Flynn, un concepteur de jeux vidéo qui s'est vu voler ses jeux par son ex-employeur, veut à tout prix récupérer une preuve qui lui ferait valoir ses droits. Avec l'aide d'Alan et de Lora, deux de ses anciens collègues, il infiltre le MCP (Maître Contrôleur Principal), un ordinateur avide de pouvoir à l'intelligence artificielle surdéveloppée. Quand ce dernier découvre que Flynn veut s'infiltrer dans ses circuits, il le téléporte dans un jeu vidéo. Pour s'évader, Flynn devra compter sur l'aide de Tron, un programme indépendant inventé par Alan.
Premier film à avoir utilisé des images de synthèse, « Tron » de Steven Liesberger (Hot Pursuit) est un cas d’école que l’on retrouve de façon assez régulière dans la carrière du studio Disney. A avoir, un film novateur qui ne trouvera pas totalement son public en salle mais finira par devenir culte, grâce, notamment à la vidéo. Walt Disney lui-même connut une pareille déconvenue avec « Fantasia » qui fut échec retentissant, malgré une animation novatrice et une association singulière de la musique classique et des personnages animés. Avec « Tron », alors que les ordinateurs n’ont pas encore envahi les foyers de façon généralisée, le film créé une histoire dans laquelle, un ordinateur va prendre le pouvoir du monde virtuel dans lequel il existe, au point d’essayer d’anéantir son créateur. C’est audacieux, pas toujours bien maitrisé, mais subjuguant.
Car, nous n’allons pas nous mentir, le film a assez mal vieilli, mais son scénario, lui, en revanche, n’a jamais été autant d’actualité, à l’heure ou l’IA semble prête à être utilisée pour contrôler les peuples et les informations qu’ils reçoivent, le script de Liesberger, inspiré d’un jeu vidéo de l’époque le « Pong » et par la suite de « Pac-Man », cherche à mélanger le cinéma et les jeux vidéo, et son idée de plonger des personnages du monde réel dans un univers informatique, à courir entre des processeurs sur des motos lumineuses, est une idée qui inspirera d’une manière ou d’une autre, bien d’autres réalisateurs comme les Wachowski et leur « Matrix ». On ne va hurler au génie, mais il est indéniable que la réalité a fini par rejoindre la fiction et que ce film peut être largement considéré comme visionnaire. Doté d’un budget de 17 Millions de Dollars, ce qui est énorme pour l’époque il en rapportera plus de 33 Millions, ce qui en fait un succès relatif, mais une innovation majeure pour le cinéma.
Car, il faut bien comprendre qu’à l’époque seulement deux réalisateurs cartonnent sur le terrain de la Science-Fiction : Georges Lucas et « Star Wars » et Steven Spielberg avec « Rencontre du 3ème type » et bien sûr « E.T. ». Pour le reste, Ridley Scott, par exemple, se prend le mur avec « Blade Runner ». Pourtant, le choix narratif, sans être remarquable vient parfaitement s’insérer dans un travail technologique qui a tendance à prendre le dessus dans la mise en scène de Liesberger, mais vient apporter une pierre à l’édifice de ce qui est possible de faire au cinéma avec les nouvelles technologies de l’époque.
Et pour conclure, on notera qu’il est amusant de voir comme la distribution ne semble pas vraiment savoir dans quoi elle s’embarque, comme celle de « Star Wars » qui naviguait à vue. Ici Jeff Bridges (Iron Man) et Bruce Boxleitner (Le seigneur du Monde Perdu) semblent évoluer dans un décor vide de repère dans des tenues grises qui vont ensuite être peintes via un procédé tout ce qu’il y a de plus classique. Cela donne des moments de flottement où l’on comprend bien que les acteurs sont un peu perdus et tentent de donner le change en faisant travailler leur imagination pour pouvoir être crédible. « Tron » est un film à découvrir avant de voir le deuxième et le troisième opus, sorti l’été dernier.