L’histoire
Noël approche et la famille McCallister au grand complet s’apprête à partir visiter la France. Une vingtaine d’adultes et d’enfants, réunis sous le même toit, s’active pour préparer les valises, au grand dam de Kevin, un des benjamins de la famille, qui trouve que sa mère ne s’occupe pas assez de lui. Il fait le vœu que sa famille disparaisse.
Film culte ou nanard intemporel ?
Maman, j’ai raté l’avion est un film qui ne laissera personne indifférent. Pour certains, il s’agit d’un classique de leur enfance, d’une comédie familiale de Noël drôle et touchante. Pour d’autres, c’est une œuvre insupportable, mal jouée, mal écrite, et surtout pas drôle. Cette polarisation des avis est révélatrice : le film reflète les attentes et les sensibilités de chacun. En tous cas, le prénom « Kévin » sera en top en France au moment de l’exploitation du film (et tombera dans le fond classement quelques année plus tard) !
Beaucoup de spectateurs, ayant vu le film dans leur enfance, peuvent y associer des souvenirs affectifs. À 10 ans, l’idée d’un enfant seul à la maison, inventant des pièges pour déjouer des cambrioleurs, est excitant et libératoire. Mais à l’âge adulte, ce même scénario apparaît comme une lourde accumulation de clichés et de situations grotesques : le gamin riche et insupportable, les parents négligents, les cambrioleurs caricaturaux, et une morale douteuse (frapper les méchants plutôt que chercher de l'aide).
Le cœur du film repose sur le slapstick et l’exagération : les cris suraigus de Kevin (en VO comme en VF), les chutes des cambrioleurs, les pièges de plus en plus sadiques. Certains peuvent y voir un génie comique, une folie créative qui sauve le film de la médiocrité. D’autres, au contraire, trouvent ces gags lourds, répétitifs, et surtout peu ou pas drôles. Il faut que la scène des pièges, souvent citée comme le climax du film, peut être perçue comme hilarante ou malaisante selon le spectateur. Malheureusement, elle a été vue 100 fois lors d’extraits à la télévision depuis sa sortie en salles. On est déçu de ne plus la découvrir lors du visionnage de cette édition ultra HD, d’autant qu’elle se fait attendre !
Chris Columbus, le réalisateur, arrive à bien mettre en image un scénario assez maigre et à sauver les meubles avec des personnages caricaturaux. Macaulay Culkin reste, en 2025, particulièrement antipathique à nos yeux. Il est loin de l’enfant espiègle recherché. Joe Pesci et Daniel Stern peinent à sauver le film (qui aura quand même un succès en salles).
Pourquoi un film a-t-il connu un tel succès ? Est-ce simplement la nostalgie, la période de Noël, ou une forme de complaisance envers les comédies familiales qui cherchent à mettre en images des scénarios simples et sans surprise ?
Verdict
Maman, j’ai raté l’avion reste un phénomène culturel si on accepte son côté excessif, son humour potache, et son manque de subtilité.
En 2025, il faudra expliquer à vos enfants qu’Internet n’existait pas, que les téléphones étaient à pièce et à fil et que la notion de messagerie instantanée était inconnue.