section bonus n’aura offert autant de bonnes choses.


Sur le BR du film : Un Entretien avec Frédéric Mercier (critique à Positif) et Marcos Uzal (rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma), ces deux spécialistes reviennent sur le film, et en font une analyse intéressante et poussée de « La Strada ».


Une archive touchante : « Interview radio de Giulietta Masina ».


Sur le deuxième BR : Le documentaire de Damian Pettigrew (La Chorégraphe Carolyn Carlson : Oser Danser) : « Fellini, je suis un grand menteur ». Dans lequel le réalisateur parvient à faire un portrait du Maestro Fellini, avec une certaine folie qui correspond plutôt bien à l’artiste.


« Federico Fellini, séquence dessin et entretiens inédits » pour profiter un peu plus des mots du Maestro et de ses dessins.


« La casa Pericolante : sur les traces des lieux felliniens », une visite passionnante des lieux de tournage favoris du maitre.


Ainsi que « Huit entretiens et demi » : dont Roland Topor, Moebius, Lo Dusca, Toscan du Plantier 


Et 2 livrets bien pensés : le dossier de presse et le dossier pédagogique, réalisés pour la ressortie du film en salles en 2023