Synopsis
L'aventurier Allan Quatermain dirige la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, association de sept super-héros légendaires, comprenant le mystérieux Capitaine Nemo, la femme vampire Mina Harker, l'invisible Rodney Skinner, le jeune et intrépide agent secret américain Tom Sawyer, l'inaltérable Dorian Gray et l'inquiétant duo Jekyll / Hyde. Venus des horizons les plus divers, les membres de la Ligue sont de farouches individualistes, des exclus au passé ténébreux et agité, dont les facultés hors normes constituent à la fois un atout et une malédiction. Réunis dans des circonstances exceptionnelles, ils doivent en peu de temps nouer des rapports de confiance, apprendre à fonctionner en équipe. Après avoir embarqué à bord du Nautilus, ils gagnent Venise, où leur adversaire, le diabolique Fantôme, se prépare à saboter une conférence réunissant les plus grands chefs d'Etat...
Critique Subjective (originale ici)
Le film était précédé d’une production à la réputation peu enviable. Dès le Début du tournage, l’ambiance est plutôt tendue entre Norrington (jeune réalisateur prodige qui a montré toute l’étendue de son talent avec Blade) et Sean Connery qu’on ne présente plus et qui est aussi producteur de ce film. En effet, Norrington aime prendre le temps de concevoir ses scènes et de les mettre en place et Connery veut gagner du temps et donc de l’argent. Depuis quelques temps, de nombreuses productions hollywoodienne s’exilent à l’est afin de gagner quelques sous, et quoi de mieux que Prague pour représenter un Londres fin de XIX eme siècle. Hélas, à l’été 2002 Prague est sous les flots victime d’une inondation monstre qui emportera une partie des décors de la production et le Nautilus. Là Connery s’énerve, prend les rênes du film et rogne les ailes de la création de Stephen Norrington.
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires est adapté d'un comic-book d'Alan Moore réunissant uniquement des héros Britanniques de l’époque Victorienne... C'est la seconde fois que le septième art adapte l'une des bandes-dessinées du britannique, deux ans après From Hell, qui évoquait les méfaits de Jack l'Eventreur. Alan Moore est visiblement intrigué et passionné par cette Angleterre victorienne qui a donné naissance à Dracula, Jack l’éventreur et Sherlock Holmes. Dans cette Bd, Alan Quatermain est vieux, fatigué et accroc à l’Opium, l’homme invisible est un obsédé profitant de son don pour violer les filles d’un pensionnat et Tom Sawyer est aux oubliettes. Mina Harker est la véritable chef de cette expédition, autant dire qu’Hollywood ne peut adapter telle quelle une œuvre iconoclaste.
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, le film, met en vedette sept héros de « légende » emmenés par le plus grand d'entre eux, l'aventurier Allan Quatermain (Sean Connery), intrépide chasseur et lutteur, doté d'une très grande expérience. Autour de lui, on retrouve le Capitaine Nemo (Naseeruddin Shah), navigateur rebelle à la fois savant, ingénieur, inventeur et pirate ou Mina Harker (Peta Wilson), terrifiante créature de la nuit, unique survivante d'un fléau qui s'abattit sur Londres et qui a pour nom Dracula. L’équipe compte également L'Homme invisible Rodney Skinner (Tony Curran), l'aristocrate Dorian Gray (Stuart Townsend), individu à l'exceptionnelle puissance physique qui commanda un jour un portrait de son visage pour que celui-ci vieillisse à sa place, le turbulent agent Tom Sawyer (Shane West), qui fut tantôt détective, tantôt chasseur de trésor sur le fleuve Mississipi, et qui se trouve désormais au sein de la Ligue et l'inquiétant double-personnage Dr. Jekyll / Mr. Hyde (Jason Flemyng).
Ce que les américains appellent le background, que l’on pourrait mal traduire par toile de fond, histoire en arrière-plan, de ce film est absolument passionnant. La réflexion sur la fin d’un siècle et le renouveau de la technologie et la place de l’homme est intéressante. Sans compter que l’univers décrit a de quoi faire saliver tout fan de gothique Victorien. Les personnages sont tous intéressants et charismatiques. Pas moins de 58 décors grandeur nature, de très nombreux modèles réduits et effets visuels et trois gigantesques maquettes de Venise, Londres et Paris ont ainsi été créés Au-delà de ces qualités, le film souffre d’un scénario banal et bancal qui semble aligner les scènes sans réel trame narrative, des effets spéciaux approximatifs dans leur intégration à la pellicule du film (la scène de l’incendie du début du film, la sortie de l’eau du Nautilus). Sean Connery semble vouloir mettre son personnage en avant alors qu’il se fait littéralement voler la vedette par les rares interventions des autres héros, joué à merveille par une belle brochette d’acteurs. Reste un film finalement assez plaisant en home-cinema, un film de genre somme toute réussi, un blockbuster jovial et un bon spectacle au final qu’on aurait aimé voir mieux réussi.
Un dernier mot
On salive sur ce qu’aurait pu donner ce film au casting gonflé sans la pression des producteurs d'autant que les effets visuels et les décors bien qu'un peu kitschs sont assez réussis.