Charlie Heller, un cryptographe de la CIA aussi brillant qu’introverti, voit son existence basculer lorsque sa femme décède durant une attaque terroriste perpétrée à Londres. Déplorant l’inaction de sa hiérarchie, il prend alors l’affaire en mains et se met à la recherche des assassins, embarquant pour un dangereux voyage partout à travers le monde pour assouvir sa vengeance.
Publié en 1981, « L’amateur » de Robert Littell, fut d’abord adapté au cinéma par Charles Jarrott (The Boy in Blue) sous le titre « The Amateur (L’Homme de Prague) » en 1981, soit la même année que la publication du roman. Mais comme le roman, le film se situait en plein cœur de la guerre froide et l’action se partageait entre les Etats-Unis et le bloc soviétique. Pour sa nouvelle adaptation du roman de Littell, James Hawes (Une Vie) a demandé à ses scénaristes Evan Katz (New Day New Hero), Gary Spinelli (L’Evènement), Ken Nolan (La Chute du Faucon Noir) et l’auteur lui-même de faire les modifications nécessaires pour actualiser l’histoire sans en perdre l’essence.
Le résultat est un film d’espionnage assez classique qui n’est pas sans rappeler ceux des années 70 ou 80, comme « Les 3 Jours du Condor » (1975) de Sydney Pollack. Les scénaristes, sans crier au x génies non plus, parviennent à maintenir la pression tout en faisant référence aux films d’espionnages qui ont pu alimenter leur cinéphilie dans les années 70 et 80.Et même, si parfois, ils utilisent des ficelles un peu grosses qui nous font quand même un peu douter de la crédibilité de ce que nous voyons, ils nous invitent avec facilité à nous faire suivre avec attention, les aventures de cet anti-héros qui ne veut qu’une seule chose : Venger la mort de sa femme.
Et la mise en scène de James Hawes va développer dans un autre style, une nouvelle histoire d’un homme ordinaire, presque effacé, que l’on ne remarque pas, mais qui va, subitement devenir le héros qui mettre à mal les manigances d’hommes de pouvoirs sans scrupules et attachés à l’ivresse d’un pouvoir, même s’ils doivent faire couler le sang. Le réalisateur prend alors le temps d’installer son personnage, mais pas trop, puis nous plonge dans une chasse à l’homme en brouillant les pistes, de manière assez maline, il faut bien le dire. Lui aussi, va utiliser les bâtiments pour représenter la froideur du pouvoir ou encore des couleurs plus chaudes pour mieux nous illustrer, la douceur ou l’apaisement, comme lorsque Charles Heller trouve une aide surprenante, mais efficace.
Et puis, bien sûr, il y a celui que l’on attendait au tournant : Rami Malek (Bohemian Rhapsody), le comédien qui s’était fait un peu plus discret depuis « Mourir peut attendre », le dernier James Bond où il jouait un méchant avec beaucoup de froideur et de justesse, apparaît, ici, à nouveau en tête d’affiche, mais dans une prestation, toutefois, qui manque un peu de subtilité et de renouveau. L’acteur, rejoue son personnage de « Mr Robot » et ne parvient pas à totalement nous emmener dans l’univers de ce personnage décalé, tel que l’on pouvait attendre. Pas assez de ou trop de, on ne sait jamais mais la prestation du comédien, n’est jamais totalement à la hauteur de ce que l’on attend, comme dans la scène où il apprend la mort de sa femme.