Un tout jeune fantôme, Casper, ronge son frein et s'ennuie à mourir en compagnie de ses oncles dans le manoir de Whipstaff. Quand une petite fille et son père viennent s'installer dans la maison hantée, il pense pouvoir enfin s'amuser...
A l’origine, il y a une bande dessinée publiée en 1949 par Havey Comics et reprenant un personnage apparu dans un court-métrage en 1945 : « The Friendly Ghost » produit par les Famous Studio (Popeye the Sailor) : Casper, le gentil fantôme, un personnage créé par Joe Oriolo et Seymour Reit n’attendait plus que son passage sur grand écran. Et c’est bien sûr sous l’impulsion de Steven Spielberg (Les Dents de la Mer) que le petit fantôme va faire son entrée sur grand écran. Réalisé par Brad Siberling (La cité des Anges), qui réalisera, ici, son premier long métrage, « Casper » fera une entrée plus qu’honorable avec des recettes autour des 300 Millions de Dollars dans le monde pour un budget de 55. Une réussite qui donnera naissance à trois autres films, bien moins lucratifs et sortis directement en vidéo.
Pour l’heure, revenons à ce premier film, dont la première ambition est de créer un film à destination des plus jeunes mais qui puisse également parler à leurs parents via des clins d’œil récurrents. A commencer par la présence au générique d’Eric Iddle, le célèbre Monty Python, ou encore la musique de Wagner lors de l’arrivée des trois fantômes qui fait référence à « Apocalypse Now » de Francis Ford Coppola, et bien d’autres encore dont on laissera le plaisir aux parents de les découvrir, pour ne pas gâcher la surprise. Sur un scénario signé Sherri Stoner (V) et Deanna Oliver (Mon Martien Favori), « Casper » est avant tout un film qui fleure bon les valeurs et les bons sentiments, notamment à travers le parcours de cette petite fille, bien seule, et de ce petit fantôme qui a juste envie d’avoir un ou une meilleure amie pour s’évader un peu de l’emprise de ses trois oncles, un peu envahissants et pas du tout dans l’esprit de se faire des amis des humains.
Le scénario va alors livrer une intrigue assez simple, qui manque même, parfois, de subtilité pour mieux adoucir cette histoire de fantômes dont on imagine bien qu’il faut aborder l’origine. Et d’ailleurs la mise en scène de Bard Siberling, tire plutôt sur un film à destination majoritairement des enfants. Ca bouge beaucoup, ça fait des blagues pas toujours drôles et surtout ca en fait des caisses. Particulièrement dans la distribution. Christina Ricci qui sort du rôle de « Mercredi » dans « La Famille Addams » (1991) de Barry Sonnenfeld, qui l’a fait connaître, pour endosser celui d’une jeune fille un peu plus classique, parvient à tirer son épingle du jeu, pendant que le reste de la distribution, continue de se déformer le visage pour rendre plus drôle le jeu, c’en est parfois même dérangeant venant d’Eric Idle lui-même.
« Casper » est donc la première et seule incursion du gentil fantôme sur grands écran, les autres films sortirent tous directement en vidéo. Et malgré un résultat honorable au Box-Office lors de sa sortie, il ne parvient pas totalement à nous convaincre. Alors certes, le film parvient à atteindre sa cible des plus jeunes et cherche également à plaire aux plus grands avec des clins d’œil récurrents, mais dans l’ensemble, le film manque de profondeur et surtout d’une véritable direction d’acteurs, qui fait que chacun cherche, avant tout, à en faire des caisses et se casse les dents, y compris les plus aguerris. Mais bon, si les plus jeunes s’amusent, c’est déjà ça !