Carol

Catégorie
Cinéma
Genre
Pays
USA
Date de sortie
02/12/2025
Réalisateur
Format
Blu-Ray
Boitier
Amaray
Producteurs
Elizabeth Karlsen, Tessa Ross, Christine Vachon et Stephen Woolley
Scénaristes
Phyllis Nagy
Compositeur
Carter Burwell
Edition
Standard
DureeFilm
118
Support
Critique de Emmanuel Galais

Dans le New York des années 1950, Thérèse, jeune employée d’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance d’une cliente distinguée, Carol, femme séduisante, prisonnière d'un mariage peu heureux. À l’étincelle de la première rencontre succède rapidement un sentiment plus profond. Les deux femmes se retrouvent bientôt prises au piège entre les conventions et leur attirance mutuelle.


L’une des romancières les plus sulfureuses des années 50, Patricia Highsmith se voit une nouvelle fois adaptée à l’écran par Todd Haynes, un réalisateur qui a signé des œuvres telle que « Velvet Goldmine » (1998) sur le Glam Rock, ou « Loin du paradis » (2002) sur une femme qui lutte pour garder son image intacte dans les Etats-Unis des années 50. Ce réalisateur et l’autrice de « Mr Ripley » étaient fait pour se rencontrer et donner naissance à une œuvre majeure, qui pose un regard sur cette société américaine corsetée des années 50, avec un patriarcat particulièrement pesant pour les femmes qui auraient soif de liberté et souhaiteraient affirmer leur sexualité et la façon dont elles veulent pouvoir aimer librement.


Ici, nous suivons la rencontre entre deux femmes que tout pouvait opposer, mais que l’amour va réunir. Thérèse une jeune employée qui va croiser la route de Carol, une femme d’un certain rang dont un vent de liberté semble, constamment, suivre ses pas. La rencontre va amener doucement les deux femmes dans une relation interdite dans les années 50, et loi de se consumer, elles deux, c’est autour d’elles que le feu dévastateur dans une Amérique ultra conservatrice des années 50 qui préfère la bienséance à la liberté et à l’amour. Inspirée à l’auteur par sa propre expérience, « Carol » est avant tout l’occasion pour Todd Haynes de traiter une nouvelle un sujet qu’il avait déjà abordé avec « Loin du paradis ».


Ici, le réalisateur s’approprie le scénario signé Phyllis Nagy (Mrs Harris) et en sort une œuvre toute en douceur, en subtilité et aime placer sa caméra dans les regards de ses deux actrices pour mieux apprécier les changements qui se nouent entre elles et qui vont bouleverser leur vie. Toujours avec pudeur, il va filmer les hésitations, les colères et la passion. Avec une image portée par un grain voulu par le réalisateur afin de mieux ancrer son film dans un rétro et dans une sorte de nuage narratif, la mise en scène est inventive et amène le spectateur à découvrir le parcours tout aussi touchant qu’émouvant de ces femmes dont la forces et la volonté force le respect.


Et puis, bien sûr, il y a le duo Cat Blanchett (Le Seigneur des Anneaux) et Rooney Mara (Les Amants du texas), captivantes, dans une maitrise remarquable de leur art et possédant une palette d’émotions hallucinantes. Les deux actrices se complètent à chaque plan, que ce soit Cate Blanchett au charisme indéniable et au rayonnement sombre qui dès son apparition fait penser à une Marlène Dietrich avec cette manière de se tenir et de poser son regard. Ou Rooney Mara, avec une douceur dans le jeu, un regard et une posture ingénue qui va se transformer comme un papillon sortant de sa chrysalide. Elles ne font jamais dans la caricature et offrent même des scènes d’une rare intensité que ce soit le personnage de Thérèse lorsqu’elle rencontre le mari de Carol ou cette dernière lorsqu’elle sort d’une médiation avec son mari, impeccablement joué par Kyle Chandler (Game Night).


