Pitch
Cinq ans après JURASSIC WORLD : LE MONDE D’APRÈS, l’environnement de la planète s’est révélé hostile pour la plupart des dinosaures. Ceux qui subsistent vivent dans des zones équatoriales isolées, aux conditions proches de celles de leur ère d’origine. Parmi ces créatures terrifiantes, trois spécimens renferment peut-être la clé d’un remède capable de changer le destin de l’humanité.
Histoire
Cinq ans après Jurassic World Dominion, Renaissance plonge une expédition dans des régions équatoriales isolées, en quête d’une avancée médicale révolutionnaire grâce à l’ADN de trois créatures préhistoriques (on dirait un scénario de jeux vidéo). Le scénario, signé David Koepp (scénariste des deux premiers Jurassic Park), reprend les codes classiques de la saga : une expérience scientifique qui tourne mal, des protagonistes aux prises avec des dinosaures, des enfants en danger (mais qui survivent) et un dilemme entre appât du gain et philanthropie.
Malgré une intrigue élémentaire et prévisible, le film mise sur une structure en trois actes (mer, terre, air) pour varier les plaisirs. Cependant, l’ajout de dinosaures mutants, inspirés de créatures, frôle un remake d’Alien en mode CGI et dessert complètement la cohérence de l’univers.
La première partie sur l’eau est inédite et bien rythmée, avec une montée en tension réussie. C’est un vrai Fast'n’Furious avec des dinos avec même un clin d’œil aux « dents de la mer » ! Ce film intègre un début de réflexion sur la lassitude du public et l’exploitation commerciale des dinosaures, thème central de cette saga. Malheureusement, le scénario reste une variation des éléments des différents Jurassic Park, sans réelle originalité. Toujours des enfants, toujours des méchants (qui se font croquer), toujours des personnages soit bon soit méchant sans la moindre nuance.
Gareth Edwards (Rogue One, The Creator) signe une réalisation franchement efficace. Comme dans les tout premiers films, les dinosaures sont souvent dissimulés dans la brume ou les reflets. Il remet en scène beaucoup de scènes déjà vues dans les films précédents avec un découpage plus dynamique.
Le volet occulte les acteurs récurrents de la saga. Scarlett Johansson est à l’action et guide l’équipe. Avec Jonathan Bailey c’est un couple qui ne tombe pas dans la romance, mais se pose la question « À qui confier les prélèvements ADN ? » durant une bonne partie du film.
Les effets visuels sont impressionnants, notamment dans les scènes aquatiques. Cependant, les dernières créatures, fruits de manipulations génétiques, sont laides et font penser au travail de Hans Ruedi Giger (Alien). Quand on y pense, cela rend la séquence finale encore plus ridicule.
La bande-son d’Alexandre Desplat, reprend les thèmes de John Williams. Elle accompagne efficacement les scènes d’action, mais se contente de recycler les émotions des précédents opus. Il est difficile de reprendre les thèmes les plus iconiques de l’histoire du cinéma. C’est agréable, mais sans originalité et il manque un thème propre à cet opus.
Verdict et avenir
Jurassic World: Renaissance est un retour aux sources. Il tente de renouer avec l’esprit du premier Jurassic Park tout en évitant les écueils des opus précédents (Fallen Kingdom, Dominion). Le film aligne un scénario convenu, des scènes efficaces et un hommage appuyé à Spielberg. Pourtant, il laisse surtout un arrière-goût de nostalgie (de la première saga) et un manque d’audace. Un film qui rentabilise et qui use encore un peu plus la saga et sans la renouveler.
Étonnamment, le film joue avec la lassitude des dinos, mais ça ne suffit plus à le justifier.
Imaginons un ultime film « Jurassic Park: cette fois c’est promis, c’est le dernier et il n’y aura pas de reboot » où les dinosaures, enfin libres, détruiraient les laboratoires, les studios de cinéma et les scénaristes usés par des décenies de films construits de la même manière et avec les même ingrédients.