Pitch
Le Grinch, un ermite acariâtre, prévoit de faire capoter les fêtes de Noël des joyeux habitants de Chouville. La gentillesse d’une petite fille saura-t-elle l’adoucir ?
Critique
Ce film s’inspire du conte du Dr Seuss, « How the Grinch Stole Christmas ». L’intrigue repose sur la confrontation entre le Grinch, déterminé à gâcher les fêtes, et Cindy Lou Who (Chou en VF), une petite fille dont la gentillesse et l’innocence finissent par toucher son cœur de pierre.
On retrouve dans le film quelques thèmes universels : la solitude, la quête d’amour, la surconsommation (oui, oui dans une œuvre de grand studio), et la véritable signification de Noël.
La relation entre le Grinch et Cindy Lou Who est le centre de gravité émotionnel du film entre tendresse et rédemption.
Le message final reste simple et efficace : Noël est une fête de partage et d’amour, bien au-delà des cadeaux et des apparences.
Le scénario ne tient qu’en quelques lignes et peine à justifier une durée de près de deux heures pour une histoire aussi minimaliste. Le film étire alors les gags de Jim Carrey (en roue libre comme dans « The Mask ») et de longues scènes comiques. La satire du consumérisme, bien présente, est souvent noyée dans les effets visuels et une surdose de bons sentiments, ce qui laisse une impression de superficialité, un comble.
Ron Howard signe une adaptation visuellement démesurée en décors réels (production d’il y a 25 ans), imaginant Chouville tel un univers kitsch et saturé de couleurs, à l’image des illustrations du Dr Seuss.
Les décors et costumes exubérants créent une atmosphère qui reste unique 25 ans plus tard. Le film navigue entre le conte de Noël et la comédie musicale burlesque.
La mise en scène est imaginative et parfois chaotique. Ron Howard tente de capturer l’esprit déjanté du cartoon, avec des angles de caméra audacieux et une énergie visuelle du début à la fin du film. Le maquillage du Grinch, porté par Jim Carrey, a valu un Oscar au maquilleur Rick Baker. Le documentaire 25 ans plus tard insiste bien sur la difficulté de le porter pour Jim Carrey durant des mois de tournage.
Effectivement, la transformation de Jim Carrey, nécessitant 6 heures de maquillage par jour, est impressionnante et contribue à rendre le personnage à la fois repoussant et attachant.
Les effets spéciaux et les prothèses, combinés au jeu physique de Carrey, donnent vie à une créature grotesque et expressive, fidèle à l’esprit du livre.
Verdict 25 ans plus tard
25 ans après sa sortie, Le Grinch reste un film polarisant. C’est un classique de Noël, porté par la performance de Jim Carrey et son message universel. Mais c’est aussi un film excessif, visuellement épuisant, trop long et parfaitement inégal de par son scénario riquiqui. Ajoutons une voix off totalement inutile et omniprésente qui peut servir d’audio description.
Le film a bien vieilli, il marque une époque où les adaptations de contes pour enfants misaient encore sur les décors réels, l’excès visuel et l’énergie sans limite des acteurs. Il a sa place auprès d’œuvres bien plus subtiles comme « The Nightmare Before Christmas » ou « Gremlins », mais « Le Grinch » conserve sa place d’anti-héros qui célèbre, malgré lui, l’esprit des fêtes (et des cadeaux). À défaut d’être parfait, le film offre une signature quasiment unique.