Violet, une jeune veuve qui pour son premier rendez-vous depuis des années, se rend dans un restaurant très chic où celui qu’elle doit y retrouver, Henry, est encore plus charmant que séduisant. Mais leur alchimie naissante va vite être gâchée quand Violet se voit harcelée puis terrorisée par une série de messages anonymes sur son téléphone. Contrainte au silence, elle doit suivre les instructions qu’elle reçoit, sous peine que la silhouette encapuchonnée des caméras de sécurité de sa propre maison ne tue son jeune fils gardé par sa tante, la sœur de Violet. Si elle ne fait pas exactement ce qui lui est ordonné, ceux qu'elle aime le plus mourront.
Il fut un temps, où le simple fait de citer « BlumHouse », la société de Jason Blum producteurs de succès tels que « American Nightmare » ou « Paranormal Activity », était déjà synonyme de qualité et de dépassement de soi de la part des réalisateurs à qui le producteur imposait des budgets serrés. Mais voilà, ces temps sont loin, très loin, semble-t-il, tant les dernières productions ont perdu en qualité et en créativité. Avec « Drop Game », nous sommes dans une configuration identique, avec une bonne idée de départ venue au réalisateur et à son acteur principal victime, lors d’un diner d’un harcèlement via des « Drops » (Comprendre des fichiers transférés via Airdrops).
Mais voilà, une bonne idée, ne fait pas un bon scénario ni une bonne mise en scène, surtout lorsque le réalisateur s’impose des règles sans totalement maitriser ses conséquences. Ainsi, ici, les personnages manquent terriblement de profondeur et de corps et le dénouement que nous livrent les deux coscénaristes Jillian Jacobs (Action ou Vérité) et Chris Roach (Nightmare Island), est assez absconse. Car, l’idée serait d’inverser le code de narration en faisant que la cible du harcèlement ne soit pas celle que l’on imagine être. Alors c’est une idée, mais qui manque terriblement de subtilité et surtout qui fait ressortir des ficelles aussi grosses que l’impressionnante et peu crédible cascade de fin de film. Le manque de fausses pistes, d’imagination aussi et surtout de crédibilité dans certaines situations font que l’on ne se passionne pas beaucoup pour ce film.
Ajoutez à cela une quasi-unité de lieu qui pouvait forcer le respect (d’autres l’ont fait avec beaucoup plus de brio, Robert Altman par exemple), mais qui empêche le réalisateur Christopher Landon (Happy Birthdead) de réellement tenir le rythme et la distance qui suit l’ordre chronologique de l’intrigue. D’autant que sur une heure et demie, environs, de film, la matière n’étant pas suffisante pour créer une véritable pression sur le spectateur, les longueurs s’accumulent et l’on espère que la libération du générique de fin arrive vite. Le jeu des acteurs s’en ressent d’ailleurs, Meghann Fahy (Sirens) semble manquer de repère et se débat comme elle peut avec une palette d’émotion assez restreinte. Même chose pour Brandon Sklenar (1923) qui ne parvient jamais à totalement s’imposer dans un film qui ne lui laisse pas beaucoup de place.