« Carol » est un film renversant, touchant. Certainement l’un des « masterpieces » de Todd Haynes, qui signe, ici, une mise en scène inspirée avec un rythme presque suave qui nous entraine avec douceur et volupté dans les méandres de cette rencontre qui va mener à un amour interdit pour l’époque. Si ce n’est déjà fait, « Carol » est à découvrir d’urgence.


Définition
Couleurs
Compression
Format Vidéo
Ultra HD 2160p
Format Cinéma
2.35:1
Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec des couleurs bien pesées et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble. Le film passe souvent de la pleine lumière à des moments plus sombres en intérieur et même le grain présent pour les besoins de la réalisation bénéficie d’une belle luminosité et d’une belle précision. Le travail de transfert et de très bonne qualité et le film se regarde avec beaucoup de plaisir.
Sous Titres
Notes
Langues
Film
Bonus
Com
Spatial
Dyn
Surr
Anglais
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Français
Oui
Oui
Non
Bonne
Bonne
Bonne
Une piste Dolby True HD 5.1 en VO comme en VF, totalement en accord avec le film et avec ses besoins. La répartition est minutieuse, soulignant chaque détail de la mise en scène sonore.  Les voix ne sont pas trop en façade et même si le film ne brille pas par des effets spéciaux de grande ampleur, certains habillages sonores discrets ressortent, ici, avec un peu plus de brillance et de précision.
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée Bonus : 180 min
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage

Dans les bonus, beaucoup d’interviews et notamment les producteurs qui s’offrent leur heure de gloire en donnant leur vision du film et la manière dont ils ont abordé le projet : 


« « Carol » par Stephen Woolley »,
« « Carol » par Elizabeth Karlsen » 
« « Carol » par Christine Vachon » 
« « Carol » par Sandy Powel »
« « Carol » par Morag Ross » 

C’est intéressant même si parfois redondant.


« Le financement », un focus sur la manière dont le film trouva le financement pour un budget assez léger finalement pour le réalisateur, seulement 12 Millions.


« Le roman », bien sûr, impossible de ne pas passer par un focus sur le roman de Patricia Highsmith. Un focus intéressant qui ne masque aucun détail de l’intrigue du roman et comment l’auteure s’en est inspiré.


« Le commencement », un focus sur la genèse du projet et comment il arriva à cette œuvre remarquablement réalisée.


« La rencontre d’Elizabeth et Christine », Elisabeth Karlsen, l’une des productrices vient nous parler de sa rencontre avec Christine Vachon l’autre productrice à l’origine de projet de l’adaptation du roman « Carol ».


« Happy Birthday », un focus sur l’impact que le film a pu avoir dans les consciences.


« Making of », d’époque, comme son nom l’indique, nous plongeons ici, dans les dessous du film.


« Interview de Todd Haynes », le réalisateur revient sur la manière dont il a abordé le sujet et surtout ce qui l’a inspiré pour signer une mise en scène aussi précise.


« Interview de Cate Blanchett », l’actrice revient sur la préparation et la manière dont elle a donné corps au personnage de Carol.


« Interview de Rooney Mara », même chose que pour Cate Blanchett mais pour le personnage de Thérèse.


« Interview du chef opérateur Edward Lachman », majeur dans l’ambiance et dans la texture si particulière de « Carol », la photo méritait bien une interview de son maitre d’œuvre.


« Interview de la productrice Christine Vachon », datant de la sortie du film, cette interview fait écho à celui qu’elle donna pour l’édition 4K.


Et puis surtout un magnifique livre illustré de 100 pages signé Rania Griffete (Co-Créatrice de la maison d’édition Bubble Pop, à qui l’on doit cette magnifique édition), Christian Viviani (Historien du Cinéma) et Jacques Demange (Docteur en Etudes Cinématographiques), qui reviennent sur tous les aspects du film et sur tous les secrets de fabrication, avec, en plus un regard de spécialistes sur cette œuvre majeure du réalisateur Todd Haynes.