Belle est une jeune fille sensible et imaginative, qui passe ses journées plongées dans la lecture et qui repousse obstinément les avances de Gaston, un bellâtre musclé et vaniteux. Seul Maurice, son père, un inventeur farfelu, compte dans sa vie. Un jour que ce dernier se perd dans la forêt, il doit se réfugier dans un château pour échapper à une meute de loups. Irrité par son intrusion, le maître des lieux, une Bête gigantesque et terrifiante, le jette dans un cachot. Pour sauver son père, Belle accepte d’être retenue prisonnière à sa place…
Sous l’impulsion de Jeffrey Kartzenberg (Le roi Lion), le studio offre ici une œuvre plus mûre, avec des personnages moins insipides que les précédents. Ici la princesse, n’est plus une jeune fille passive, à la recherche d’un idéal utopique et restrictif, mais en fait une véritable héroïne au caractère fort et trempé, bien décidée à ne pas se laisser aller aux lois inébranlables des hommes. Belle est un personnage qui résonne comme l’évolution tant attendu du studio, qui met fin définitivement à des années de vide scénaristiques. Car ici, tout l’intérêt repose sur le traitement moins lisse de l’histoire de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, même s’il perd un peu en poésie, notamment autour du vol de la rose et de la relation que Belle entretien avec son père et ses frères et sœurs, qui pouvait ressembler à celle de « Cendrillon ». Les personnages gagnent en profondeur et la trame en volume. « La Belle et la Bête » était le conte idéal pour le studio, et les scénaristes l’ont bien compris en faisant une véritable comédie musicale qui rend le spectateur heureux d’avoir assisté à un spectacle familial au point d’en demander encore après le générique de fin.
Et la distribution d’ailleurs, participe à la réussite du dessin animé. Particulièrement Jerry Orbach (New York Section Criminelle) qui donne au personnage de « Lumière » le relief nécessaire pour le rendre amusant et crédible à la fois. Avec un accent français digne des Monty Python. Sans oublier bien sûr, Angela Lansburry (Arabesque) qui marqua durablement les esprits notamment dans l’interprétation de la chanson titre qui fut nominée aux Oscars. Tout cela donne une véritable saveur à l’ensemble, faisant de « La Belle et la Bête » l’une des plus belles réussites de toute la dynastie Disney.
En conclusion, une réédition qui permet aux familles de (re)découvrir ce véritable chef-d’œuvre de l’animation Disney dans tout ce qu’elle a de meilleur. A ne manquer sous aucun prétexte au risque d’attendre une nouvelle évolution technologique pour profiter de ce spectacle magistralement mis en scène.